Lorsqu’il s’agit de Gaza, néo-féministes, néo-antiracistes et beaucoup de militants LGBT+ deviennent fous…<!-- --> | Atlantico.fr
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Marche pour un cessez-le-feu à Gaza, le 9 mars dernier.
Marche pour un cessez-le-feu à Gaza, le 9 mars dernier.
©Emmanuel Dunand / AFP

Défendre sa chapelle idéologique

Nous constatons l’attrait pour l’islamisme, nourri, en Occident, d’abord par la culture de l’excuse, ensuite par une idéologie dite « woke » qui voit dans chaque critique, même justifiée, qui vise un musulman, même un islamiste, l’expression d’un racisme ou d’un mépris.

Mohamed Sifaoui

Mohamed Sifaoui

Mohamed Sifaoui est journaliste, écrivain et réalisateur. Il est l'auteur de plusieurs reportages et ouvrages sur les milieux islamistes radicaux.

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Plusieurs mouvements et autres chapelles idéologiques qui, il y a quelques années, n’auraient jamais soutenu des courants religieux extrémistes, encore moins des organisations terroristes sont désormais fascinés à la fois par les tenants de l’islam politique et, parfois, y compris par les adeptes de la violence terroristes.

Ce que nous constatons depuis les attentats et les pogroms du 7 octobre 2023 est une incroyable illustration de ce qui se profilait déjà : l’attrait pour l’islamisme, nourri, en Occident, d’abord par la culture de l’excuse, ensuite par une idéologie dite « woke » qui voit dans chaque critique, même justifiée, qui vise un musulman, même un islamiste, l’expression d’un racisme ou d’un mépris. Cette culture gangrène désormais l’esprit de la jeunesse, surtout les étudiants, mais pas seulement.

Il faut le répéter autant que possible : le wokisme ne sert aucune autre chapelle idéologique, sinon les islamistes.

Dans le cas, très particulier, du conflit proche-oriental, les islamistes de Gaza, ceux du Jihad islamique et du Hamas, sont bien isolés, car soutenus que par très peu de Palestiniens. La Cisjordanie reste bien calme et cela peu de voix le font observer. Même si une partie de la jeunesse est sensible aux thèses des organisations islamistes, l’impact de la propagande djihadiste reste très limité et n’atteint pas les groupes politiques les plus structurés, plutôt attentistes, dissimulant à peine leur volonté de voir le champ palestinien débarrassé du Hamas qui reste un vrai boulet pour la cause qu’ils veulent défendre, désormais politiquement.

Les Arabes israéliens, quant à eux, sont parfois engagés dans Tsahal, participent plutôt à la lutte antiterroriste qui se déroule à Gaza. En tout état de cause, une large majorité de dignitaires arabes d’Israël ont affirmé clairement qu’ils refusaient de répondre aux appels à la violence lancés par des dirigeants du Hamas qui espéraient ouvrir le front de l’intérieur.

Toutes ces nuances sont inexistantes dans le débat public occidental qui continue de parler de conflit « israélo-palestinien », là où il est question, depuis le 7 octobre, de guerre contre des organisations terroristes. La plupart des expressions publiques soutiennent – pour beaucoup inconsciemment probablement – la propagande du Hamas et de ses alliés et accordent à son narratif du crédit alors que l’objectif des groupes islamistes vise justement à phagocyter complètement ce qui est appelé la « cause palestinienne » et à apparaître comme les seuls acteurs crédibles, cependant qu’ils sont, en vérité, à travers leur idéologie totalitaire et leur mode opératoire criminelle, les fossoyeurs de ladite cause.

Partant de là, nous sommes en droit de nous interroger et d’interpeller toutes ces organisations qui se prévalent de la lutte pour les droits des femmes ou de ceux des homosexuels et autres mouvements antiracistes sur cette incohérence qui caractérise sinon leur soutien aux milices gazaouies, leur refus de les désigner comme organisations terroristes et leur refus de voir la réalité de la pensée mortifère qui sert de substrat idéologique à ces mêmes organisations terroristes.

Toujours au nom du wokisme, plusieurs courants en Occident refusent de voir trois spécificités de l’islam politique, contenues d’ailleurs, de manière très claire, dans la charte du Hamas et dans toute la littérature des groupes islamistes.

L’islamisme est antisémite. Inutile de pérorer pendant des heures sur le sujet, puisque la haine des Juifs, qu’il soit sioniste ou pas d’ailleurs, est consubstantielle à la pensée islamo-djihadiste.

L’islamisme est misogyne et non pas à travers le patriarcat traditionnel que l’on retrouve dans chaque religion, mais à travers des constructions qui infériorise la femme en droits, en intelligence et en dignité. Il est de ce fait, assez curieux de voir des organisations féministes soutenir, d’une manière ou d’une autre, le Hamas ou, a minima, de constater cette « retenue » dont elles font preuve quand il s’agit de le condamner pour ce qu’il est, en l’occurrence une organisation islamiste misogyne, de surcroît terroriste. Le pire, c’est que ces mêmes organisations qui dénoncent, à juste titre, toute main baladeuse, font preuve de cécité lorsqu’il est question de dénoncer les agressions ou les crimes sexuels dont ont été coupables plusieurs membres du Hamas et du Jihad islamique, le 7 octobre.

L’islamisme est enfin homophobe n’hésitant pas à encourager les crimes contre l’homosexualité et contre ce que les tenants de l’islam politique appellent les « déviances sexuelles ». De ce point de vue, le Hamas et le Jihad islamique sont sur la même ligne n’hésitant pas à tuer pour un simple soupçon d’homosexualité.

En 2016, même un commandant du Hamas n’avait pas échappé à cette règle. Mahmoud Ishtiwi, officier au sein des Brigades Al-Qassam a été tué de plusieurs balles après s’être vu accusé d’homosexualité par ses anciens camarades.

Au-delà du Hamas, d’autres font les frais de cet état d’esprit. Ainsi, la société palestinienne, largement traversée et gangrénée par l’islamisme, est mécaniquement homophobe, à l’instar de la plupart des sociétés arabo-musulmanes. Ahmad Abou Markhia qui avait été contraint de fuir Hébron et de se réfugier en Israël, car persécuté en raison de son homosexualité, avait été retrouvé décapité dans la rue, en 2022, alors qu’il était revenu voir ses proches. Les crimes homophobes, parfois médiatisés, souvent non, sont réguliers dans tous les territoires palestiniens et surtout à Gaza. Pourtant, nous avons davantage entendu les cris d’orfraies de certaines organisations et autres activistes LGBT après le 7 octobre, répondant ainsi à la propagande du Hamas, qu’avant cette nécessaire lutte antiterroriste. Cherchez l’erreur !

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