Les prévisionnistes du monde entier envisagent la création d’une sixième catégorie pour désigner les nouveaux cyclones ultra-violents<!-- --> | Atlantico.fr
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"Il est certain que le nombre de cyclones majeurs a augmenté de 8 % par décennie à l’échelle de la planète", affirme Guillaume Séchet.
"Il est certain que le nombre de cyclones majeurs a augmenté de 8 % par décennie à l’échelle de la planète", affirme Guillaume Séchet.
©Capture d'écran France24 / Youtube

Souffle nouveau

Différents experts et des prévisionnistes affirment que l'échelle Saffir-Simpson à cinq catégories utilisée pour mesurer la force des cyclones devrait ajouter une sixième catégorie pour tenir compte du nombre croissant de tempêtes intenses.

Guillaume Séchet

Guillaume Séchet

Guillaume Séchet est un météorologiste. Présentateur météo et prévisionniste à La Chaîne Météo (entre 1996 et 2007), puis à Météo News (entre 2007 et 2009) et depuis 2009 à BFMTV, il est également le créateur et responsable de la société Meteo-Villes qui englobe des sites de météo expertisée pour 19 grandes agglomérations. Il est également l'auteur de 4 ouvrages sur les évènements climatiques (les plus connus étant "Quel temps !" et "Y'a plus de saison").

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Atlantico : Différents experts et des prévisionnistes affirment que l'échelle Saffir-Simpson à cinq catégories utilisée pour mesurer la force des cyclones devrait ajouter une sixième catégorie pour tenir compte du nombre croissant de tempêtes intenses. En quoi finalement, est-ce une bonne idée ? Cela permettrait-il de mieux mettre en garde la population et de sauver des vies ? 

Guillaume Séchet : Il y a déjà cinq échelles pour classer les cyclones. Un cyclone de catégorie 5 s’accompagne de vents qui dépassent les 250 kilomètres par heure, occasionnant des dégâts considérables. Il n’est pas certain que le fait d’ajouter une catégorie change la donne, dans la mesure où un cyclone de catégorie cinq est extrêmement dangereux. La sixième catégorie ferait passer les cyclones d’extrêmement dangereux à cataclysmique. 

Il est certain que le nombre de cyclones majeurs a augmenté de 8 % par décennie à l’échelle de la planète. Ils ont une durée de vie plus longue et entrent désormais davantage dans les terres.

Il a été démontré que la vie d'un cyclone et son intensité étaient étroitement liées à la température de la mer. Plus cette température augmente, plus les cyclones sont violents, fréquents et durables. D’ailleurs, au cours de ces dernières décennies, les températures de l'eau de mer atteignent des niveaux records, notamment en 2023. 

Cette volonté ou nécessité pour certains de catégoriser les cyclones avec une catégorie six est-il un signe supplémentaire de l'impact du réchauffement et du dérèglement climatique ? Faut-il s'attendre à ce que les ouragans de catégorie six se multiplient dans les décennies à venir ? 

Effectivement, il y a une recrudescence de cyclones violents. Comme la température de la mer ne cesse d'augmenter, les cyclones seront automatiquement de plus en plus forts et d'une durée de vie de plus en plus longue.

Il paraît logique que l'échelle évolue. Le fait que les cyclones de catégorie cinq seront plus fréquents fera que la population s’habituera à ces alertes et minimisera le risque.  

Cette idée de rajouter une catégorie n’est peut-être pas adaptée. Ce nouveau classement pourrait minimiser le danger de la catégorie 5.

Certains experts ne sont pas favorables à cette création de la catégorie six car ils expliquent que l'eau constitue la menace la plus mortelle en cas d'ouragan et non la vitesse du vent. Est-ce que la catégorie 6 ne pourrait pas induire en erreur et conduire à ne pas se méfier de la montée des eaux ? 

Il faudrait effectivement intégrer dans cette échelle la probabilité et les prévisions des cumuls de pluie importants et pas uniquement indiquer la vitesse du vent mais préciser la puissance de la capacité du cyclone à occasionner de très fortes pluies et des inondations. Cela serait beaucoup plus judicieux dans la mesure où plus une masse d'air est chaude, plus elle peut contenir de l'eau. Les cyclones ces dernières années étaient plus forts au niveau du vent. Ils étaient surtout accompagnés de pluies beaucoup plus abondantes. Cela est lié également au réchauffement climatique. 

Retrouvez le site de Guillaume Séchet, Météo Villes : cliquez ICI

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