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Il faut se méfier des fausses équivalences et autres analogies bidons, de ce fameux &laquo;&nbsp;rendez-vous compte, si vous remplacez tel mot par tel autre, vous êtes pratiquement en train de nous ramener aux <a class="Colorbox" href="https://www.amazon.fr/heures-plus-sombres-notre-histoire/dp/2815914425?ie=UTF8&amp;ref_=asap_bc" target="_blank">heures les plus sombres de notre histoire</a>&nbsp;bla bla bla&nbsp;&raquo;, précisément parce qu&#39;elles sont de fausses équivalences et des analogies bidons.&nbsp;Lorsqu&#39;on remplace un mot par un autre, ben on dit autre chose ! C&#39;est d&#39;ailleurs tout l&#39;intérêt d&#39;avoir du vocabulaire et le sens du contexte. Et si un flic vous colle une prune parce que vous êtes garé sur un passage clouté, remplacer &laquo;&nbsp;fourrière&nbsp;&raquo; par &laquo;&nbsp;camp d&#39;extermination&nbsp;&raquo; dans l&#39;expression de votre indignation ne signifie pas que vous avez lu des livres mais juste que vous êtes con.&nbsp;Il y a pourtant parfois de vrais télescopages, comme cette affaire d&#39;annulations de concerts en cascade, à <a href="http://www.lesinrocks.com/2016/05/20/musique/rock-seine-annule-concert-de-11829713/">Paris</a> et à <a href="http://www.lemonde.fr/culture/article/2016/05/17/le-maire-de-verdun-confirme-l-annulation-du-concert-de-black-m_4920898_3246.html">Verdun</a>. Affaire permettant à des gens de tordre la logique avec tellement d&#39;aplomb qu&#39;on pourrait leur conseiller de plutôt tordre des petites cuillères <a href="https://www.youtube.com/watch?v=ycE863jRA9Q">comme Uri Geller</a> et de demander à passer dans les émissions de cabaret de Patrick Sébastien.&nbsp;Je dis ça parce que je viens d&#39;écouter l&#39;édito de Claude Askolovitch sur iTélé <a href="http://www.itele.fr/chroniques/edito-claude-askolovitch/eagles-of-death-metal-censure-par-la-france-de-charlie-165304">dans lequel il explique</a> (en substance) qu&#39;il est légitime de désinviter d&#39;un festival de rock un chanteur américain un poil trop réac (le type aime les armes et Donald Trump) au nom de l&#39;harmonie et du vivre-ensemble, suggérant ainsi que le job d&#39;un rocker n&#39;est pas de foutre le bordel et de provoquer mais plutôt de faire dans le consensuel et la gentillesse.&nbsp;Mais le même, la semaine d&#39;avant, <a href="http://www.itele.fr/chroniques/edito-claude-askolovitch/black-m-ou-la-revanche-de-sardou-164554">au même endroit</a>, n&#39;avait pas de mots assez durs pour dénoncer le &laquo;&nbsp;fascisme&nbsp;&raquo; du tollé provoqué par la présence d&#39;un rappeur au moins aussi réac que le métalleux sus-cité (pour mémoire, il n&#39;aime ni les &laquo;&nbsp;kouffars&nbsp;&raquo;, ni les &laquo;&nbsp;youpins&nbsp;&raquo;, ni les &laquo;&nbsp;pédés&nbsp;&raquo;), &laquo;&nbsp;la gauche culturelle&nbsp;&raquo; n&#39;ayant pas été capable de défendre un &laquo;&nbsp;chanteur, certes controversé, (&hellip;) mais inscrit dans le paysage français&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;apprécié par la jeunesse&nbsp;&raquo;.&nbsp;De l&#39;autre côté de la mare aux canards, les plumitifs de Valeurs actuelles font d&#39;ailleurs preuve du même enthousiasme téléphoné dans la dénonciation de Black M (un <a href="http://www.valeursactuelles.com/verdun-lhonneur-est-sauf-61867">&laquo;&nbsp;rappeur anti-France&nbsp;&raquo;</a>) à Verdun mais <a href="http://www.valeursactuelles.com/societe/jesse-hughes-deprogramme-de-rock-en-seine-apres-ses-propos-sur-les-arabes-61981">n&#39;ont pas l&#39;air spécialement perturbés</a> par les accusations un chouia complotistes régulièrement proférées par le lead singer d&#39;Eagles of the Death Metal (les vigiles du Bataclan <a href="http://www.20minutes.fr/societe/1847335-20160518-attentat-novembre-jesse-hughes-affirme-avoir-vu-salah-abdeslam-bataclan">seraient dans le coup</a> et auraient dansé de joie pendant que les balles de kalach pleuvaient sur le public).&nbsp;Dans un pays où la liberté d&#39;expression en général, et singulièrement celle des artistes, serait la norme pour de bon, on ne viendrait pourtant pas tenir la plume du poète et lui intimer de penser comme ceci ou comme cela. On ne saurait&nbsp; être <a href="http://www.valeursactuelles.com/verdun-lhonneur-est-sauf-61867">&laquo;</a> un peu Charlie&raquo;.&nbsp;Jesses Hughes est peut-être un mec de droite, militant de l&#39;avortement pour personne et de je ne sais quelle autre trumperie, mais c&#39;est au public de décider s&#39;il a envie d&#39;écouter sa musique, pas aux djihadistes ou aux chroniqueurs de la télé. Black M est manifestement un sale type assez peu progressiste, assez peu ouvert aux autres mais, là encore, c&#39;est à ses fans de déterminer si son sens du rythme prime sur ses délires racistes.&nbsp;Au bémol près qu&#39;il soit aussi grotesque de vouloir &laquo;&nbsp;<a href="http://www.lemonde.fr/musiques/article/2016/05/13/le-rappeur-black-m-et-la-bataille-de-verdun-retour-sur-une-polemique_4919120_1654986.html">s&#39;amuser&nbsp;</a>&raquo; à Verdun que de trouver Eagles of the Death Metal trop rock&#39;n&#39;roll pour un festival de rock, bien entendu...&nbsp;

