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Je trouve extrêmement intrigante toute cette opposition à la privatisation des aéroports parisiens. Lorsqu’elle vient de la droite, OK, pas de problème, on comprend : <a href="https://www.lejdd.fr/Politique/104-parlementaires-lr-demandent-a-macron-de-renoncer-a-privatiser-aeroports-de-paris-3862898">c’est juste de l’obstruction par principe</a> et le groupuscule de Laurent Wauquiez à l’Assemblée nationale déposerait probablement un amendement contre la suppression des charges sociales et de l’impôt sur le revenu si Macron en faisait la proposition.

Mais c’est lorsqu’elle vient de la gauche que cette hostilité me surprend le plus, et cette métamorphose soudaine d'ADP en "prunelle des yeux" de la République ("prunelle des yeux", c'est tout de même plus convenable que "bijoux de famille", non ?).

Bon, d’accord, une privatisation, <a href="https://villeneuvesaintgeorgesinsoumise.fr/la-privatisation-dadp-intervention-de-julia-moro-pour-le-groupe-france-insoumise-citoyennes-et-citoyens/">c’est mal en soi</a> (en l’occurrence, ça n’est d’ailleurs pas exactement une privatisation, juste une concession de longue durée comme pour les autoroutes) puisque l’on sait que dans une société idéale, il reviendrait aux instances prolétariennes de contrôler l’ensemble des moyens de production.

Pour autant, un aéroport, est-ce que ce n’est pas de droite par nature&nbsp;? Si je me souviens bien, la gauche, la vraie, elle est plutôt carrément <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_d%27a%C3%A9roport_du_Grand_Ouest">contre le concept même</a> d’un endroit d’où décollent des avions — dont on rappelle qu’ils font du bruit, salopent l'atmosphère et ne servent qu’à une poignée de privilégiés qui partent en vacances ou font du business de toute manière…

En ce qui me concerne, et parce que j’ai depuis longtemps abandonné le désir d’appartenir à l’un ou l’autre des deux clans pour me contenter de réagir au cas par cas, je me dis justement que vendre Roissy et Orly à un opérateur privé est l’une des initiatives les plus brillantes qui soit. D’abord, ça va rapporter du pognon à l’État, qui en a bien besoin pour le redistribuer (c’est mon côté de gauche) sans pour autant alourdir la fiscalité (c’est mon côté de droite). Quelque 8 milliards d’euros de cash et 180 millions d’euros d’intérêts annuels une fois cette somme placée <a href="https://www.entreprises.gouv.fr/dge/mise-place-du-fonds-pour-innovation-dote-de-dix-milliards-d-euros">dans un fond destiné à stimuler l’activité et l’innovation</a>.

Ça aussi, on en a bien besoin.

De plus, et parce que je fais partie de ces privilégiés qui grimpent de temps en temps dans une carlingue low-cost, je sais bien que les enquêtes qui montrent régulièrement que les plateformes parisiennes comptent <a href="https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&amp;q=roissy+pire+a%C3%A9roport">parmi les pires au monde</a> en termes de propreté, de confort, d’accueil des passagers, de concurrence commerciale dans les zones de boutiques, etc. sont parfaitement justifiées. D’un point de vue d’usager, je ne sais pas si Vinci fera mieux, mais je subodore qu’il ne fera pas pire.

Le transport aérien, n’en déplaise aux décroissant, est appelé à accélérer son développement de <a href="https://www.latribune.fr/entreprises-finance/services/transport-logistique/transport-aerien-comment-absorber-un-trafic-qui-double-tous-les-15-ans-781327.html">manière gigantesque dans les années qui viennent</a>, la concurrence devenant de plus en plus vive entre les principaux aéroports européens. Je préfère donc savoir les nôtres entre les mains de privés souhaitant gagner du pognon en les rendant plus attractifs aux yeux des compagnies et des clients, à l’instar des excellents aéroports britanniques ou espagnols, que de les voir se laisser tailler des croupières par les hubs des pays voisins (partir de Paris, c'est tout de même plus pratique que de partir d'Amsterdam ou de Francfort).

Et en tout état de cause, Roissy et Orly en nouvelle ZAD, on ne s’y attendait pas...

Privatisation d’ADP : Roissy, nouvelle ZAD ? 

