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Anne-Sophie Fontaine - Mc Cain : "La frite, un remède anti-crise"
©Flickr

L'interview Atlantico Business

La frite, une passion nationale. Au restaurant, au fast-food ou à la maison, huit Français sur dix en consomment régulièrement. La France se place d’ailleurs parmi les plus gros consommateurs et producteurs de frites. Chez le leader du marché, McCain, la production annuelle pour la France et l’Europe dépasse les 700.000 tonnes, soit environ 70 Tours Eiffel. Il faut cependant s’adapter aux différences de goût de nos voisins européens, explique Anne-Sophie Fontaine, directrice générale France de McCain.

Atlantico Business : Quel bilan faites-vous après une année compliquée pour le secteur du surgelé ?

Anne-Sophie Fontaine : Nous avons la chance d’être sur un segment surgelé qui a énormément bien fonctionné. Les raisons de cette bonne santé, c’est d’être sur des produits, comme notre gamme de frites au four, qui répondent aux besoins des nouveaux foyers qui ne sont plus forcément équipés en friteuse. Cette gamme nous a permis de générer une croissance forte en 2013 et ce que nous souhaitons poursuivre cette année. Notre stratégie, c’est d’encourager l’usage de la pomme de terre sous toutes ses formes afin de rendre nos vies plus faciles. N’oublions pas que c’est un produit qui a énormément de bienfaits, qui apporte des sucres lents et de nombreux points positifs pour la santé. Et puis, un produit aussi emblématique que la frite, c’est une sorte de remède anti-crise !

Vos marchés sont aussi dans le B to B avec les restaurateurs et chaines de fast-food. Certains accusent des baisses d’activités, le ressentez-vous ?

On sent une diminution du trafic sur certains de ces circuits effectivement. La restauration commerciale souffre un peu de la crise, même si les services haut-de-gamme continuent à bien fonctionner. A l’inverse, certaines chaines de restaurations vont très bien. Et puis, nous avons la chance d’être relativement bien équilibré sur nos trois activités : distribution, restaurateurs, chaînes de fast-food. Je crois que l’intérêt de ces commerçants, comme pour nous industriels, c’est de continuer à valoriser l’offre en ayant une exigence particulière dans les produits délivrés. On est toujours gagnant en innovant et en étant exigeant.

La tendance est davantage au "manger sain", au fait-maison voire au bio. N’est-ce pas difficile de vous positionner en ce moment sur le marché retail ?

Non au contraire. Il suffit de visiter nos usines pour se rendre compte que c’est simplement une énorme cuisine où nos pommes de terre sont épluchés, blanchies et mises en friteuses comme dans la cuisine d’une ménagère. De ce point de vue, ce ne sont pas vraiment des produits industriels tant on se rapproche du fait-maison. On peut tout à fait manger des frites et n’avoir aucun effet sur la santé. Nos frites au four par exemple, c’est 10% d’huile et 90% de pomme de terre. Depuis 30 ans que nous sommes implantés en France, nous avons un travail important auprès de la filière agricole en termes de sélection, de process de récolte etc. Notre métier c’est de délivrer au consommateur les meilleurs produits faits avec les meilleures huiles, un mélange de tournesols et pas d’huile de palme. C’est cela que l’on garantie à nos consommateurs et à nos restaurateurs.

Existe-t-il des spécificités françaises en matière de frites ?

Nous sommes en effet sur un produit universel, mais c’est paradoxale, il y a de nombreuses différences d’appréciation du goût en fonction de nos marchés. Pour un Belge ou un Hollandais les critères ne sont pas les mêmes. Un Hollandais va préférer une frite sèche et croustillante quand un Belge, lui, préfère un produit où l’on sent davantage "le goût de l’huile". Le Français est entre les deux. Il recherche à la fois texture et croustillance. C’est tout notre travail sur nos différents marchés : Garder une approche marketing globale tout en répondant aux usages et aux attentes qui sont différentes. Et puis, c’est aussi une question d’association, chez nous avec des plats plus traditionnels donc la frite est tout à fait différente que dans d’autres pays d’Europe ou en Amérique du Nord.
Peut-on encore innover avec un produit aussi basique que la pomme de terre ?
Oui et heureusement ! Par exemple sur le marché de la restauration, nous avons commercialisé des frites maisons, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas cuite en friteuses dans nos usines mais simplement blanchies. Quand on donne le produit au commerçant, cela lui évite de passer du temps éplucher les pommes de terre etc mais il va pouvoir les cuisiner comme il le souhaite. Regardez également sur le marché du retail tous les produits fours qui ne font que de se développer, ou encore les galettes, les gratins. Ce qu’il faut, c’est continuer à rester sur des offres valorisées.
Propos recueillis par Julien Gagliardi

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