Rentrée scolaire : alerte rouge en provenance des Etats-Unis (où elle a déjà eu lieu) <!-- --> | Atlantico.fr
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Une école à Houston (Texas).
Une école à Houston (Texas).
©Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Sombres présages ?

La rentrée se fera sous haute-tension sanitaire comme nous le montre déjà ce qui se passe aux Etats-Unis.

Michaël Rochoy

Michaël Rochoy

Michaël Rochoy est médecin généraliste. Il s'intéresse particulièrement au Covid-19 chez les enfants. Il est membre du Collectif Du Côté de la Science et cofondateur du collectif Stop postillons.

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A quel point la situation est grave aux Etats-unis sur le front des contaminations d’enfant par le variant delta, en particulier à l’école ?

Michaël Rochoy : Ce qui inquiète actuellement c’est la dynamique en faveur d’une transmission accrue du virus par le variant. On constate une augmentation rapide du nombre de cas.  Les enfants à l’école, en tout cas les moins de 12 ans, ne sont pas vaccinés et donc plus susceptibles d’attraper le virus. Mettre des enfants, non vaccinés, dans un lieu clos, sans masque crée forcément une situation à risque. Les chiffres varient selon les Etats. Ça a flambé à certains endroits, un article parle de la Géorgie où un enfant sur 100 est testé positif au Covid.

Ce qui doit surtout nous inquiéter, c’est la réaction politique à cette dynamique. S’il y a une fermeture rapide, de la prévention, on pourra rester avec des données acceptables.

Le problème d’une transmission aux enfants, c’est qu’ils peuvent le transmettre à des adultes vaccinés ou non, et donc, en bout de chaîne à des gens à risque. Les enfants font rarement des formes sévères et tant mieux. Mais plus il y a des contaminations, plus ce qui est rare augmente mécaniquement. Il y a aussi le problème des symptômes prolongés après le Covid, le Covid long pédiatrique. Il est difficile à quantifier mais c’est une réalité (anosmie, fatigue prolongée).

Ils peuvent prendre des mesures plus ou moins fortes pour freiner. Par exemple, instaurer le port du masque ou aller jusqu’à fermer les écoles. Ils peuvent aussi s’appuyer sur un système de test. En France nous avons un protocole national, c’est moins unifié aux Etats-Unis. Certaines écoles ont un système de test systématique hebdomadaire. La France n’a pas cela mais elle a les masques obligatoires.

Est-ce que cela doit sonner l’alarme pour la rentrée en France ?

Les situations ne sont pas tout à fait comparables car les protocoles ne sont pas les mêmes. Cela montre en tout cas ce que beaucoup de gens prédisent, y compris nous au sein du collectif Du côté de la science ou encore l’institut Pasteur, à savoir que beaucoup de contaminations à l’automne pourraient être liées aux enfants et à l’école. Donc ces nouvelles venues des Etats-Unis ne sont pas surprenantes. C’est le sujet de ces derniers jours.

Si le ministre était responsable, cela devrait l’inciter à renforcer certains points du protocole qui, au niveau 2, montre une certaine permissivité pour le virus avec des lieux de contamination évidents.  Pour un ensemble de raisons, dont la santé mentale, il veut éviter le distanciel. Une rentrée entièrement en présentiel cela se tente, mais il faut accepter de prendre un certain risque au nom d’un bénéfice attendu. C’est sans doute mieux pour le moral de la plupart des enfants. Pas pour tous puisqu’il y en a qui, victimes de harcèlement scolaires par exemple, trouvent que le distanciel, ce n’est pas si mal que ça. On parle de santé mentale, mais se rendre à l’école alors que le taux d’incidence est très élevé et que des gens meurent, cela pèse aussi.  Limiter la circulation du virus c’est améliorer la santé mentale. Le distanciel, c’est la dernière variable d’ajustement si les taux d’incidence sont trop élevés. Il faut sortir de l’idée que « école ouverte » signifie forcément réussite.

Si on peut débattre sur le distanciel, il n'y a en revanche pas de bénéfice attendu de la pratique du sport en intérieur sans masque, autorisé au niveau 2, qui peut être source de contaminations. L’autre point c’est la cantine. Le protocole prévoit des choses au plus haut niveau mais cela se dégrade selon les niveaux. Cela augmente les risques sans augmenter les bénéfices. D’autant qu’il n’y a pas de seuils pour passer d’un niveau à un autre. Il faudrait que cela soit clair. 

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