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Dans le transport aérien comme dans à peu près tout le reste, dit-on, c&rsquo;était mieux avant.&nbsp;L&rsquo;avion, réservé à une élite d&rsquo;hédonistes fortunés ou à des types en costard-cravate qui voyageaient pour le business, coûtait un bras. Des compagnies nationales à capitaux publics avaient le monopole de leur marché intérieur et se répartissaient les liaisons longs courriers comme les cartels de la drogue se partagent les territoires de consommation. Le métier d&rsquo;hôtesse de l&rsquo;air était glamour et faisait autant rêver les petites filles qu&rsquo;une carrière à Hollywood. Les commandants de bord n&rsquo;avaient qu&rsquo;à agiter leur casquette pour emballer au bar du Hilton où ils se requinquaient trois jours d&rsquo;un vol de huit heures. Les employés au sol étaient mieux rémunérés que leurs homologues des autres secteurs, faisaient moins d&rsquo;heures et avaient davantage de congés, ce qui leur permettait de profiter à plein des billets hyper-discountés généreusement mis à leur disposition...&nbsp;Et si, d&rsquo;aventure, une gestion hasardeuse mettait la boîte en péril, l&rsquo;État débarquait avec son gros chéquier et en renflouait les caisses, l&rsquo;existence d&rsquo;une compagnie portant (très haut pour le coup) les couleurs de la nation aux quatre coins de la planète étant le symbole de sa virilité conquérante.&nbsp;C&rsquo;était le paradis.&nbsp;Puis sont arrivés les barbares du low-cost. Prolos en tongs et étudiants désargentés ont enfin pu découvrir Bali, Bangkok et Barcelone pour des clopinettes. Des Airbus aux logos rock&rsquo;n&rsquo;roll sont venus narguer les Boeing à pavillons patriotiques sur le tarmac. Les hôtesses sont devenues des serveuses en uniforme. Les commandants de bord ont dû accepter de passer plus de temps dans leur cockpit qu&rsquo;à la pistoche avec l&rsquo;augmentation des rotations. Les employés au sol ont vu leurs salaires et leurs horaires se rapprocher de ceux du commun des mortels...&nbsp;Et surtout, en cas de coup dur, des argentiers publics ayant subitement appris à compter se sont mis à détourner pudiquement le regard, laissant se crasher les Sabena, les Swissair, les TWA et les PanAm ou revendant leurs parts des Iberia, des KLM et des Alitalia au premier consortium sino-émirati venu.&nbsp;C&rsquo;était devenu l&rsquo;enfer.&nbsp;Mais si demain, un Air France <a href="http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2018/05/05/air-france-poker-perdant-perdant_5294744_3232.html">transformé en canard sans tête</a>, accumulant les pertes, sa réputation en carafe, finissait par rejoindre <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Compagnie_a%C3%A9rienne_disparue">le cercle Wikipedia des airlines disparues</a>, serait-ce vraiment si grave&nbsp;?&nbsp;Ses avions sont déjà cloués au sol la plupart du temps de toute manière. Il naît une nouvelle compagnie par semaine. Il s&rsquo;ouvre des dizaines de nouvelles liaisons chaque année au départ de la plupart des aéroports secondaires français. La concurrence continue de pousser les tarifs vers le bas. La demande n&rsquo;a jamais été aussi élevée. La technologie aidant, et en dépit des prophètes de malheur, <a href="https://www.finder.com.au/flying-more-dangerous">voler n&rsquo;a jamais été aussi sûr</a>.&nbsp;Mieux, le tropisme protectionniste des autorités aériennes françaises n&rsquo;aurait plus de raison d&rsquo;être et les voyageurs, en tongs ou en costume-cravate, seraient probablement les grands gagnants de l&rsquo;histoire (enfin, les pilotes d&rsquo;Air France aussi, qui iront se recaser chez les voisins, <a href="https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/recrutement-la-penurie-de-pilotes-un-defi-relever-pour-l-aerien-5535797" target="_blank">qui recrutent à tout va</a>. Ce sera plus dur pour leurs 45 000 collègues, mais il n&rsquo;est pas certain qu&rsquo;ils s&rsquo;en soucient).

Air France est mortelle (mais on s’en bat les ailes)

Air France &ndash; KLM s&#39;enfonce encore un peu plus dans la crise, après le mouvement de grève de ces dernières semaines. Le PDG d&#39;Air France, Jean-Marc Janaillac, vient d&#39;annoncer sa démission après le rejet à 55,44% du projet d&#39;accord salarial qu&#39;il avait soumis au vote.<div style="text-align: justify;">Le taux de participation s&#39;élève à 80,33% parmi les 46 771 salariés d&#39;Air France. Ils étaient invités à répondre à la question suivante :&nbsp;</div><div style="text-align: justify;">&nbsp;</div><div style="text-align: justify;">&quot;Pour permettre une issue positive au conflit en cours, êtes-vous favorable à l&#39;accord salarial proposé le 16 avril 2018 ?&quot;</div><div style="text-align: justify;">&nbsp;</div><div style="text-align: justify;">Le PDG de la compagnie aérienne avait mis son poste en jeu dans la balance.&nbsp;&nbsp;</div><div style="text-align: justify;">&nbsp;</div><div style="text-align: justify;">Jean-Marc Janaillac a fait cette déclaration fracassante dans le cadre d&#39;une conférence de presse en ce vendredi 4 mai 2018.</div><div style="text-align: justify;">&nbsp;</div><div style="text-align: justify;">&quot;Au-delà des attentes salariales, ce vote est le résultat d&#39;un malaise. En cohérence avec l&#39;engagement que j&#39;ai pris, j&#39;assume les conséquences de ce vote et je remettrai dans les prochains jours ma démission. J&#39;espère désormais qu&#39;Air France saura se donner les moyens de son rebond.&quot;</div><div style="text-align: justify;">&nbsp;</div><div style="text-align: justify;">La compagnie aérienne lourdement impactée économiquement, suite au mouvement de grève pour les salaires; va devoir surmonter une nouvelle crise avec la démission du PDG de la compagnie aérienne. Le patron d&#39;Air France &ndash; KLM avait lié son sort à la tête de l&#39;entreprise au résultat de ce vote. Jean-Marc Janaillac avait remplacé Alexandre de Juniac à ce poste en juillet 2016.&nbsp; &nbsp; &nbsp;&nbsp;</div><div>&nbsp;</div>

Air France : Démission du PDG Jean-Marc Janaillac après le rejet de l'accord salarial AFP

Air France : Démission du PDG Jean-Marc Janaillac après le rejet de l'accord

Y a-t-il un pilote dans l'avion ? 

