Ligue des Champions - PSG/Barcelone 2/3 : les Parisiens ont de la cuite dans les idées<!-- --> | Atlantico.fr
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Kylian Mbappé, à la fin du quart de finale aller de l'UEFA Champions League entre le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone au stade du Parc des Princes à Paris, le 10 avril 2024.
Kylian Mbappé, à la fin du quart de finale aller de l'UEFA Champions League entre le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone au stade du Parc des Princes à Paris, le 10 avril 2024.
©FRANCK FIFE / AFP

Difficile

On dit souvent que le passé est mort. Ce n'est pas vrai puisque les souvenirs, surtout s'ils sont mauvais, suffisent parfois à le ranimer.

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez

Olivier Rodriguez est entraîneur de tennis et préparateur physique. Il a coaché des sportifs de haut niveau en tennis. 
 
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Sur ce point, dirigeants et supporters du PSG ne me contrediront pas : la seule évocation de la célèbre "remontada" de 2017, un match trop laid pour être vrai, leur colle instantanément le regard des constipés pendant l'effort. Pardon ? Vous trouvez l'image trop rebutante ? Bon... si je dis que ça leur met des chrysanthèmes dans la voix et que ça leur fait comme un membre fantôme, vous préférez ? Vraiment ? Alors, je n'insiste pas.
Enfin, tout ça pour vous dire que le PSG, pour ce quart de finale contre le Barca, se retrouvait drôlement sur le chantier de naguère...
Un chantier guère plus avancé désormais, puisque ce feuilleton croustillant a accouché de nouveaux souvenirs qui, eux aussi, auraient mieux fait de se faire oublier. Les choses n'avaient pas si mal commencé, pourtant... À dire vrai, le premier quart d'heure était même encourageant : les Parisiens, généreux et audacieux, mordaient bien dans le ballon quand les Barcelonais, eux, étaient asphyxiés et subissaient beaucoup (6 tirs à 0 sur la période). Autant de velléités qui, malheureusement, n'allaient pas durer assez longtemps... Jusqu'au cœur de la première mi-temps, pour être précis. C'est à ce moment-là, coïncidant précisément avec les premiers rots de bière émis dans les tribunes, que les Parisiens se sont vus confrontés à leurs problèmes habituels : à savoir des cadres déficients, une intensité athlétique générale insuffisante et, surtout, cette sensation persistante qui fait que les principes théoriques de jeu et la réalité pratiquée n'arrivent pas à joindre les deux bouts. Si vous ajoutez à ce constat déjà difficile le coaching assez illisible de Luis Enrique, vous aurez une idée assez nette du pétrin dans lequel s'étaient fourrés les Parisiens après l'ouverture du score de Raphinha, juste avant la mi-temps. 
Tiens, un autre moment clé, celui-là, puisque choisi par le coach parisien pour opérer des changements qui allaient... tout changer. Ce qui me fait dire que deux visages (ceux de Barcola et de Zaïre Emery en l'occurrence) peuvent modifier le profil d'une équipe et permettre à un scénario franchement tristounet, de devenir fou. Oui, fou. Comme en attestent la révolte parisienne et les deux buts marqués coup sur coup par Dembélé et Vitinha (48e et 51e). De quoi faire chavirer tout un stade qui n'attendait que ça, de nous faire nous lever de nos canapés et d'autoriser tous les rêves, vous vous en doutez. 
Des rêves ? Ouais, tu parles. Ayez pitié de nous, pauvres rêveurs !
Parce qu'on devrait le savoir depuis le temps... Oui, on aurait dû se douter que le passé allait revenir frapper à la porte...
On aurait dû se rappeler que les rêves ne suffisent pas, en football, et que les corps des plus sales défaites restent toujours tièdes... Comme on aurait dû se douter que Raphinha et Christensen allaient tirer à bout portant sur nos espoirs (62e et 77e) et que les Parisiens, capables d'une révolte mais pas deux, ne reviendraient plus jamais dans le match... Bref, on aurait dû penser que le football allait dévisager avec un regard exempt d'empathie les pauvres malades que nous sommes.
Après cette homélie dépressive, voici quelques appréciations individuelles, toutes négatives pour les joueurs du PSG, vu mon humeur, et deux positives, pour les Barcelonais : 
Les - : 
Donnarumma : impliqué sur les trois buts, le gardien italien a vécu une sale soirée. Toujours en difficulté chronique dans son jeu au pied, il n'est pas sorti dans ses six mètres sur le but de Christensen, lui qui mesure 1,96m, et s'est montré fébrile d'un bout à l'autre du match. Pourtant, lui et moi sommes nés le même jour, ce qui ne signifie rien sauf si vous êtes passionné d'astrologie.
Beraldo : jamais au niveau sur l'ensemble de la partie, il a été régulièrement aspiré par Lewandowski. Sorti souvent trop haut ou courant trop lentement, sa gestion de la profondeur n'a pas été à la hauteur de l'évènement. Hier soir, il a malheureusement joint l'inutile au désagréable. 
Asensio : à son actif ? Une frappe d'asthmatique à la 11e et puis... ben... plus rien. Selon toute vraisemblance, l'avoir placé dans un rôle hybride de faux neuf était une vraie erreur.
Mbappé : peu inspiré, peu généreux (une fois de plus) dans ses courses, il n'a fait hier soir aucune différence. À son sujet, une question me taraude depuis quelque temps : se prendrait-il un peu trop pour lui-même ?
Les + : 
Raphinha : un gros, un très gros match livré par un joueur particulièrement complet tant son abattage athlétique, ses prises de balles et ses deux réalisations ont fait très mal. Son second but, sur une passe lobée délicieuse de Pedri, est à encadrer.
Lewandowski : hier soir, il a démontré à tout le monde qu'un attaquant de haut niveau pouvait produire un grand match sans marquer ni délivrer de passe décisive. Chose certaine, quand on mettra les grands joueurs sur orbite, celui-là n'a pas fini de tourner.
Mais voyez comme je bavarde alors qu'il est déjà l'heure de conclure.
Si le PSG est encore très loin de pouvoir s'asseoir sur les genoux maternels de l'histoire de la Ligue des Champions, ce mauvais résultat possède néanmoins l'avantage non négligeable d'autoriser tous les possibles. Mieux, il peut même augurer d'un match retour aussi brûlant que palpitant, mardi prochain au Camp Nou. Le genre de soirée à cocher sur son calendrier, quoi... à envoyer les gosses et la bourgeoise au ciné avec belle-maman, histoire d'être tranquille avec les copains... 
Pardon ? Si je rêve encore d'une qualification parisienne après une déconfiture pareille ? Alors que les Parisiens ont couru 7km de moins que les Barcelonais et qu'ils ont perdu 59% des duels ? Mais bien entendu, pardi ! Pourquoi ? Tout simplement parce que c'est plus fort que moi ! Parce que j'ai la foi ! Vous voulez que je vous dise ? Suivez mon conseil et faites comme moi : en football comme en amour, il ne faut pas être aveugle... il faut juste fermer les yeux de temps en temps.
Jusqu'à mardi prochain.

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