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Avis aux collègues présidents de Robert Mugabe : si vous voulez comprendre ce qui s’est passé au Zimbabwe, regardez du côté de Pékin
©MARCO LONGARI / AFP

A bon entendeur, salut !

Très ambitieuse sur le continent africain, Pékin investit beaucoup au Zimbabwe. Et selon certaines informations, le coup d'état dans ce pays... aurait été réalisé une semaine après une visite du Général Constantino Chiwenga en Chine.

Emmanuel Dupuy

Emmanuel Dupuy

Emmanuel Dupuy est enseignant en géopolitique à l'Université Catholique de Lille, à l'Institut Supérieur de gestion de Paris, à l'école des Hautes Études Internationales et Politiques. Il est également président de l'Institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE). 

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​Atlantico : Selon certaines informations, notamment relayées par le Guardian, le coup d'état au Zimbabwe aurait été réalisé une semaine après une visite du Général Constantino Chiwenga en Chine, un voyage dont l"objet aurait été la recherche d'un assentiment des autorités locales concernant le renversement de Mugabe. Que sait on des circonstances du coup, notamment de l'influence chinoise dans son déroulement ? 

Emmanuel Dupuy : La Chine demeure le plus fidèle et ancien allié du Zimbabwe, n’en déplaise au Premier ministre britannique, Théresa May, qui s’est empressée d’indiquer que le départ de Robert Mugabe, après 37 ans de pouvoir sans discontinuité (sept ans - entre 1980 et 1987 - comme Premier ministre de la toute jeune République du Zimbabwe, après la guerre d’indépendance ; puis comme Président aux 6 mandats consécutifs, ayant sans doute souhaité, du reste, en accomplir un 7éme, et ce, à l’occasion des prochaines élections de septembre 2018) confirmait que la « Grande-Bretagne était la plus vieille amie du Zimbabwe » ! 
C’est, en effet, oublier un peu vite, que le Zimbabwe est sous le joug d’un embargo sur les armes et des sanctions économiques imposées par la Communauté internationale (Etats-Unis, UE, Canada, Suisse) en 2002, suite à ce qui était qualifiée alors (comme lors des scrutins qui suivirent en 2008 et 2013) d’élections non transparentes - ayant, du reste, provoqué heurts et le décès de plusieurs milliers de personnes. 
La Chine n’a pas, quant à elle suivie ses partenaires du Conseil de sécurité des Nations Unies. Pekin demeure ainsi le plus gros investisseur dans le pays. Le dernier « méga-contrat »  d’un montant d’un milliard d’euros visait à agrandir une centrale thermique. Les investisseurs chinois, forts de la convertibilité et de l’intégration du Yuan RMB dans le panier des devises internationales défini par le FMI - depuis septembre 2016 - n’ont pas de mal à investir dans le pays. L’Académie militaire, le siège de l’Assemblée nationale, le tout nouveau centre médical d’Harare et la fourniture du premier super-calculateur au profit de l’Université d’Harare, sont ainsi les signes les plus ostentatoires de la présence chinoise dans le pays.