Air France : Démission du PDG Jean-Marc Janaillac après le rejet de l'accord salarial 

Paradis perdu

Consommation

Au vu de la dérive de plus en plus grotesquement métaphysique de cette affaire, on pourra trouver amusant que le patelin choisi pour la construction du nouvel aéroport de Nantes s&#39;appelle Notre-Dame-des-Landes, <a class="Colorbox" href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Assomption_de_Marie#Le_point_de_vue_des_autres_.C3.89glises" target="_blank">patronne contestée de l&#39;élévation verticale</a>.&nbsp;A l&#39;exception d&#39;une poignée de spécialistes du transport aérien, et des locaux directement affectés (en bien ou en mal), il est en effet assez rare de tomber sur quelqu&#39;un dont l&#39;opinion puisse avoir une quelconque pertinence sur un dossier qui fait pourtant la Une depuis quinze ans, et sur lequel on s&#39;étripe allègrement à l&#39;échelle nationale.&nbsp;C&#39;est qu&#39;en gros, si vous êtes &quot;de gauche&quot;, plutôt sensibilisé au problème du réchauffement climatique, hostile par définition au BTP et aux trucs qui font du bruit et ne sentent pas bon, <a class="Colorbox" href="https://www.mediapart.fr/journal/france/081016/notre-dame-des-landes-ils-ont-la-repression-nous-les-batons" target="_blank">vous êtes résolument contre</a>.&nbsp;Ça ne vous empêche pas de partir en vacances avec easyJet parce que c&#39;est moins cher et plus rapide que le train, et d&#39;habiter dans un immeuble en béton plutôt que dans une hutte en pisé, mais qui n&#39;a pas ses petites contradictions. Et de toute manière, vous êtes de Toulouse ou de Bourg-en-Bresse, alors Nantes, hein...&nbsp;Non, être contre, c&#39;est avant tout une question de conviction.&nbsp;Si vous êtes &quot;de droite&quot;, en revanche,<a class="Colorbox" href="http://www.valeursactuelles.com/ces-francais-oublies-dans-lenfer-de-la-zad-63343" target="_blank"> vous êtes à fond pour</a> même si vous vivez à Strasbourg. D&#39;abord, parce que c&#39;est certainement bon pour l&#39;économie (quand le bâtiment va, tout va), parce que l&#39;aviation c&#39;est moderne, et surtout parce qu&#39;on ne va tout de même pas se laisser emmerder par une bande de punks-à-chiens crasseux qui vivent aux crochets de la société et s&#39;achètent des roulottes avec l&#39;argent du RSA.&nbsp;Être pour, c&#39;est une affaire de principe, quoi.&nbsp;Moi-même, qui ne suis allé que deux ou trois fois dans ma vie à Nantes (j&#39;ai trouvé que c&#39;était très joli), je m&#39;en tamponne toutefois puissamment le coquillard, de ce deuxième aéroport (d&#39;ailleurs, la dernière fois que je suis passé dans cette ville, c&#39;était en voiture &ndash; une diesel). Et ils peuvent bien en construire un troisième, remplacer l&#39;ancien par un Disneyland ou un EPR financé par des Chinois, ça ne me fait ni chaud ni froid.&nbsp;C&#39;est sûr, si j&#39;habitais le coin, je m&#39;y serais intéressé pour de bon, j&#39;aurais lu des rapports et assisté à des réunions. Bref, je me serai forgé une opinion informée, j&#39;aurais pris position, et je serais peut-être allé manifester avec les punks-à-chiens ou, au contraire, j&#39;aurais peut-être rejoint le fan club de Jean-Marc Ayrault. Allez savoir.&nbsp;Mais voilà, comme à peu près 99% des Français, je n&#39;habite pas le coin, et j&#39;ai du mal à faire semblant de croire que la construction d&#39;un aérodrome sur un champ de pommes de terre vaille autre chose qu&#39;un débat en pages intérieures de Ouest France. A tout prendre, je préférais la querelle de cet été sur le burkini parce qu&#39;on voyait des photos de nanas en maillot de bain dans les médias.

