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Des perspectives à court-terme peu réjouissantes pour l'investissement
©Reuters

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Avant de partir en congés, il est souvent raisonnable de faire un petit tour d’horizon des positions et d’envisager la conduite à tenir en cas de tensions sur les marchés. Force est de constater que cette année, les perspectives à court-terme ne sont pas enthousiasmantes pour l’investissement.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Le schéma global est inchangé : la croissance mondiale est toujours présente, les taux bas, l’inflation sous contrôle et les résultats d’entreprises restent bons. Par contre les risques ont nettement progressé ces dernières semaines : La « guerre commerciale » inquiète, l’Italie fait naître des doutes sur la cohésion européenne, la dette reste globalement trop élevée et certains pays émergents sont proche de la crise, enfin la hausse du pétrole pourrait provoquer une reprise de l’inflation.

A ce stade, les risques ne devraient pas faire dérailler durablement la machine économique mais sont suffisamment présents dans l’esprit des investisseurs pour perturber les marchés et provoquer un peu de volatilité.

Etant donné que nous ne sommes pas inquiets sur un horizon plus long, notre idée est plutôt de profiter des périodes de stress pour renforcer ou initier des positions. Pour cela, il est indispensable d’avoir les munitions pour le faire et si les doutes s’estompent rapidement ne pas non plus être complètement liquide…ceux qui ont été trop prudents n’ont pas profité de la bonne tenue des marchés ces dernières années.

Commençons par les taux : En Europe, la situation est, hélas pour les épargnants, toujours la même. Les taux sont bas et vont le rester jusqu’en 2019, au moins. Il n’y a rien à faire sur ce créneau. Pas grand-chose à espérer en termes de rendement (d’autant plus que ce maigre rendement est rogné par une inflation en légère hausse !) et des risques en cas de remontée des taux liés à la situation italienne : L’investissement obligataire est donc à éviter pour le moment. Un client rencontré récemment nous disait son envie de chercher de « haut rendement » pour améliorer ses revenus ; l’idée est intéressante mais il ne faut pas se faire d’illusion. En effet, les rendements hors norme reflètent le risque de liquidité du titre ou la faible qualité de l’émetteur. Prudence donc !

Faire des placements obligataires hors d’Europe est tentant mais la volatilité des devises en ce moment rend l’investissement trop risqué pour des particuliers selon nous…et ce d’autant plus à court-terme que, si l’été est effectivement « chaud » pour les marchés, cela viendra par les devises !

Sur les actions, la situation est à la limite plus simple : en effet, les risques sont présents mais le potentiel de gain est nettement plus fort que sur des obligations sur un horizon à 5 ans.

La « guerre commerciale » et les perspectives de hausse des taux aux Etats-Unis entrainant une hausse du Dollar pèsent fortement sur les marchés émergents. A court-terme, il faut donc limiter les investissements sur ces pays Chine inclus. Par contre, en cas d’été chahuté avec par exemple une baisse de 10-15% supplémentaires dans les prochaines semaines, il ne faudrait pas hésiter à monter le poids des émergents à 10% dans les portefeuilles. En effet, sur un horizon long la croissance de ces pays va rester plus forte que partout ailleurs dans le monde.

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En Zone Euro : les valeurs domestiques et donc les petites et moyennes valeurs sont moins exposées que les valeurs internationales vendant beaucoup en Dollar. Quelques prises de bénéfices sur les valeurs de croissance ayant bien monté sont envisageables, sur le luxe par exemple.

Aux Etats-Unis : même schéma, il faut probablement prendre des bénéfices sur les valeurs exportatrices et internationales. Elles ont bien profité de la baisse du Dollar jusqu’à une période récente. La situation s’inverse désormais. Un peu d’allègement sur les grandes valeurs de la technologie est envisageable.

Une attitude prudente est donc privilégiée pour cet été. Une partie du cash pourra être utilisée si les marchés se dégradent. Le bon indicateur pourrait être le Dollar. Sous 1.10 contre Euro, ce pourrait être un signal d’achat pour les valeurs européennes. Pour les émergents, l’indicateur à suivre est le marché chinois : une baisse de 10 à 15% pourrait être l’occasion de renforcer significativement les positions.

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