Black M, Eagles of Death Metal : si tu chantes, j'annule tout

Zone Franche

<h3 class="s2">Atlantico : Le secrétaire d&#39;Etat aux anciens combattants, Jean-Marc Todeschini, a déclaré que l&#39;annulation du concert de Black M à Verdun était &quot;un premier pas vers le fascisme&quot;. De même, la ministre de la Culture Audrey Azoulay a dénoncé dans cette affaire un &quot;ordre moral nauséabond et décomplexé&quot;. Ne peut-on pas voir dans ces affirmations du gouvernement une forme d&#39;inversion de système de valeurs ?</h3>Eric Verhaeghe : Sur ce sujet compliqué, je pense qu&#39;il faut passer outre la polémique et regarder les choses en face. Le rappeur Black M a écrit ou &quot;chanté&quot; plusieurs textes qui sont clairement contraires aux valeurs de la République. Tout le monde a noté sa référence aux &quot;youpins qui font les magasins&quot;, aux &quot;pédés&quot; qu&#39;il faudrait laisser morts sur le périphérique, aux &quot;kouffars&quot;, c&#39;est-à-dire aux non-Musulmans, qui composent la France. Ces paroles sont sans appel et n&#39;ont jamais fait, de la part du chanteur, l&#39;objet d&#39;un quelconque regret. L&#39;intéressé a même poussé le vice jusqu&#39;à indiquer aux spectateurs de son concert qu&#39;ils s&#39;y amuseraient bien. En invitant ce rappeur à la célébration de la bataille de Verdun, la mairie faisait passer un message limpide : celui de la subversion de l&#39;Histoire. Verdun est un deuil national, éloigné sans doute, mais qui doit célébrer celui d&#39;une unité du pays autour de la défense du territoire. Il faut avoir un esprit malade, comme celui du maire de Verdun, pour le transformer en célébration d&#39;un courant musical débilitant qui fait l&#39;apologie de l&#39;antisémitisme, de l&#39;homophobie, et de l&#39;islamisme. Que la ministre de la Culture et qu&#39;un ministre par ailleurs élu local lorrain défendent cette subversion débilitante pose une vraie question : la gauche mise-t-elle sur la destruction organisée des valeurs collectives pour gouverner ?En tout cas, on voit mal comment tous ces gens peuvent de façon raisonnable défendre les principes républicains en accordant une place aussi &quot;institutionnalisée&quot; à ceux qui les combattent au jour le jour.Michel Maffesoli :&nbsp;Il est difficile de parler de système de valeurs devant des réactions qui sont plus mues par les émotions ou les tentations manipulatrices que par une cohérence&nbsp;: je ne sais pas à qui revient la décision initiale d&rsquo;inviter Black M dans le cadre des cérémonies de commémoration de la bataille de Verdun.Le maire de la ville comme le gouvernement appartiennent au même bord, j&rsquo;imagine que cette décision n&rsquo;a pas été prise par un sous-fifre quelconque&nbsp;! Quel objectif poursuivait-on&nbsp;? Etait-ce une attitude démagogique comme celles qui font la une de l&rsquo;actualité, la distribution de diverses primes et allocations qui seront payées par les successeurs&nbsp;? Ou alors, une méconnaissance des paroles de Black M&nbsp;? C&rsquo;est possible également, la culture &quot;djeune&quot; affichée par nos gouvernants est souvent de pure façade.En tout cas, cette décision reflétait la confusion actuelle qui préside à ce qu&rsquo;on appelle la liberté d&rsquo;expression. Tout est fait comme si celle-ci signifiait la liberté de dire n&rsquo;importe quoi à n&rsquo;importe qui et n&rsquo;importe où. Or, il est établi que certaines des paroles de ce chanteur contreviennent nettement aux lois de la République (antisémitisme - lorsqu&rsquo;il parle des &quot;Youpins&quot; -, incitation à la haine homophobe - &quot;que les pédés périssent&quot;, racisme anti-Français - &quot;France pays de kouffars&quot;- )&nbsp;; il était donc curieux de l&rsquo;inviter à une cérémonie publique, même si, de manière un peu hypocrite, on a dit que ce concert se situait &quot;en marge&quot; des cérémonies officielles. On imagine en effet qu&rsquo;il n&rsquo;allait pas remplacer l&rsquo;hymne national ni l&rsquo;hymne européen dont on peut espérer qu&rsquo;il sera chanté.Certes, il n&rsquo;y a plus de victimes directes de la boucherie de Verdun, il reste néanmoins un souvenir de l&rsquo;horreur, à la fois chez les descendants des orphelins de Verdun, et dans le territoire local, marqué séculairement par la barbarie. Je dirais donc que la décision d&rsquo;inviter ce chanteur-là ne témoignait ni du respect de nos ancêtres, ni de la pudeur nécessaire face à une telle barbarie, ni de discernement. Le discernement, c&rsquo;est en effet accorder aux mots et aux actes la force qui est la leur, c&rsquo;est la maîtriser, c&rsquo;est justement le contraire d&rsquo;un gouvernement asservi aux sondages&nbsp;: ceux qui lui enjoignaient de plaire à la jeunesse qui est en ce moment dans la rue, ceux qui le renseignaient ensuite sur le scandale que causeraient aux Français &quot;patriotes&quot; les paroles de Black M et peut-être les derniers, qui font écho au scandale créé dans les cercles bien-pensants par l&rsquo;annulation.Il est donc difficile de parler d&rsquo;inversion de valeurs, mais plutôt d&rsquo;absence totale de valeurs et d&rsquo;une confusion qui reflète bien l&rsquo;hypocrite pulsion du pouvoir pour le pouvoir.&nbsp;Et ce d&rsquo;autant plus que ceux qui crient au loup fasciste sont ceux là même qui ont supprimé une partie de la subvention promise par le national à la ville pour financer ce concert&nbsp;!<h3 class="s2">Quelles conséquences, tant politiques que sociétales, peut-on attendre de cette inversion des valeurs ? La grille de lecture de la société française peut-elle s&#39;en trouver changée ?</h3>Michel Maffesoli : Je le redis, ce qui est frappant dans le débat politique actuel, ou dans les reprises médiatiques, c&rsquo;est l&#39;absence totale de pensée.&nbsp;Certes, le monde a changé et il nous faut réfléchir à ce que représentait le nationalisme guerrier de 1914-1918. La bataille de Verdun a quand même été, de part et d&rsquo;autres, le sacrifice cynique par les états-majors militaires et politiques de millions d&rsquo;hommes.Mais il est clair que nous ne retrouvons pas dans la société contemporaine l&rsquo;unanimisme nationaliste qui conduisit même le grand-père de Black M à combattre pour la défense de la nation (la guerre de 1914-1918 a opposé des nations, et non pas des régimes, certes l&rsquo;Allemagne de Bismarck était un Empire, mais un Empire aussi sinon plus social et décentralisé que la France de la IIIème République).Les paroles de Black M (et leur succès) traduisent donc une tension dans la société française qu&rsquo;il faut penser et non pas tour à tour applaudir démagogiquement pour la poursuivre un peu plus tard et en général pour l&rsquo;instrumentaliser.La France de 2016 est traversée comme toute société postmoderne par la recherche d&rsquo;ancrages communautaires, de lien social de proximité. La prolifération de paroles identitaires en est aussi un symptôme. Peut-être pas aussi grave qu&rsquo;on ne veut bien le dire, à condition de savoir peu à peu diriger le ballet de ces diverses communautés.Dans le cas présent, c&rsquo;est ce qu&rsquo;on n&rsquo;a pas su faire et chacun a été renvoyé à une identité monolithique&nbsp;: Black M, mauvais garçon, voire terroriste alors même qu&rsquo;il est aussi un enfant de France et sans doute aussi un tenant de diverses autres petites tribus musicales par exemple. Le Front national dans son rôle d&rsquo;assignation à la seule identité blanche et chrétienne, nationaliste et militariste. Et le Parti socialiste a été renvoyé lui à une gesticulation sans courage (le courage, c&rsquo;est aussi celui d&rsquo;expliciter ses décisions et de les tenir).Les divers qualificatifs qui sont actuellement employés pour l&rsquo;annulation du concert, &quot;fascisme&quot;, &quot;ordre nauséabond&quot; appartiennent à cette volonté de parler à tout prix et surtout sans réfléchir.Les politiques sont là pour mettre des mots justes sur ce qu&#39;il se passe, pour expliciter ce vivre-ensemble, par pour être des &quot;fournisseurs d&rsquo;épithètes&quot;, des commissaires politiques à la petite semaine.Eric Verhaeghe : Le ministre Todeschini, dont le seul fait de gloire est d&#39;avoir construit une piscine à Hagondange, est, par sa profession, inspecteur de l&#39;Education nationale. Cette circonstance soulève un problème majeur. Comment un &quot;éducateur&quot;, comment un ministre qui a encadré des enseignants, qui plus est venu de Lorraine, région qui a connu l&#39;annexion prussienne, peut-il sans rougir considérer comme fascistes ceux qui refusent de voir Verdun polluée par des valeurs contraires aux Droits de l&#39;Homme ? On ne peut s&#39;empêcher de voir les choses telles qu&#39;elles sont. Il existe aujourd&#39;hui une technostructure et une pédostructure à gauche qui prônent ouvertement des valeurs hostiles à la République et favorables à la mort de la démocratie. On ne peut tirer d&#39;autre conclusion que celle-là.Il faut être capable de tirer le fil de cette pelote jusqu&#39;au bout. Au nom d&#39;une vision hallucinée de la démocratie, une part importante de la gauche fait entrer le loup dans la bergerie. Il est évident que les textes de Black M sont dangereux pour la survie de notre civilisation et sont contraires à ses valeurs fondamentales de liberté et de démocratie. Si nous ne versions pas le sanglot de l&#39;homme blanc et, sans doute, si nous n&#39;étions pas pollués par des calculs politiciens tordus, cette évidence ne ferait l&#39;objet d&#39;aucune contestation. Il faut simplement se demander pourquoi affirmer qu&#39;un &quot;youpin fait les magasins&quot; est une phrase scandaleuse lorsqu&#39;elle est prononcée par un blanc chrétien, et pourquoi elle devient une erreur de jeunesse insignifiante et sans conséquence lorsqu&#39;elle est prononcée par un chanteur issu de l&#39;immigration sénégalaise.&nbsp;Le deux poids deux mesures s&#39;explique de façon simple : la gauche morale place la haine qu&#39;elle est là de la majorité chrétienne du pays au-dessus de toutes les autres valeurs. Elle préfère pactiser avec des islamistes antisémites contre les chrétiens de souche, plutôt que de pactiser avec les chrétiens de souche contre les islamistes.<h3 class="s2">Dans l&#39;opposition ou la majorité, la gauche a souvent endossé le costume de protectrice des &quot;bonnes&quot; valeurs. Dans les faits, cela est-il effectivement le cas ?