Notre-Dame-des-Landes, patronne des querelles aéroportuaires, priez pour nous

Tout se passe comme si les gouvernements démocratiques ne savaient pas gérer autrement que par la crise, ou par l&#39;expérience d&rsquo;échec. Faute d&rsquo;expliquer honnêtement la difficulté d&rsquo;une situation, les systèmes politiques démocratiques ont tous le chic, par lâcheté, ou par incompétence, d&lsquo;aggraver leurs difficultés et de provoquer des crises, plutôt que d&rsquo;expliquer et de convaincre des nécessités du changement.David Cameron n&rsquo;avait pas besoin de provoquer un psychodrame en proposant un référendum sur la sortie de son pays de l&rsquo;Europe. Il ne l&rsquo;a surement pas voulu puisqu&rsquo;il est contre. Il a voulu être réélu en proposant au peuple britannique de se prononcer sur l&rsquo;Europe, tout simplement parce qu&rsquo;il n&rsquo;a jamais eu le courage d&lsquo;expliquer aux sujets de sa gracieuse Majesté à quoi servait l&rsquo;appartenance à l&rsquo;Europe. Le résultat c&rsquo;est qu&rsquo;on est arrivé à la veille d&rsquo;une situation qui va plonger les économies occidentales dans la crise de confiance et la dépression, à tel point que les partisans du oui en viennent à répliquer aujourd&#39;hui, que si les Anglais choisissent le Brexit, ils auront deux ans pour s&rsquo;y adapter et refaire machine arrière. Quel gaspillage !Le gouvernement français est dans une position encore plus difficile. La loi Travail qui était une bonne loi, progressiste, moderne et dont la vocation correspondait au problème le plus urgent, à savoir décoincer le marché du travail. Cette loi Travail a été si mal expliquée, si mal défendue, qu&lsquo;elle a servi de catalyseur au mécontentement social et politique et qu&rsquo;elle a provoqué une invraisemblable chienlit qui a bloqué le pays pendant trois semaines et gâché l&#39;ouverture de l&rsquo;Euro de football.&nbsp;La situation s&rsquo;est un peu calmée, mais les syndicats ne savent plus où ils habitent, moyennant quoi ils sont débordés et la chienlit va continuer. Contrairement à ce que le gouvernement dit, certains dépôts de carburants sont encore bloqués. A la Sncf, qui est devenu l&rsquo;exutoire des luttes sociales et le principal champ de bataille, la grève a été reconduite. Sur les ordures ménagères, la maire de Paris, Anne Hidalgo, a été tellement lente à réagir et faire nettoyer les rues de Paris, qu&rsquo;on se demande si elle n&rsquo;avait pas intérêt à prolonger les ennuis et les nuisances.&nbsp;Les chauffeurs de taxis qui se souviennent avoir demandé la peau des Uber menacent tous les jours de bloquer l&rsquo;accès aux stades. Dans le ciel d&rsquo;Air France, les commandants font grève, alors que leurs frères de KLM s&rsquo;énervent de tant d&rsquo;arrogance corporatiste.Bref, tout continue comme avant, avec cette fois-ci, une perte de contrôle des grandes centrales. On est loin de la loi Travail, on est loin du plus élémentaire sens des responsabilités. On est loin des règles de base du dialogue social.&nbsp;C&rsquo;est dans ce contexte-là, coléreux et nerveux, que l&rsquo;Euro va se dérouler match après match.&nbsp;Mais ça ne sera qu&rsquo;une parenthèse un peu nerveuse, parce qu&rsquo;après l&rsquo;Euro, la guérilla politique va repartir au parlement et la chienlit sociale va reprendre au gré des humeurs et des corporatismes.&nbsp;Va s&rsquo;y ajouter, le débat surréaliste qui va entourer le référendum régional concernant le projet de l&rsquo;aéroport de Saint Martin des Landes. Fin juin, en plein tour de France, on discutera non pas de l&rsquo;intérêt économique d&#39;un aéroport pour le Grand-Ouest, mais on débattra de la place des écologistes dans le processus démocratique, on redonnera la parole à des gens dont on pouvait croire que leurs échecs les avaient éliminés du jeu politique.&nbsp;Ce qui est terrible dans cette situation c&rsquo;est que le gouvernement s&rsquo;est mis dans la difficulté tout seul. Par incompétence.&nbsp;Il devait mieux expliquer la loi Travail et notamment l&rsquo;article 2 qui concerne directement ceux qui sont au chômage et dont personne ne s&rsquo;occupe à commencer par les syndicats.&nbsp;C&rsquo;est le gouvernement qui a ouvert la boite de pandore des négociations. Par lâcheté, et par peur du désordre, il a engendré un immense désordre.&nbsp;Quand il y a deux mois, il a cédé face aux chauffeurs routiers sur la question de leurs heures supplémentaires, on savait que le gouvernement allait perdre la bataille de la confiance. Tous ceux qui avaient un petit avantage à défendre se sont précipités au bureau des plaintes.&nbsp;Personne n&rsquo;a obligé le gouvernement à gérer la question de l&rsquo;aéroport de Nantes comme il l&rsquo;a fait. Tergiverser, n&rsquo;écouter personne ou tout le monde, laisser faire, laisser parler pour terminer par l&#39;organisation d&rsquo;un référendum dont les résultats ne seront pas légitimes. On le sait.&nbsp;Si le oui à l&#39;aéroport l&#39;emporte, les partisans du non diront que l&rsquo;assise démocratique n&rsquo;était pas suffisante.&nbsp;Si le non l&rsquo;emporte, les partisans du oui diront que le vote a été manipulé et que les vrais acteurs ont besoin de cet équipement.Qui aura pris ses responsabilités dans cette affaire ? Personne.&nbsp;L&#39;équilibre d&rsquo;un pays dépend de la capacité de ses gouvernements à dire la vérité et à faire ce qu&rsquo;ils ont dit.&nbsp;Les gouvernances disent rarement la vérité, et ne font guère ce qu&rsquo;ils ont dit et c&rsquo;est normal, puisqu&rsquo;ils mentent en permanence.&nbsp;Quand on leur fait le reproche de ne pas dire la vérité, les responsables politiques concèdent que l&rsquo;opinion publique ne comprend pas toujours les intérêts à long terme. L&rsquo;opinion n&rsquo;accepte la réforme que devant une crise forte qui pourrait les atteindre. La crise rend intelligent mais les leaders gouvernementaux n&#39;ont pas le courage de nous éviter une crise. Moyennant quoi, ils prennent des risques insensés.Quel risque, parce qu&rsquo;il y a des cas où la crise n&rsquo;accouche pas d&rsquo;une solution. Il y a des cas où la crise engendre une catastrophe. En 2008, personne ne voulait croire qu&rsquo;une banque aurait pu faire faillite. Et pourtant. Plus loin dans l&rsquo;histoire, en 1914, il n&rsquo;y avait aucune raison sérieuse et grave pour que l&rsquo;Europe rentre dans un conflit qui restera le plus meurtrier du siècle. Et pourtant, la multiplication des bêtises humaines et la confrontation des egos mal placés de certaines élites ont entrainé l&rsquo;irréparable.&nbsp;

Atlantico Business aéroport Notre Dame des Landes

Après la pagaille de la loi El Khomri, le référendum NDL

Atlantico Business 

Si vous avez aimé la pagaille sociale provoquée par le projet El Khomri, vous adorerez le référendum sur l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

Après des années de débats mais aussi de tensions et d&rsquo;affrontements sur le dossier de Notre-Dame-des-Landes, François Hollande a choisi de s&rsquo;en remettre au référendum pour trancher cette question. Ce choix a pu paraître habile mais il comportait néanmoins deux risques. Le premier était celui du taux de participation car pour que le résultat de ce référendum consultatif soit recevable, il fallait que la participation atteigne la barre des 50%, ce qui n&rsquo;était pas acté d&rsquo;avance compte-tenu des niveaux d&rsquo;abstention élevés enregistrés scrutin après scrutin. L&rsquo;autre risque résidait, comme pour tout référendum (et l&rsquo;exemple britannique est venu le rappeler spectaculairement), dans le fait que le camp du &nbsp;&quot;non&quot; est généralement plus mobilisé et est en capacité d&rsquo;agréger diverses sources de mécontentements. Les nombreuses manifestations organisées sur le site de Notre-Dame-des-Landes mais aussi à Nantes avaient d&rsquo;ailleurs montré une forte détermination et mobilisation des opposants à ce projet.<h3 class="s2">1/ Plus d&rsquo;un électeur sur deux est allé voter.</h3>Le premier pari, celui de la participation, a été gagné puisque le taux de participation s&rsquo;est élevé à 51,1% sur l&rsquo;ensemble du département, ce qui vient valider le résultat de ce référendum. Quand on met en regard cette participation avec celles observées lors des précédents scrutins dans le département, on constate que ce référendum sur un enjeu local a rencontré un écho et a mobilisé autant que les élections régionales et départementales de 2015 et un peu plus que les élections européennes de 2014.<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/1_0.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/1_0.png" style="width: 480px; height: 264px;" /></a>Ceci est une bonne nouvelle pour la démocratie locale et pourrait inciter à recourir davantage à cet outil. Quand ils sont consultés sur un projet structurant engageant l&rsquo;avenir de leur territoire, une majorité d&rsquo;électeurs sont prêts à jouer le jeu et à se déplacer. On notera cependant que l&rsquo;intensité et l&rsquo;ancienneté du débat sur cette question sont sans doute également des facteurs qui ont favorisé la participation dans la mesure où elles ont permis au public de s&rsquo;approprier cette question et de se forger un avis sur un sujet pourtant assez technique et complexe. Un sondage Ifop réalisé en mars 2016 pour Europe1 et Itélé[1] indiquait ainsi que pas moins de 93% des habitants du département avaient entendu parler du projet de construction d&rsquo;un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, en remplacement de l&rsquo;aéroport actuel et savaient précisément de quoi il s&rsquo;agissait. &nbsp;&nbsp;Si l&rsquo;ancienneté du débat a sans conteste favorisé la participation, la proximité géographique à Notre-Dame-des-Landes l&rsquo;a également dopée. Comme le montre le graphique suivant, que nous avons pu réaliser en nous appuyant sur les informations de la base de données Gédéon de la société ADN[2], plus les électeurs résidaient près de cette commune et plus ils sont allés voter. Symboliquement et assez logiquement, c&rsquo;est à Notre-Dames-des-Landes que le taux de participation a été le plus élevé avec un score de 75%. Il demeure proche des 70% dans un rayon de 10 kilomètres et de 60% jusqu&rsquo;à 20 kilomètres. La mobilisation décline ensuite progressivement au fur et à mesure que l&rsquo;on s&rsquo;éloigne de la zone des travaux mais même dans les communes distantes de plus de 40 kilomètres, un électeur sur deux s&rsquo;est déplacé signe du large impact de ce débat dans l&rsquo;ensemble du département.&nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/2_0.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/2_0.png" style="width: 480px; height: 216px;" /></a>La carte suivante fait bien ressortir ce lien entre la participation et la distance à Notre-Dame-des-Landes mais montre également que d&rsquo;autres logiques géographiques ont été à l&rsquo;œuvre. On constate en effet une moindre mobilisation sur toute la partie sud du département (qu&rsquo;on appelle localement le &quot;Sud-Loire&quot;) comme si les habitants de ce territoire se sentaient moins impliqués par cette problématique plus &quot;septentrionale&quot;. En revanche, la participation demeure élevée même à bonne distance de Notre-Dame-des-Landes dans beaucoup de communes du nord et du nord-est du département, les attentes en termes de retombées économiques étant sans doute plus fortes dans cette zone comme nous le verrons. &nbsp;&nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/3.