Robert Mugabe a effectué pas loin de 14 voyages officiels à Pékin. Vous avez, du reste, évoqué le fait que le chef d’état-major, Constantino Chiwenga s’était rendu, une semaine, avant le coup de force ayant abouti à l'exclusion du président Mugabe de sa présidence du parti majoritaire qu’il avait contribué à fonder (ZANU-PF - Union nationale du Zimbabwe - Front populaire) et de sa démission comme Président de la République. Les relations entre appareils sécuritaires des deux pays sont connues. Il faut ainsi rappeler qu’en amont de la création de l’Armée nationale du Zimbabwe, en 1980, les compagnons d’armes « révolutionnaires » de Robert Mugabe, au premier chef desquels, l’ancien premier Vice-président déchu le 6 novembre dernier, Emmerson Mnangagwa, ont, pour la plupart été formés à Pékin. 
C’est en effet, sur fond de lutte contre le régime d’apartheid du dernier président de la Rhodésie du Sud, Ian Smith, et dans le contexte de la lutte anti-coloniale et anti-impéraliste, que la branche militaire du ZANU, la Zimbabwe African National Liberation Army (ZANLA, crée en 1965) était clairement d’inspiration maoïste (au même titre que la guérilla voisine au Mozambique, le Frelimo). Robert Mugabe se plaisait à se décrire alors, comme un « marxiste léniniste de pensée maoïste » ! C’est la raison pour laquelle, Moscou n’a jamais soutenu le ZANU et la ZANLA, mais a apporté toute son aide à sa rivale, également indépendantiste, la Zimbabwe People’s revolutionary Army (ZIPRA, branche armée du ZAPU -  Union du peuple africain du Zimbabwe, dirigée par le rival de Mugabe des premières années de l’indépendance, Joseph Nkomo). Au sortir d’une guerre d’indépendance qui dura de 1972 à 1979, ayant aboutie aux Accords de Lancaster House, Mugabe et nombre des généraux de la même génération ont ainsi gardé de solides contacts à Pekin.
On peut, en effet, s’interroger quant au fait que les autorités chinoises aient été informées en amont de l’action qu'escomptaient engager les militaires zimbabwéens, comme l’a laissé entendre le général Chiwenga lui-même, en indiquant avoir informé plusieurs chancelleries depuis avril dernier, du mécontentement et des griefs émanant des anciens combattants. L’origine de ce courroux était, du reste, aussi partagé par Pékin, à savoir la première Dame, Grace Mugabe, 41 ans la cadette du président Mugabe, à qui l’ont prêtait le dessein de succéder à son mari. Surnommée « Gucci Grace » ou encore la « première acheteuse » pour sa propension à puiser dans les caisses de l’état, lors de ses couteuses escapades shopping à Paris, Milan, Londres ou Singapour, Pékin avait ainsi insisté sur l’illégitimité de la chef de file de la «  Génération 40 » et que les militaires désignaient de facto quand ils ont justifié leur «  coup » en visant l’entourage « criminel » entourant le Président.
Pekin, qui a besoin, du Zimbabwe dans sa volonté de connecter, par le biais de gros travaux d’infrastructures (routiers, ferroviaires, portuaires)  l’Afrique de l'Est (Djibouti et Kenya) à l’Afrique australe (notamment le Mozambique et le Botswana) voit ainsi sa stratégie, visant à « lâcher » le vieux président au profit d’un soutien plus discret, tel que d'Emmerson Mnangagwa, se révéler gagnante...