</h3>Eric Verhaeghe : La question n&#39;est probablement pas de savoir quelles valeurs la gauche défend, mais plutôt de comprendre quel projet politique sous-tend ces valeurs. A l&#39;usage, on voit bien que celui-ci est d&#39;abord un projet de domination d&#39;essence fondamentalement populiste et raciste. La gauche défend des valeurs qui prétendent &quot;raser gratis&quot;, sur le mode du &quot;tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil&quot;. Qu&#39;un enfant d&#39;immigré sénégalais fasse profession de racisme, d&#39;antisémitisme, d&#39;homophobie, n&#39;est pas grave puisque cette profession de foi est prononcée par une &quot;victime&quot; de l&#39;ordre blanc capitaliste. Tout doit lui être pardonné : il est pauvre, donc il ne peut être tenu pour responsable de ses actes. En revanche, que la même profession de foi soit tenue par un blanc, et la culpabilité s&#39;inverse. Derrière cette vision du monde, il y a un projet de domination : le pauvre noir n&#39;est pas un humain responsable et il doit donc être entouré par le dispositif étatique d&#39;assistance sociale qui l&#39;asservira. Le blanc est en revanche par principe responsable et doit être éradiqué en tant que tel. Derrière ce projet, largement défendu par les fonctionnaires de gauche, la vision du monde qui se dégage en creux est simple : il faut à tout prix recomposer la société autour d&#39;esclaves irresponsables et pris en charge par la solidarité, et il faut marginaliser au maximum tous ces méchants chrétiens qui entendent défendre le principe de responsabilité et de liberté.&nbsp;La polémique Black M le montre : la gauche ne supporte pas l&#39;immixtion de la société civile responsable dans les décisions publiques. Elle préfère un peuple silencieux, obéissant, asservi par une sous-culture débile où les valeurs démocratiques sont traînées dans la boue.Michel Maffesoli : En général, un parti au pouvoir ne peut que rarement avoir la même attitude au pouvoir que dans l&rsquo;opposition. La gauche a plutôt fait son beurre de la défense des libertés, surtout quand elle était dans l&rsquo;opposition. On remarque néanmoins que c&rsquo;est Lionel Jospin qui a le premier requis une autorisation pour l&rsquo;organisation de rave-parties et que l&rsquo;une des lois emblématiques de ce gouvernement sera celle sur la pénalisation des clients des prostitués. Ceci au mépris de la volonté des personnes concernées (les personnes se livrant à une activité de sexe tarifée) et de la santé publique d&rsquo;ailleurs. D&rsquo;une certaine manière, on pourrait dire que nos élus ont joué les &quot;commissaires de la braguette&quot;, souvent d&rsquo;ailleurs par peur qu&rsquo;on ne les prenne pour des clients de la prostitution.S&rsquo;agissant de la liberté d&rsquo;expression, on trouve là encore les mêmes errements&nbsp;: dans certains cas (Charlie), elle est considérée comme héroïque, dans d&rsquo;autres cas, comme un blasphème anti-républicain.Je crois que ces incohérences de nos politiques, mais aussi de nombre d&rsquo;intellectuels et de journalistes, témoignent d&rsquo;une vraie difficulté à penser le monde qui a changé et notamment le polythéisme des valeurs qui prévaut contemporainement.Parfois, le silence (et également le retrait de l&rsquo;Etat) vaudrait mieux que ces incantations, ce &quot;Niagara&quot; d&rsquo;eau tiède, agitant le danger fasciste, les &quot;relents nauséabonds&quot; à tout bout de champ ou appelant au sursaut &quot;républicaniste&quot; à tout instant, sans même savoir raconter, de manière attractive la &quot;res publica&quot;, notre chose commune, qu&rsquo;il faut apprendre à construire ensemble, comme un patchwork chatoyant et non pas comme un duel rétrograde.