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/3.png" style="width: 480px; height: 406px;" /></a>Ce débat entamé depuis de nombreuses années n&rsquo;a pas laissé les élus locaux indifférents et de nombreux maires se sont positionnés. Nous avons recensé 17 maires adhérant aux associations opposées au projet quant à l&rsquo;inverse, sous l&rsquo;impulsion de l&rsquo;Association des Maires de Loire-Atlantique, 114 de leurs collègues déclaraient leur soutien au projet à quelques semaines du scrutin, 81 maires ne prenant pas publiquement position. On constate que la participation au référendum a été significativement plus importante (65,3%) dans les 17 communes dont le premier édile s&rsquo;était déclaré opposant à la construction du nouvel aéroport. Cette prime de participation renvoie sans doute au travail de mobilisation que ces maires et leurs conseillers municipaux (dans bon nombre de ces communes, non seulement le maire, mais également une bonne partie de son conseil municipal adhèrent aux associations d&rsquo;opposants comme l&rsquo;ACIPA) ont effectué auprès de leurs administrés mais s&rsquo;explique également par le fait que bon nombre de ces communes sont situées à proximité de Notre-Dame-des-Landes, paramètre dont on a vu qu&rsquo;il jouait à la hausse sur la participation. A l&rsquo;inverse, l&rsquo;engagement de nombreux maires en faveur du projet ne semble pas avoir eu d&rsquo;effet entraînement sur la population locale puisque le taux de participation s&rsquo;établit en moyenne à 54,3% dans ces communes, soit un niveau identique à celui enregistré dans les communes dont le maire était resté neutre (54,1%).&nbsp;<h3 class="s2">2/ Le camp du &quot;oui&quot; l&rsquo;emporte nettement.</h3>Autre satisfaction pour les partisans du projet, non seulement le seuil des 50% de votants a été franchi mais leur victoire est, de surcroît, très nette puisque l&rsquo;approbation à la question posée atteint 55,2%. Ici aussi, la variable de la distance à Notre-Dame-des-Landes apparaît comme ayant puissamment structuré le rapport de forces. C&rsquo;est dans cette commune que le &quot;non&quot; obtient son meilleur score avec 73,6%. Il est également très largement en tête dans les 6 communes situées à moins de 10 kilomètres (62,7% en moyenne) et le rapport de force demeure équilibré jusqu&rsquo;à 15 kilomètres : 49,8% pour le &quot;non&quot; et 50,2% pour le &quot;oui&quot; en moyenne. Mais ce camp prend ensuite l&rsquo;ascendant dès que l&rsquo;on franchit cette limite de 15 kilomètres (54,4% pour le &quot;oui&quot; en moyenne dans les 14 communes distantes de 15 à 20 kilomètres) et l&rsquo;avance du &quot;oui&quot; augmente linéairement plus on s&rsquo;éloigne de Notre-Dame-des-Landes avec en moyenne 62,3% dans les 52 communes situées à plus de 40 kilomètres. A cette distance, les nuisances occasionnées sur son propre cadre de vie semblent mineures quand les retombées économiques positives de ce projet attendues pour le département semblent avoir motivé le vote &quot;oui&quot;. &nbsp; &nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/4.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/4.png" style="width: 480px; height: 238px;" /></a>On notera au passage que les opposants au projet qui ont critiqué l&rsquo;organisation de ce référendum et notamment son périmètre trop restrictif (certains plaidant pour une consultation de l&rsquo;ensemble des habitants des Pays-de-la-Loire et de la Bretagne) auraient peut-être été encore davantage pénalisés si un périmètre élargi avait été retenu dans la mesure où cette &quot;loi de la distance&quot; a très nettement joué à la défaveur du &quot;non&quot;. De ce point de vue, mener la consultation sur un périmètre élargi aurait potentiellement amplifié la victoire du &quot;oui&quot;.La proximité et l&rsquo;impact d&rsquo;un tel projet d&rsquo;aménagement ont donc fortement imprimé leur emprunte sur l&rsquo;opinion des habitants du département et les scores du &quot;oui&quot; et du &quot;non&quot; à la question du transfert de l&rsquo;aéroport sont très clairement corrélés sur cette &quot;métrique&quot;. &nbsp;Mais cette influence s&rsquo;était déjà manifestée sur d&rsquo;autres scrutins dont l&rsquo;objet était plus large et ne portait pas sur cette seule question. On avait déjà remarqué qu&rsquo;aux européennes de 2014[3] ou au premier tour des élections régionales de 2015, le score de la liste EELV, était lui aussi très clairement indexé sur la distance à Notre-Dame-des-Landes. Le combat contre ce projet d&rsquo;infrastructure a accru l&rsquo;audience de l&rsquo;écologie politique dans toute une partie du département. &nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/5.