Parler français rend-il pauvre ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Poche de pantalon francophone
Poche de pantalon francophone
©

Linguistonomics

Ça n’est pas très flatteur mais, dans tous les coins de la planète où l’on parle français en plus d’une ou plusieurs autres langues, les francophones sont systématiquement les moins prospères. 

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

Voir la bio »

Une étude GFK indique que, de tous les Suisses, les francophones sont les plus pauvres. Enfin, disons plutôt qu’ils sont les moins riches parce qu’avec un revenu net disponible de 50 000 francs par an (pratiquement autant en euros), le Genevois a beau ne pas être aussi à l’aise que ses cousins germanophones de Zoug (82 000 euros) ou de Zurich (57 000 euros), il a encore les moyens de se moquer des 27 000 euros de son voisin français (ou de le plaindre s’il a bon fond).

C’est d’ailleurs marrant parce qu’on retrouve à peu près la même situation en Belgique où les Flamands, avec leurs 26 500 euros annuels, peuvent regarder de haut les Wallons et leurs modestes 22 500 (les Bruxellois, souvent bilingues, seraient semble-t-il dans l’entre-deux).

Rebelote au Canada, où le revenu par habitant des Québécois (36 000 euros) ferait presque de la peine face aux 42 000 euros des provinces anglophones. Et idem en Afrique où, en dépit de fortes disparités d’un pays à l’autre rendant les comparaisons délicates, les amateurs de Shakespeare se débrouillent généralement mieux financièrement que les lecteurs de Molière.

Fouillant le Web en quête d’une explication à cet étrange phénomène linguistico-économique, je n’ai rien trouvé de probant. Alexandre Delaigue, un ami économiste doublement pauvre puisque Français et résident wallon, auquel je demandais s’il n’avait pas une vague idée, a d’abord tenté d‘incriminer l’opposition common law/code civil avant d’avouer qu’il n’en savait fichtre rien mais que je pouvais tout de même écrire que c’était la faute à Napoléon.

Le mystère demeure, donc, mais félicitons-nous tout de même du refus de la France d’accorder un statut officiel aux langues régionales : Bretons, Alsaciens, Basques et Occitans ne se priveraient pas de nous humilier avec tout leur pognon.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !