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La bataille pour la présidentielle ne se résume plus à un probable duel Sarkozy-Hollande.
La bataille pour la présidentielle ne se résume plus à un probable duel Sarkozy-Hollande.
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Election présidentielle

A 100 jours du 1er tour de la présidentielle, on ne parle plus seulement d'un duel Nicolas Sarkozy/François Hollande. François Bayrou et Marine Le Pen apparaissent désormais comme de sérieux prétendants.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Est-ce l’annonce de la probable instauration d’une TVA sociale sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, ou celle du projet de suppression revu en modification du quotient familial par François Hollande, ou encore la énième polémique (étude à l’appui, naturellement !) sur le temps de travail réel des salariés français? Ou sont-ce tout simplement le fait que nous soyons à 100 jours du premier tour de la présidentielle et que les sondages bougent ? Ou tout cela à la fois ? En tous cas, la campagne connaît un coup d’accélérateur, s’intensifie et change de nature.

La bataille pour la présidentielle ne se résume plus à un probable duel Sarkozy-Hollande, que viendrait troubler Marine Le Pen ; elle se joue désormais à quatre, puisque François Bayrou fait son entrée dans ce peloton de tête. Alors qu’il réunit ce week end la première des quatre conventions de son « agenda 2012-2020 », la cote de confiance de François Bayrou fait un bond de 14 points dans le baromètre mensuel Figaro-Sofres et grimpe à 43% ; cette progression spectaculaire se traduit par une montée régulière dans les sondages : celui, réalisé par Opinionway-Fiducial pour Radio Classique et Les Echos, le crédite de 15% d'intentions de vote au premier tour. Pour l’heure François Hollande est toujours en tête avec 27% des voix, suivi par Nicolas Sarkozy, (25%), alors qu’il n'a toujours pas déclaré officiellement sa candidature. Le candidat socialiste est toujours donné gagnant au second tour avec 55% des voix face à Nicolas Sarkozy. Marine Le Pen obtiendrait 17% des voix au premier tour dans ce même sondage. D’autres études lui prêtent un score supérieur, de plus de 20% des voix.

«Un pays uni, rien ne lui résiste »

Avec la montée régulière de François Bayrou, comment les intentions de vote vont-elles évoluer dans les prochaines semaines avec l’entrée en campagne officielle de Nicolas Sarkozy ? Troisième homme avec 18,5% des suffrages en 2007, le patron du MODEM a vu son parti éclater après son refus de se prononcer en faveur de Nicolas Sarkozy. Mais François Bayrou, dont on a maintes fois raillé la solitude, et dont la persévérance a souvent été qualifiée d’entêtement, a tenu bon, convaincu que « la troisième fois serait la bonne ». Dans son entourage on fait valoir que François Bayrou avait a vu juste avec ses thématiques, telles que « Produire en France », ou encore combattre la dette.

Jeudi soir, sur TF1, en dévoilant son slogan de campagne «Un pays uni, rien ne lui résiste », il rayonnait. Le retour au bercail de centristes partis à l’UMP, dont Anne-Marie Idrac, et Philippe Douste-Blazy (une vraie surprise), l’arrivée possible du numéro deux du Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde, le conforte dans sa stratégie d’indépendance et créent une dynamique. Le fidèle Bernard Lehideux les raille : « Ils ont cru que Nicolas Sarkozy incarnerait le dynamisme et le rassemblement, alors que nous pensions l’inverse », constate-t-il, ravi que François Bayrou ait « tenu bon, sans se vendre pour un plat de lentilles ». Quant à l’hypothétique candidature d’Hervé Morin, on fait mine de l’ignorer au Modem.

François Bayrou au deuxième tour, c’est une hypothèse que l’on refuse d’envisager autour de François Hollande, où une alliance éventuelle avec les centristes fait toujours débat. Et pourtant, pour le candidat socialiste, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Toujours donné gagnant, les intentions de vote au premier tour en faveur du candidat socialiste s’effritent. La moindre dissonance dans ses rangs provoque un véritable déluge de feu de la part de la droite. L’efficacité de la cellule «Riposte» de l’UMP au service de l’UMP, a déstabilisé son équipe au moment du couac autour de la modification du quotient familial. Son dispositif de campagne est enfin en place et se montre plus réactif, à quelques jours de la divulgation de son projet présidentiel.

On n’attend donc plus que l’entrée officielle en campagne de Nicolas Sarkozy. Le président de la République s’inspire du timing de François Mitterrand qui s’était déclaré très tard en 1988, (le 22 mars), avant de triompher de Jacques Chirac. A l’époque c’était Lionel Jospin, en sa qualité de Premier Secrétaire du PS qui occupait le terrain de la polémique. Mais à l’époque, la France était en cohabitation et il n’y avait ni Internet, ni Twitter. Alors Nicolas Sarkozy est-il en mesure de rééditer le scénario de François Mitterrand, ou connaîtra-t-il le sort de Valéry Giscard d’Estaing ? C’est tout l’enjeu et toute l’inconnue des 100 prochains jours.

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