Black M

Annulation du concert de Black M : l'inversion des valeurs des bien-pensants

Qui est xénophobe dans l'histoire ?

Annulation du concert de Black M : entre la dénonciation d'un "1er pas vers le totalitarisme" ou d'un "ordre moral nauséabond", de quelle étrange inversion des valeurs souffrent les bien-pensants ?

Pour n&#39;avoir jamais été dans la peau d&#39;un grand américain chanteur de rock blond et tatoué, j&#39;ignore le genre de regard qu&#39;ils s&#39;attirent chez la population méditerranéenne, mais apparemment ceux qui en ont fait l&#39;expérience n&#39;ont pas le droit de raconter ce qu&#39;ils ont vécu, surtout s&#39;ils ont le malheur de faire allusion à l&#39;origine ethnique de celui qui les a regardés de travers. C&#39;est du moins l&#39;une des leçons qu&#39;il faut tirer des propos du chanteur vedette de Eagle of Death Metal qui a échappé à la mort au Bataclan, épisode qui l&#39;a marqué, un peu comme si, prenons un exemple au hasard, il avait vu ce soir là l&#39;un de ses copains homosexuels émasculé, dépecé, puis laissé mort sur le périphérique, oui là sous ses yeux, comme l&#39;a suggéré dix ans plus tôt, à la jeunesse de France, un autre chanteur qui s&#39;en est mieux tiré puisqu&#39;il a failli chanter à Verdun. Le quart de l&#39;opinion française qui penche encore à gauche était prêt à le laisser chanter à la mémoire des morts alors qu&#39;il a prôné l&#39;assassinat. Le même quart continue de s&#39;insurger au nom de la liberté d&#39;expression en faveur des pousse-au-crime. Le président de la République s&#39;en est même mêlé mollement comme à son habitude, pour défendre l&#39;auteur,&nbsp;alors que le groupe Eagles of Death Metal, qui certes ne brille pas par sa finesse, se voit interdire en ce moment scènes de province et festivals pour ce qui relève principalement de la faute de goût. Dire que certains étaient animés à leur égard de mauvaises intentions visibles avant le concert &quot;comme tous leurs coreligionnaires&quot; c&#39;est interpréter les choses de manière trop générale certes, mais la nature des intentions, après le massacre, n&#39;a fait aucun doute.Si vraiment les responsables de festivals voulaient voir chanter chez eux de bons Américains qui ne disent jamais fuck, qui adorent les populations orientales et qui vont à l&#39;église, il ne fallait pas faire appel à ce que l&#39;Amérique compte de plus sommaire musicalement et de plus vulgaire socialement. Les Eagles of Death Metal en Californie font avant tout frissonner les illettrés au regard noyé de bière et de fatigue qui viennent d&#39; assister à une course de Monster Trucks. Tandis que chez nous c&#39;est le public haut de gamme qui adore. Il se donne l&#39;illusion de faire de la sociologie façon I-télé à chaque fois qu&#39;il prend le pouls de l&#39;Amérique profonde. Chez ces gens-là la vie n&#39;est qu&#39;un immense journal de Bruce Toussaint. Les petits marquis de l&#39;opinion française les trouvaient jusqu&#39;ici absolument délicieux ces grands garçons tatoués, comme tout ce qui mélange les têtes de mort et la bannière étoilée dans l&#39;imagerie du Rock. Mais là, ils s&#39;aperçoivent que l&#39;Amérique de Trump n&#39;est pas exactement celle du Starbucks Café.Il y a pire, dans la cascade des annulations, on voit se dessiner une armature en train de s&#39;effondrer, tout un système stalinien de programmation et de financements à la française, où le conseil général, la Région, la communauté de communes, contribuent pour moitié au budget d&#39;un concert, et où de crainte de déplaire idéologiquement à ceux qui vont verser les subventions, les acteurs sur le terrain s&#39;écrasent au dernier moment en méprisant totalement le public à qui le concert était destiné. &quot;De toute façon la billetterie ne suffisait pas à en assurer l&#39;équilibre&quot;, vous dit-on avec lassitude. Il s&#39;agit donc avant tout d&#39;entretenir, à perte, la flamme festive et l&#39;illusion qu&#39;on se démène pour faire bouger la région. Il s&#39;agit de montrer au ministère concerné qu&#39;on a pris des initiatives afin de contribuer à la gloire du ministre, le tout sur le dos de contribuables qui seraient stupéfaits de voir quel genre de demeurés traversent les océans en jet privé pour chanter à leurs dépens. Mais à la moindre embrouille, il n&#39;y a plus personne, plus de responsable, rien que le sentiment d&#39;avoir affaire à un système moribond, confit dans la lâcheté et l&#39;auto-contradiction.