Quels sont les autres pays du continent pouvant être "soumis" à une telle influence chinoise, et notamment en Afrique francophone ? 

L’autre pays, qui pourrait être comparable, toute proportion gardée, bien évidemment, eu égard à une stratégie d’influence et défense d’intérêts chinois à long terme, est, sans conteste, dans l’espace francophone, Djibouti.  

Le port de Djibouti est, en effet, considéré, avec le port kenyan, de Monbassa, comme le point de passage et d’ancrage des nouvelles Routes de la soie maritimes. Le projet « titanesque »  chinois de « Belt and Road Initiative », vise à investir d’ici 2035, sur 68 pays, plus de 500 milliards de dollars, et ce, afin de « compenser » les carences et retards en matière d’investissements structurels (estimées à 26 000 milliards de dollars de déficit, selon la nouvelle Banque asiatique d’investissements et d’infrastructures - AIIB). Il s’agit, pour la Chine,  de construire les routes, ports, chemins de fer, pipelines et aéroports dont elle à besoin  - d’ici 2030 - au regard de sa balance commerciale avoisinant les 220 milliards de dollars sur le continent africain. 
En a attesté - en marge du 6ème sommet du Forum de coopération sino-africain (FOCAC) tenu à Johannesbourg, en Afrique du Sud, en décembre 2015 - l’annonce, par Pekin de 60 milliards de dollars d’investissements en Afrique. 
C’est, du reste, lors de cette même réunion que le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahamoud Ali Youssouf, avait annoncé que les négociations portant sur l’installation d’une base navale « logistique » chinoise dans son pays étaient terminées. « Il y a une base navale américaine à Djibouti, française, italienne… L’esprit du monde bipolaire est terminé. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde globalisé, où les menaces sont les mêmes », avait fait valoir le ministre djiboutien.
Ce dernier avait également précisé que cette base aurait « pour objectifs la lutte contre la piraterie, la sécurisation du détroit de Bab el-Mandeb », par là où passe précisément l’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, et surtout la « sécurisation des navires chinois qui transitent par ce détroit ».
Djibouti, petit pays seulement peuplé de 900 000 habitants, devenue « pièce maitresse » du terrorisme,  se situant dans un contexte géostratégique particulier (chaos ancien de la Somalie, plus récent du Yémen, permanence du phénomène de la piraterie au large de ses côtes, instabilités chroniques au Soudan…) compliqué par la crise migratoire (de nombreux migrants qui ont débarqué sur les côtes européennes proviennentde pays limitrophes, notamment d'Erythrée) se trouve dès lors, dans une « trappe » stratégique.
Seul état francophone de la région, accueillant de nombreux militaires étrangers (1400 Français, plus de 2000 Américains, quelques centaines de Japonais, espagnols, allemands, italiens…), Djibouti est ainsi devenue une « cible » pour la Chine. 
Le leadership de plus en plus contesté du président Ismail Omar Guelleh n’est pas sans rappeler l’ancrage au pouvoir du président nonagénaire zimbabwéen. Le Président djiboutien n'est certes quant à lui au pouvoir que depuis plus de 16 ans (élu en avril 1999 et réélu pour la 3ème fois, en 2011) ! Le président djiboutien est, du reste, malade (cancer) comme Robert Mugabe, dont on sait, d’ailleurs, depuis la révélation des Wikileaks en 2000, qu'il est traité dans plusieurs hôpitaux (Dubai, Singapour).
Le dernier scrutin présidentiel, à Djibouti, en avril 2017, a ainsi été marqué par une contestation de plus en vive de la part de la société civile. La Chine regarde ainsi avec anxiété l’agitation sociale et sociétale grandir à Djibouti. La Chine cherche ainsi - vis-à-vis de la société civile et de l’opposition - à ouvrir et maintenir un dialogue, visant à ne pas être pris, ni au dépourvu, ni à être victime collatérale d’un « printemps » djiboutien (sur le modèle du « printemps » arabe ou encore du « coup de balai » citoyen qui a chassé le président Blaise Compaoré, au Burkina-Faso, en octobre 2014). Pekin estime que le contexte électoral se tend,rappelant la période ayant aboutie aux violentes manifestations de l’opposition (Union pour l’alternance démocratique – UAD) en 2011 et 2013.
En clair, la création de cette base chinoise à Djibouti apparaît d’emblée « biaisée »  par des perceptions et agendas différents, quoique révélateurs des ambitions chinoises dans la région et sur le continent : 
Djibouti entend ainsi profiter de la concurrence entre les forces en présence (France, Etats-Unis et Chine), pour étayer et renforcer sa propre sécurité (comme l’atteste les déclrations du MAE de Djibouti, citées précédemment). Ceci est, notamment vrai, à l’aune du départ (pour causes budgétaires) de la plupart des membres de l’Etat major (Italiens, Espagnols, Allemands notamment) de l’opération Euronavfor (opération Atalanta contre la piraterie, lancée en décembre 2008) au profit de leur rapatriement vers le QG britannique de l’Opération, situé à Northwood ;
La France regarde, sans crainte, l’arrivée des Chinois, car cela relativiserait d’autant la montée en puissance des Américains, qui ont « symboliquement » repris nombre d’emprises militaires françaises, à l’aune du désengagement militaire français (il ne reste que 1400 stationnés en permanence, 1900 en alternance) depuis que la 13ème Demi Brigade de la Légion étrangère - DBLE -  est désormais staionnée depuis 2011 sur la base d’Al Dhafra aux Emirats arabes Unis) ;
 Les Etats-Unis semblent s’inquiéter de la présence « géographique » de cette nouvelle configuration militaire chinoise dans son nouveau « giron » territorial, notamment à l’aune des opérations spéciales qu’ils y mènent, notamment à travers leurs missions de contre-terrorisme en Somalie et surtout au Yémen.
Quoi qu’il en soit, désormais située sur l’un des quais du nouveau port de Djibouti, la nouvelle base navale chinoise, forte de quelques centaines de militaires chinois, inaugurée en grande pompe, l’été dernier, est la première du genre à l’étranger.
A cet effet, de nombreux analystes français comme européens s'accordent d'ailleurs à penser qu'il se pourrait qu’elle ne soit pas la dernière, étant donné que Pékin met en œuvre une stratégie dite du « collier de perles », dont le but principal est de garantir la sécurité de ses voies d’approvisionnement maritimes tout en s’assurant d’une certaine liberté d’action militaire.

