"Taxation volontaire" : des immats plaquées or<!-- --> | Atlantico.fr
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New York : la plaque d'immatriculation d'un contribuable enthousiaste
New York : la plaque d'immatriculation d'un contribuable enthousiaste
©DR

Concours Lépine de la fiscalité

Si Bruno Le Maire était plus créatif, il irait chercher les milliards qui manquent à son budget auprès des gens qui ont envie de les lui donner. Car il y en a.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Sur Twitter, un passionné d’automobile s’étonnait de ce que les plaques d’immatriculation « personnalisées » (en gros, vous choisissez la combinaison de chiffres et de lettres de votre numéro minéralogique et, pour peu qu’elle soit encore disponible, on vous fait payer pour ça), bien que déjà légales dans pas mal de pays, ne le soient toujours pas chez nous.

Ces plaques n’ont aucune utilité pratique, n’apportent aucun avantage particulier à leur propriétaire, et ne créent pas la moindre rupture d’égalité entre automobilistes : elles n’autorisent pas à rouler plus vite, à se garer sur un espace pour handicapé et à écraser des piétons… Leur unique vocation : permettre à quiconque le souhaite d’afficher son nom, celui de sa fiancée, de son chien, bref, d’absolument n’importe qui ou n’importe quoi sur les pare-chocs de sa bagnole par pur narcissisme. Il suffit de dégainer sa carte bancaire. 

A l’instar du Loto, via lequel 100 % des perdants tentent leur chance chaque semaine, il s’agit littéralement d’un « impôt volontaire ».

Ainsi, au Royaume-Uni, où le système existe depuis une trentaine d’années, ce sont déjà quelque deux milliards de livres (soit un poil plus en euros) qui ont pu être récoltés par l’équivalent du service des Mines sans que personne n’y trouve à redire. Mieux, ces numéros personnalisés peuvent être revendus, éventuellement par le biais d’enchères pour les combinaisons les plus désirables, créant une seconde opportunité de prélèvement sur les transactions pour le Trésor britannique.

La France, championne du monde de la fiscalité, dont le nombre de taxes et d'impôts spécifiques dépasserait les 400 (mais le chiffre reste incertain et la Cour des comptes a d’ailleurs suggéré d’en établir un recensement), ne pourrait-elle pas, en marge de cette myriade de contributions non-optionnelles, en créer une que des gens se battraient pratiquement pour régler ?

J’ai d’ailleurs du mal à comprendre que nos crânes d’oeufs de Bercy, si légendairement créatifs, n’aient pas encore songer à tester un dispositif largement rodé chez les autres. Il y aurait sans doute une question d’acceptabilité sociale, même si l’idée d’une taxe sur les loyers fictifs des propriétaires-occupants refait régulièrement surface, et il se trouverait sûrement du monde à la France insoumise pour s’indigner d’une mesure destinée aux riches quand le problème de la faim dans le monde est toujours sans solution...

Au doigt mouillé, je me dis qu’elle serait au contraire bien accueillie par la majorité des Français –jugée frivole, d’accord, et même stupide– mais qu’entre ça et une nouvelle augmentation de la taxe foncière ou de la CSG pour boucler le budget, la question serait, hum, vite répondue...

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