Eagles of Death Metal

Concerts des Eagles of Death Metal annulés : deux poids, deux mesures

Deux poids, deux mesures

Black M - Eagles of Death Metal : dis-moi sur qui tu tapes et je te dirai si l'intelligentsia française se scandalise de l'annulation de tes concerts

Musique rauque

France

Culture

Politique

Société

Pour une belle semaine d&#39;hypocrisie politique, ce fut une belle semaine d&#39;hypocrisie politique&nbsp;! Un vrai festival... Pour les coupés du monde dont l&#39;ADSL serait tombée en rade et auxquels un type de chez Bouygues aurait vaguement promis de rétablir Internet dans les six mois (&quot;Juré craché, cher client. De toute manière, c&#39;est la faute de France Télécom&quot;), je veux bien en tenter le résumé.&nbsp;Voyons voir&nbsp;: on a d&#39;abord eu droit à la consternation de l&#39;état-major d&#39;EELV à la révélation par Mediapart de la présence d&#39;un prédateur sexuel dans ses rangs (une sorte de DSK chauve plaquant ses camarades-eees contre les murs pour mieux les peloter), révélation immédiatement suivie de timides &quot;<a href="https://www.youtube.com/watch?v=7wIxmY84SFw">OK, on savait, mais qu&#39;y pouvait-on, hein&nbsp;?</a>&quot; et de larmes de crocodiles dans les travées d&#39;une droite manifestement totalement <a href="https://www.youtube.com/watch?v=7wIxmY84SFw">exempte de beaufs en rut</a>.&nbsp; Enfin, ça, c&#39;était juste avant qu&#39;on comprenne que, si les langues vertes avaient fini par se délier, c&#39;était surtout parce qu&#39;elles ne craignaient plus le courroux des Thénardier Cosse &amp; Baupin depuis leur passage à l&#39;ennemi social-libéral pro-nucléaire et que l&#39;heure de la vengeance avait sonné.&nbsp;Bah, une poignée de &quot;plus jamais ça&nbsp;!&quot; télévisés, de pétitions indignées sur Change.org et de tribunes outragées dans Libé plus tard, les prédateurs continueront vraisemblablement de prédater, les écolos à s&#39;entre-poignarder et Mediapart à servir de boîte aux lettres à règlements de comptes. On aura bien rigolé tout de même.&nbsp;Est ensuite arrivée la séquence &quot;motions de censure&quot;, au cours de laquelle un quarteron de frondeurs PS <a href="http://www.bfmtv.com/politique/censure-la-liste-des-56-deputes-de-gauche-signataires-de-la-motion-973523.html">a théâtralement&nbsp; fait semblant</a> de vouloir faire tomber le gouvernement pour cause d&#39;inversion de la &quot;<a href="http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/05/10/loi-travail-quelle-est-cette-inversion-de-la-hierarchie-des-normes-qui-fait-debat_4916497_4355770.html">hiérarchie des normes&quot;</a> (expression ayant récemment pris le relais de &quot;c&#39;est clair&nbsp;!&quot; et de &quot;j&#39;ai envie de dire&quot; dans le langage courant) avant qu&#39;un régiment de sarkozystes ne fasse <a href="http://www.20minutes.fr/politique/1844507-20160512-direct-manifestations-motion-censure-climat-tendu-autour-loi-travailhttp://www.20minutes.fr/politique/1844507-20160512-direct-manifestations-motion-censure-climat-tendu-autour-loi-travail">également semblant de renvoyer Valls à ses chères études</a> pour à peu près le contraire (je résume, on a dit).&nbsp;Le gouvernement est évidemment resté en place, sa loi a été adoptée grâce au 49-3&nbsp; - ce machin que tout le monde critique dans l&#39;opposition mais applique dans la majorité -, frondeurs et sarkozystes ont hurlé au déni de démocratie et tout le monde est rentré à la maison pour regarder la série Marseille sur Netflix. Là aussi, on a bien rigolé.&nbsp;Mais la semaine s&#39;est achevée sur une note plus, hum, musicale, avec la décision du maire de Verdun de commémorer les 700 000 victimes de<a class="Colorbox" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Verdun_%281916%29" target="_blank"> la mère de toutes les batailles</a> en invitant <a class="Colorbox" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Black_M#Pol.C3.A9miques" target="_blank">un rappeur</a> apparemment allergique aux homosexuels, aux juifs et aux &quot;kouffars&quot; à venir <a class="Colorbox" href="http://www.lemonde.fr/musiques/article/2016/05/13/le-rappeur-black-m-et-la-bataille-de-verdun-retour-sur-une-polemique_4919120_1654986.html" target="_blank">amuser la jeunesse</a>. Un tas de gens s&#39;en sont émus <a href="http://www.lefigaro.fr/vox/histoire/2016/05/11/31005-20160511ARTFIG00316-commemorations-de-verdun-que-fete-t-on-monsieur-le-president.php">pour des raisons diverses</a>, souvent bonnes, parfois débiles. D&#39;autres <a href="http://www.huffingtonpost.fr/2016/05/13/concert-black-m-premier-pas-vers-fascisme-ministre-todeschini_n_9955780.html">les ont traités de fascistes</a>, le maire a annulé le concert et les Poilus s&#39;en sont fichus parce qu&#39;ils étaient morts. On a encore rigolé, mais moins tout de même. Disons que c&#39;était un rire nerveux.&nbsp;Ah, et il a rappelé, le type de chez Bouygues pour l&#39;ADSL ? Non ? Ben s&#39;il rappelle, dites-lui que ça ne presse pas et que vous allez plutôt lire un livre.