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/5.png" style="width: 480px; height: 226px;" /></a>Si la loi d&rsquo;éloignement à Notre-Dame-des-Landes a donc contribué à structurer en profondeur ces votes, d&rsquo;autres paramètres ont également joué dans la mesure où par exemple, le taux de vote &laquo;oui&quot; est beaucoup plus massif dans le nord-est du département (avec des scores de près de 70% à 80% autour de Châteaubriant) que dans bon nombre de communes situées au sud de la Loire et souvent aussi voire plus éloignées de Notre-Dame-des-Landes que celles appartenant à la zone précédemment citée. Le clivage entre Nord et Sud-Loire, toujours prégnant dans ce département, a manifestement joué un rôle et l&rsquo;on peut penser que les habitants du pays de Retz ou du Vignoble, qui résident suffisamment loin de l&rsquo;aéroport actuel situé à Bouguenais pour ne pas en subir les nuisances mais suffisamment près pour s&rsquo;y rendre facilement en cas de besoin ont soutenu avec tiédeur voire se sont opposés au déménagement de &quot;leur&quot; aéroport.<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/6.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/6.png" style="width: 480px; height: 456px;" /></a>La situation économique et la sociologie sont aussi à prendre en compte dans la compréhension de ce vote. L&rsquo;enquête Ifop pour Europe1 et Itélé avait montré que, parmi les personnes favorables au projet, les retombées économiques et les créations d&rsquo;emplois arrivaient et de loin (avec 56% de citations) comme l&rsquo;argument le plus porteur devant la réduction des nuisances sonores sur l&rsquo;agglomération nantaise (22%) ou l&rsquo;amélioration des possibilités en matière de transports pour les habitants (10%). Il n&rsquo;est dès lors pas étonnant que ce soient les zones économiquement les moins dynamiques du département (en l&rsquo;espèce la région de Châteaubriant) qui aient été le plus sensibles à cet argument et qui aient du coup le plus massivement soutenu un projet dont elles attendaient le plus. A l&rsquo;inverse, le soutien est moins franc dans toute une série de communes ou de territoires économiquement plus prospères comme Nantes (50,1% pour le &quot;oui&quot;), Vertou (51,1%) ou bien encore Pornic (49,8%).De la même façon, le sondage de l&rsquo;Ifop, qui avait mesuré 3 mois avant le scrutin les intentions de vote à 57% pour le &quot;oui&quot; et 43% pour le &quot;non&quot;, avait montré un clivage sociologique assez marqué avec seulement 47% de &quot;oui&quot; parmi les cadres supérieurs, les enseignants et les professions intellectuelles contre 57% chez les employés et les ouvriers. Dans les communes où les CSP+ sont les plus représentées, le vote &quot;non&quot; a donc pu davantage résister que dans les communes plus populaires, notamment celles situées dans les zones rurales ou péri-urbaines.Hormis le niveau de dynamisme économique et la composition sociologique de la population des différentes communes, un autre facteur est également venu amplifier et/ou contrecarrer, selon les lieux, la &quot;loi de la distance&quot;. Il s&rsquo;agit de la prise de position des maires sur le projet. Comme on peut le voir sur le graphique suivant, le &quot;non&quot; a atteint en moyenne 50,9% dans les 17 communes dont le maire appelait à voter &quot;non&quot;. La prise de position de ces élus a, comme on l&rsquo;a vu, engendré une participation électorale plus importante dans ces communes et cela a sans doute gonflé localement le score du &quot;non&quot;. Mais ce phénomène a joué d&rsquo;un poids assez faible sur l&rsquo;ensemble du département dans la mesure où ces 17 communes n&rsquo;abritent que 40 000 électeurs sur les 966 000 inscrits dans le département.&nbsp;<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/7.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/7.png" style="width: 480px; height: 164px;" /></a>Le rapport de force s&rsquo;inverse totalement dans les 81 communes dont les maires n&rsquo;avaient pas pris position. Dans ce groupe de communes, où les électeurs n&rsquo;ont donc été soumis à aucune consigne émanant du personnel politique local, le &quot;non&quot; tombe en moyenne à 43,6% contre 56,4% pour le &quot;oui&quot;. Cette avance du &quot;oui&quot; est encore amplifiée dans les communes dont le maire appelait à voter en faveur du projet puisqu&rsquo;il atteint en moyenne 62,3% soit près de 6 points de plus que dans les communes dont les premiers édiles n&rsquo;avaient pas pris position. Si les maires favorables au &quot;oui&quot; n&rsquo;ont donc, comme on l&rsquo;a vu précédemment, pas dopé la participation dans leur commune, ils ont en revanche eu un effet prescripteur puisque le oui dans leur commune est significativement plus haut que dans les communes où aucune &quot;consigne&quot; n&rsquo;avait été donnée.<a href="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/8.png"><img alt="" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u56844/2016/06/8.png" style="width: 480px; height: 298px;" /></a>_______[1] Enquête réalisée on line du 29 février au 2 mars 2016 auprès d&rsquo;un échantillon représentatif de 545 habitants du département.[2] Nous remercions tout particulièrement Guy Dumoulin pour son aide précieuse.[3] Cf Ifop Focus n&deg;119 &quot;Contestations environnementales locales et vote écologiste&quot;. Novembre 2014

