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Vidéo de l'Etat islamique : une réponse « de gauche » au djihadisme ? Je cherche encore...
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Question pour un champion

Des types sont prêts à nous mitrailler, à nous décapiter, à nous éliminer purement et simplement et nous passons des heures à disserter sur les raisons profondes de leur mal-être, à nous interroger sur notre responsabilité collective dans leur processus de radicalisation.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Je viens de voir un bout de la vidéo de l'EI, un tout petit bout d'ailleurs parce que c'est inregardable, et je me suis dit que c'était peut-être ça le problème : des types sont prêts à nous faire des choses que nous ne sommes même pas capables de visionner sur un écran d'ordinateur.

Des types sont prêts à nous mitrailler, à nous décapiter, à nous éliminer purement et simplement et nous passons des heures à disserter sur les raisons profondes de leur mal-être, à nous interroger sur notre responsabilité collective dans leur processus de radicalisation. Des types veulent faire sauter La Défense, le port de Marseille, l'aéroport de Toulouse et la tour Eiffel et nous nous demandons si un peu plus d'auto-critique, un peu moins d'arrogance occidentale, davantage de social et de tolérance à l'égard de leur vision des rapports hommes-femmes ne leur rendrait pas la joie de vivre dont nous les aurions privé.

Spontanément, je n'aime pas beaucoup le concept d'état d'urgence, les militaires dans la rue, les écoutes téléphoniques et les perquisitions au milieu de la nuit. Je n'aime pas non plus le flicage du Web, les interdictions de manifester, les procédures policières opaques, les déchéances de nationalité. Mais j'aime encore moins avoir la trouille de prendre le métro, d'aller au spectacle, de m'asseoir à une terrasse de café ou d'avoir l'air trop juif lorsque je me balade dans la rue.

La manière dont le gouvernement réagit à la menace, j'entends pourtant dire, serait liberticide, quasiment l'antichambre du fascisme et, de surcroît, totalement inefficace. Il y aurait, semble-t-il, d'autres réponses, à la fois plus respectueuses des libertés individuelles et plus susceptibles de ramener les brebis égarées dans le droit chemin. Des réponses authentiquement « de gauche » à la furie djihadiste.

OK. D'accord. Whatever works.

Le hic, c'est que ces fameuses réponses progressistes, ces solutions qui nous sauveraient la vie gentiment, éthiquement, déontologiquement, j'ai beau chercher, j'ai beau me taper toutes les tribunes, les notes de blog, les éditos et les discours de Mélenchon, Autain, Plenel, Liogier, qui vous voudrez en fait qui ne soit pas soupçonnable d'être à la solde de la CIA, des Illuminatis, du grand capital, du judéo-christianisme conquérant ou de l'ultra-libéralisme, elles ne me sautent toujours pas aux yeux.

Lutter ici, dans les mosquées radicales ? Vous n'y pensez pas ! Le salafisme serait même un rempart contre le passage à l'acte, bande d'ignorants ethnocentristes ! Se battre là-bas ? Vous êtes dingue ! C'est exactement ce qu'il ne faut pas faire, crétins néo-coloniaux !

Mais bon, j'ai peut-être loupé un truc majeur, un tweet éclairant de Cécile Duflot, un statut Facebook lumineux d'Esther Benbassa, le « bon sang mais c'est bien sûr ! » qui me permettrait de signer une pétition pour le retour à la démocratie confisquée par ces crapules vichystes de Valls, Hollande et Cazeneuve en toute bonne conscience. Bah, je vais continuer à chercher. Et si je trouve quelque chose à me mettre sous la dent dans le Monde Diplo ou sur Médiapart, je vous fais signe. C'est promis. Parole de progressiste en rupture de ban.

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