Tempêtes dans un Verdun : une semaine de comedia dell'arte politique

La motion de censure que voulaient déposer les députés frondeurs contre le gouvernement a été signée par 56 députés, et échoue donc à 2 voix près. Après l&#39;annonce par Manuel Valls de l&#39;utilisation de l&#39;article 49.3 pour faire adopter le projet de loi travail, les députés PS frondeurs avaient décidé de &quot;chercher tous les moyens&quot; pour déposer une motion de censure &quot;des gauches et des écologistes&quot; contre le gouvernement.&nbsp;&quot;Nous ne serons pas en mesure&quot; de déposer une motion de censure contre le gouvernement, a déclaré le député frondeur Laurent Baumel.André Chassaigne, président du groupe de la Gauche démocrate et républicaine à L&#39;Assemblée, a par ailleurs annoncé que les députés du Front gauche voteront jeudi 12 mai en faveur de la motion de défiance contre le gouvernement, déposée par les parlementaires de la droite et du centre.A l&#39;issue d&#39;une réunion collective longue de presque deux heures ce mercredi, le chef de file des frondeurs, Christian Paul, avait déclaré &quot;À situation exceptionnelle, et elle a été créée hier (mardi avec l&#39;engagement de la responsabilité du gouvernement), il faut une réponse exceptionnelle, et nous cherchons la possibilité de rassembler&quot;.&nbsp;Pendant cette réunion d&#39;échange, les opposants à la loi travail avaient exprimé &quot;des positions différentes&quot; sur une motion de gauche, mais ont exclu de voter une motion de droite, ajoute-t-il.&nbsp;Outre les frondeurs du PS, la liste des 56 signataires compte des élus écologistes tels que Cécile Duflot ou Sergio Coronado, mais également des élus communistes comme André Chassaigne ou Marie-Georges Buffet. Y figurent aussi le député Thomas Thévenoud, non apparenté, ou le centriste Jean Lasalle.&nbsp;<a class="Colorbox" href="http://www.atlantico.fr/decryptage/crise-49-3-etrange-champ-ruines-quinquennat-hollande-president-culbuto-qui-se-releve-toujours-et-qui-pourrait-meme-encore-2693928.html" target="_blank">&gt;&gt;&gt;&gt; À lire aussi : Crise du 49.3 : l&#39;étrange champ de ruines du quinquennat Hollande, ce président culbuto qui se relève toujours et qui pourrait même encore relever la gauche (et si...)</a>&nbsp;

christian paul frondeur député ps

Loi Travail : les frondeurs échouent à déposer une motion de censure 

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Loi Travail : les frondeurs échouent à déposer une motion de censure contre le gouvernement 

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