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La Loire-Atlantique dit "oui" à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes

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Oui à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes : petites leçons électorales d'un referendum 

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Notre-Dame-des-Landes, sainte patronne des querelles aéroportuaires à deux balles, priez pour nous...

Pilote à Air France en 2015, c&#39;est un peu comme docker à Marseille en 1990 : après moi, le déluge. Rien ne ressemble plus, en effet, à la descente par paliers de l&#39;ex-grande compagnie aérienne que la noyade progressive de l&#39;ex-grande plateforme portuaire. Dans les deux cas, une grosse minorité de seigneurs repus et vindicatifs, décide de saborder l&#39;outil de travail d&#39;une majorité de soutiers au nom du refus du changement et de la défense de leurs privilèges.&nbsp;On aurait pu imaginer que les premiers aient plus de hauteur de vue que les seconds, ne serait-ce que parce qu&#39;ils travaillent en altitude, mais non : uniforme et salopette, même combat. Il y a vingt-cinq ans, les dockers avaient <a href="http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/le-rapport-qui-accable-le-port-de-marseille_1373842.html">bloqué la modernisation du port et sa réorientation sur les trafics de conteneurs</a>, arc-boutés sur un statut et des méthodes dépassées. Résultat, les boîtes en métal qui charrient l&#39;essentiel du fret maritime mondial <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_plus_grands_ports_%C3%A0_conteneurs">sont allées se faire manutentionner ailleurs</a>, à Rotterdam à Anvers ou même à Barcelone, où les dockers sont désormais plus nombreux et mieux payés qu&#39;à Marseille.&nbsp;Aujourd&#39;hui, les pilotes d&#39;Air France, qui ne semblent pas avoir remarqué que la croissance de leur secteur était <a href="http://www.lesechos.fr/thema/travel-management/021360023359-transport-aerien-les-low-cost-bousculent-les-compagnies-classiques-1160210.php">portée par le low cost</a> et la <a href="http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2015/09/30/air-france-echec-des-negociations-sur-le-plan-de-productivite_4778716_3234.html">hausse de la productivité</a> snobent l&#39;un et l&#39;autre et préfèrent voir la compagnie fermer des lignes et virer 3 000 de leurs collègues &quot;rampants&quot; plutôt que de l&#39;aider à réduire des coûts supérieurs de 25% à ceux de la concurrence en volant quelques heures de plus chaque mois&hellip;&nbsp;D&#39;un cynique point de vue de voyageur, on peut s&#39;en moquer : il y aura toujours des avions à Roissy ou à Marignane si Air France disparaît ou se marginalise. Ryanair et EasyJet ne sont pas faites pour les chiens. D&#39;un angoissé point de vue de citoyen, c&#39;est une autre paire de manche : le déclin du port de Marseille a entraîné celui de tout son &quot;<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Arri%C3%A8re-pays">hinterland</a>&quot; et la disparition (ou la non-création) de milliers d&#39;emplois induits dans les services logistiques et dans l&#39;industrie. Salariés des hubs du pavillon aérien national, attachez vos ceintures et remontez vos tablettes, ça va turbuler&hellip;&nbsp;-----------------------&nbsp;P.S. (bête et méchant) : un ami qui a le sens de l&#39;humour noir suggère que la fin d&#39;Air France n&#39;est pas une si mauvaise chose au moment où l&#39;on nous promet un &quot;<a class="Colorbox" href="http://www.slate.fr/story/107639/11-septembre-francais-comparaison-terrorisme" target="_blank">11-Septembre à la française</a>&quot;. S&#39;il n&#39;y a plus d&#39;avions à détourner sur la tour Eiffel ou les buildings de La Défense, les djihadistes en seront pour leurs frais.

Pilotes Air France, dockers marseillais, même combat ?

Alors que la compagnie Air France continue de s&#39;enfoncer dans la crise, le Premier ministre Manuel Valls est monté au créneau pour soutenir la direction et appeler les syndicats de pilote à la &quot;responsabilité&quot; dans le bras de fer qui les oppose. &quot;Pour s&#39;adapter il faut évoluer. Le statu quo n&#39;est pas possible, sinon c&#39;est l&#39;ensemble du personnel qui est menacé&quot;, a-t-il expliqué depuis le Japon où il est en visite officielle. Face à l&#39;enlisement, le &quot;plan B&quot; de l&#39;entreprise va devoir être mis en place avec des probables suppressions de postes. &quot;Je ne rentre pas à ce stade dans les chiffres mais Air France a besoin de changement et de réformes&quot;, a expliqué Manuel Valls. &quot;Si Air France n&#39;évolue pas, elle se met en danger. On sait qu&#39;une compagnie peut disparaître. De manière générale, il ne peut pas y avoir de logique jusqu&#39;au-boutiste&quot;, a-t-il insisté.

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Crise à Air France : Manuel Valls appelle au "changement" et aux "réformes"

Enlisement 

Crise à Air France : Manuel Valls appelle au "changement" et aux "réformes"  dans l'entreprise

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