"Le droit au pardon", de John Grisham : Du Grisham pur jus, un grand procès<!-- --> | Atlantico.fr
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Le roman "Le droit au pardon", de John Grisham
Le roman "Le droit au pardon", de John Grisham
©Culture Tops

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Le roman "Le droit au pardon", de John Grisham est paru aux éditions JC Lattès.

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire-Noulens pour Culture-Tops

Anne-Marie Joire Noulens est chroniqueuse pour Culture-Tops. Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam.

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LE DROIT AU PARDON

De John Grisham
J.-C. Lattès
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Dominique Defert
Paru le 9 mars 2023
560 pages
22,90 €
Notre recommandation : BIEN 

THÈME

Un juge, à qui l’avocat Jake Brigance peut difficilement opposer un refus, le prie instamment de défendre un enfant, Drew, accusé du meurtre d’un policier. Nous sommes dans le Mississippi et au XXIème siècle mais les habitants en sont restés à la loi du talion, d’autant que la victime représentait l’autorité. L’affaire se complique bigrement lorsque l’avocat découvre qui était véritablement la victime - un salopard patenté ! - et que Drew serait plutôt la vraie victime dans l’affaire. L’avocat a carrément toute la ville sur le dos et les habitants le somment de pendre cet enfant haut et court dans les plus brefs délais. Jake court de gros risques, personnels et professionnels et se lance dans le combat de sa vie.

POINTS FORTS

L’aspect profondément humain qui prime dans tout cet ouvrage. Le titre se fait l’écho de ces réflexions. Jake Brigance prend fait et cause pour cette famille qui vivait sous le toit de ce flic tortionnaire et cherche à les protéger au maximum, avec compétence et une grande compréhension de la situation. Là aussi, on réalise que le manichéisme est mis à dure épreuve. Il est très compliqué de faire admettre l’évidence à ceux qui ne veulent rien voir et surtout, ne cherchent pas à comprendre. La tâche est rude.

L’auteur, une fois de plus, nous éblouit par sa connaissance aigüe de la juridiction américaine, assez différente de la nôtre. Il a été longtemps avocat lui-même et sait de quoi il parle. Il prépare, organise et mène ce procès de main de maître, avec les rebondissements et les coups bas de la partie adverse. Mais, Jake en a autant à leur service !

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La description de ces petites villes américaines dont les esprits ont oublié de se moderniser est minutieuse, avec des habitants butés, fusils à la main, prêts à se passer de procès pour aller séance tenante au gibet. Avec eux, c’est Montfaucon direct. On parle de la France profonde pour ironiser sur la vétusté de ses occupants, mais nous sommes battus à plate couture par l’Amérique profonde.

Ce roman se lit avec beaucoup d’aisance, l’auteur ne nous noie pas dans des termes juridiques tarabiscotés. Coup de chapeau au traducteur, Dominique Defert.

QUELQUES RÉSERVES

Aucune réserve. Ce thriller se lit d’une traite avec grand plaisir.

ENCORE UN MOT...

Ce roman met en avant les qualités nécessaires à un avocat de la défense pour faire ressortir l’aspect humain dans ce procès sordide et surtout les circonstances atténuantes dont devrait bénéficier son client Drew. On entre dans la tête de cet enfant qui est au bout du bout, qui essaie de sauver ce qui reste à sauver. Et la façon dont procède l’avocat de la défense pour amener les jurés à douter de leurs convictions est subtile et efficace. Une fois de plus, John Grisham nous livre un excellent récit.

UNE PHRASE

« La question la plus cruciale de toutes : combien de ces gens, si respectueux des lois, étaient convaincus que tout accusé a droit à un procès équitable ? Et que ce terme « équitable » impliquait, pour sa défense, l’assistance d’un bon avocat ?

Jake n’échapperait pas à cette sempiternelle remarque : comment pouvez-vous aider quelqu’un qui a commis un crime aussi horrible ?

Et sa réponse serait toujours la même : si votre père ou votre fils avait fait quelque chose de grave, vous préféreriez qu’il ait un avocat combatif ou facile à manipuler ? » Page 56.

L'AUTEUR

John Grisham (1955, Jonesboro – Arkansas) est un écrivain américain qui s’est très vite spécialisé dans les romans policiers et juridiques et a publié son premier livre Non coupable en 1988. Il sera suivi en 1991 de La Firme, énorme succès qui sera porté à l’écran. A partir de ce moment, il produira en moyenne un ouvrage par an, régulièrement de grands succès dont certains feront des films : L’Affaire Pélican, Le client, Le droit de tuer et Le maître du jeu entre autres. Il a publié L’insoumis (2016), La sentence (2020) et Les oubliés (2021). Depuis le début des années 2000, il écrit sur le sud rural des Etats-Unis.

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