Dans quelle mesure les politiques occidentales et notamment françaises peuvent elles être montrées du doigt dans ce qui apparaît comme un mouvement de bascule géopolitique ? 

Je demeure persuadé que les pays occidentaux et plus singulièrement la France, restent les puissances normatives et régulatrices, pour ne pas dire médiatrices, dont dépend le développement harmonieux du continent africain et des ces habitants. Pourtant, vous avez raison de soulever la question, car, un débat semble, en effet, émerger quant à la perception de l’utilité de la France dans le devenir du continent africain ou de sa reconnaissance comme puissance bienveillante. 
Ce débat, quoique ancien, n’en révèle pas moins une vérité réaffirmée ces dernières années : celle d’une France aux moyens somme toutes relativement atrophiés (la balance commerciale entre la France et le continent africain ne dépasse par les 54 milliards d’euros !) pour rivaliser avec la Chine, l’Inde ou même les Etats-Unis.
Pour y faire face, le Premier ministre de l’époque, Manuel Valls, aux côtés de Pekin et de son premier ministre Li Keqiang avait proposé à Dakar, en juin 2015, led créer des « investissements en marché tiers », visant à assurer un dialogue tripartite (France-Chine-Afrique) prélude à des projets communs, fort de nos complémentarités sur le continent africain.
Il est utile de rappeler, à cet égard, que si la Chine est le plus souvent devenu le premier partenaire économique avec nombre de pays sub-sahariens, accessoirement à nos dépens, il n’en demeure pas moins vrai que  70% de l’aide au développement provenant de Chine est investi dans les infrastructures (autant vétustes, hors normes ou tout simplement inexistantes), alors que seulement 30% de cette aide est dédiée à l’humanitaire et à l’aide d’urgence.
Ces données s’inversent lorsqu’il s’agit de pays occidentaux, qui consacrent, quant à eux, 70% de leur aide publique au développement (APD), au profit des actions humanitaires, alimentaires et sanitaires et seulement 30% pour les infrastructures. Il y a là d’évidentes complémentarités, qui pourraient permettre à notre pays de sortir de l’ornière en rompant avec le faux débat qui consiste à opposer un « afro-optimisme » béat à un « afro-pessimiste » qui nous enferme et qui, in fine, nous contraint aux dépens de puissances qui mettent, quant à elles, nettement moins de « conditionnalité »  à leur relation avec le continent africain.  
Ce débat, qui peut sembler caricatural et qui nous ramène à trente ans de relations parfois incestueuses entre la France et les quatorze pays qui ont gagné leur indépendance au début des années 1960, est, en réalité fondamental. La France, qui semble redécouvrir sa « profondeur » stratégique que constitue la Méditerranée et le continent africain, devrait, dès lors, faire comme le font les Chinois ou encore les Indiens, à savoir se projeter sur le continent africain, dans une démarche prospective, nourrie de planification et d’objectifs à atteindre, à l’aune, par exemple du projet 2063 de l’Union Africaine, visant à faire un premier bilan de l’efficacité et de la prégnance de l’unité africaine, un siècle après la création de l’OUA en 1963.
La récente « Revue stratégique », présentée à Emmanuel Macron, il y a quelques semaines, par son coordonnateur, le Député européen, Arnaud Danjean, nous livre, à cet effet, quelques pistes intéressantes quant à la nécessité de repositionner le dispositif militaire dans la bande sahélo-saharienne, afin de ne perdre ni en légitimé (vis-à-vis de populations civiles enclines à penser la présence militaire française comme intrusive) ; ni en efficacité (quant au déploiement de nos troupes sur place, dans le cadre de l’Opération Barkhane, en appui au G5-Sahel regroupant la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina-faso et le Tchad)alors que les groupes armées terroristes continent à déstabiliser la région et à causer des centaines de pertes aux forces de sécurités locales, onusiennes, ainsi qu’aux populations civiles, qui demeurent, le plus souvent, les premières victimes.
