Au revoir Hubble, bonjour James-Webb : la Nasa lancera en 2018 le télescope spatial le plus puissant du monde<!-- --> | Atlantico.fr
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Le télecope James-Webb
Le télecope James-Webb
©NASA

Retour vers le passé

Grâce à sa technologie, le télescope James-Webb sera 100 fois plus puissant que son prédécesseur et permettra de détecter des rayonnements très faibles aux confins des galaxies.

Bientôt la retraite pour Hubble. Le célèbre télescope spatial américain (et en partie européen), lancé en 1990, va laisser sa place dès 2018 à un successeur ultra-moderne aux dimensions hors-normes : le télescope James-Webb (JWSP). Du nom du patron de la Nasa, James E. Webb, qui lança le fameux programme Apollo dans les années 1960, cet instrument optique rivalise de superlatifs : de la taille d'un terrain de tennis et doté d'un miroir de 6,5 mètres de diamètre (contre 2,4 pour Hubble), il sera 100 fois plus puissant que son prédécesseur.

Et les opportunités sont énormes. En premier lieu, il s'agira de remonter aux premiers temps de l'univers et apercevoir ce qui s'y est passé lors des 200 premières millions d'années après le Big Bang. A l'échelle cosmologique, cela représente véritablement la petite enfance de notre univers actuel, âgé de 13,8 milliards d'années. En fait, les évènements du Big Bang sont tellement impressionnants qu'il reste encore un rayonnement fossile qui parcourt l'espace à la vitesse de la lumière. Plus le télescope est capable de "voir" loin, plus les signaux observés sont vieux. Ainsi, une explosion d'étoile au cœur de l'univers va mettre des milliards d'années avant que la lumière de cette explosion atteigne nos capteurs spatiaux. Par exemple, une supernova (explosion d'une étoile géante) observée dans le ciel en 1987 a eu lieu 163 000 ans plus tôt, le temps que le rayonnement lumineux nous atteigne. Observer au plus près du cœur du Big Bang, c'est remonter dans le temps à une date inimaginable.



Pour y arriver, le JWSP devra avant tout parcourir un grand périple dans notre système solaire. Il va se placer au niveau du point de Lagrange L2, à 1,5 million de kilomètres de la Terre, soit trois fois la distance Terre-Lune. Dans ce secteur, il sera trop loin pour tourner autour de la Terre mais suivra notre planète dans son orbite autour du soleil.  De là, il pourra capter les infrarouges de tout l'espace à travers les gaz et les nuages de poussières stellaires.



Au-delà des prémices de l'univers, les chercheurs promettent aussi de révéler l'existence de formes de vie extraterrestre. Il existe environ 200 milliards d'exoplanètes dans l'univers et seulement 1200 ont été détectées jusqu'à présent. Cette fois, le JWSP sera en capacité d'étudier à distance les traces chimiques des atmosphères de nombreuses planètes lointaines. Par exemple, il pourra reconnaître des gaz que seule une forme de vie peut produire à grande échelle dans une atmosphère, comme les chlorofluorocarbones. Selon les scientifiques, le télescope pourra aussi capter les "bio-signatures" de simples microbes, sur des planètes lointaines.

Les Européens, qui financent une petite partie (650 millions d'euros) du budget astronomique du JWSP, évalué à près de 9 milliards d'euros, s'occuperont du lancement. En 2018, le télescope le plus ambitieux jamais créé partira de la jungle guyanaise dans sa fusée Ariane, avec l'objectif de trouver, quelque part dans l'univers, un coin de vie aussi foisonnant.

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