Par ailleurs, quand il s’agit de repenser le « logiciel » de la relation si spéciale entre l’Europe et l’Afrique et entre la France et ses anciennes colonies d’Afrique Occidentale (AOF) et Equatoriale (AEF), auxquelles s’ajoutaient les départements d’Afrique du Nord, il convient d’en décrypter les déclinaisons actuelles. La création d’une Ecole nationale à vocation régionale (ENVR, opérée par la Direction de la Coopération et de Sécurité de Défense du ministère des Affaires étrangères) sise à Dakar, visant à former les Africains à la cybersécurité, et consacré à la surveillance d’internet et à la lutte contre le piratage informatique, confirme que c’est en tenant compte de ce dialogue stratégique permanent que la relation eurafricain se construira durablement.
Nul doute aussi et surtout que le très attendu discours sur la politique africaine de la France, qu’Emmanuel Macron entend prononcer à Ouagadougou, le 28 novembre, en « lever de rideau »  du 5ème Sommet Union Européenne - Union Africaine (qui se tiendra, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, les 29 et 30 novembre prochains), devrait confirmer cette évolution vers une «  approche globale » , plus amène de lutter - dans la durée - contre les maux qui grèvent le développement harmonieux africain (terrorismes, migrations, corruptions, populismes, mal gouvernances, revendications identitaires religieuses, asymétries territoriales et économiques…).
Un sondage que l’institut Prospective et Sécurité en Europe (IPSE) que j’ai l’honneur de présider, va rendre public et décrypter, le 27 novembre prochain à Abidjan, en ouverture du Sommet UE-UA, indique, dans ce contexte, qu’une majorité de parlementaires européens qui ont accepté de répondre (421 sur 1565) trouvent la coopération entre l’Afrique et la France « pas, peu ou moyennement satisfaisante » (77%) ! 
Néanmoins, l’espoir soulevé, à Harare, par le dénouement pacifique et concerté entre le Parlement et les militaires zimbabwéens, vient aussi confirmer que - malgré ce qu’il est quand même convenu de qualifier de «  coup d’état »  ou de « putsch militaire »  (le 47ème depuis 1950 sur le continent africain) - les forces armées sont devenues bien souvent les garantes des processus constitutionnels et des garanties institutionnelles (à l’instar de la Tunisie, en janvier 2011 ou en Gambie, en décembre 2016). Les généraux Sibusiso Moyo et Constantino Chiwenga, n'ont, en effet, eu de cesse, de rappeler que les forces armées n'étaient intervenues que pour défendre les acquis de la révolution et chasser les « criminels » qui en pervertissaient les fondements. 
On le comprend, Ie chemin pour que les deux continents se parlent enfin dans une même langue et avec une même capacité d’écoute reste pavé d’embuches. Cependant, n’oublions pas que la décision de la Cour Suprême du Kenya d’invalider en septembre dernier, l’élection d’Uhuru Kenyatta (espoir quelque peu « douché », il est vrai, par la récente validation de sa réélection par la même Cour) tout comme les acquis de la semaine passée à Hahare, tendrait à maintenir l’espoir de la mise en exergue de contre pouvoirs, garantes du bien public, qui vont se faire entendre plus systématiquement. Le président français devrait en parler lors de son discours, très attendu...

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