La vie contemporaine fait-elle perdre aux hommes leurs cheveux plus tôt ? De plus en plus se posent la question<!-- --> | Atlantico.fr
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A l'heure actuelle et au regard des connaissances scientifiques, il n'existe pas de molécules, au niveau de la pharmacopée, qui permettent de résoudre ce problème.
A l'heure actuelle et au regard des connaissances scientifiques, il n'existe pas de molécules, au niveau de la pharmacopée, qui permettent de résoudre ce problème.
© Andreas SOLARO / AFP

Dans l'air du temps

Le fait de perdre ses cheveux est une préoccupation de plus en plus prégnante chez un homme.

Pascal Boudjema

Pascal Boudjema

Pascal Boudjema est chirurgien capillaire, spécialisé dans le traitement de la calvitie. Il a créé un site d'information sur le sujet : www.lesgreffesdecheveux.fr

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Atlantico : De plus en plus d'hommes, et notamment de jeunes hommes, sont-ils confrontés de plus en plus tôt à une perte de cheveux engendrée par des actions et des caractéristiques de la vie contemporaine ?

Pascal Boudjema : Il s'agit en réalité plus d’une préoccupation sociétale. Les hommes ne perdent pas plus leurs cheveux plus tôt qu’en 1915 ou en 1920, ils ont toujours perdu leurs cheveux. Mais cela n'est pas forcément lié au mode de vie contemporain, à l'alimentation ou à des facteurs extérieurs, exogènes. Les hommes perdent-ils effectivement leurs cheveux de plus en plus tôt ? La réponse est non. La préoccupation en revanche a changé au fil des années et des dernières décennies. Mais cela est lié à un phénomène sociétal et non pas lié à un phénomène environnemental. La pollution d'aujourd'hui n'engendre pas forcément plus de chutes de cheveux que la pollution de 1920 ou 1930. Mais par contre, ce sujet est plus préoccupant pour des raisons sociétales. Les comportements ont changé au fil des années. Une partie des jeunes sont préoccupés par leur aspect esthétique, leur apparence. Cela est vraiment entretenu par les réseaux sociaux.

Dans les pays anglo-saxons, il y a de plus en plus de consultations de jeunes hommes pour des problèmes de perte de cheveux. Apparemment, ils sont plus nombreux à consulter. Est-ce que le fait d'être plus nombreux à consulter ne résulte vraiment que d'un phénomène sociétal selon vous ?

Il s'agit d'un phénomène sociétal. Cela n'est pas lié à des facteurs exogènes qui feraient que notre époque contemporaine engendrerait plus de chutes de cheveux qu'il y a 30 ans, 40 ans ou 50 ans.

Une partie de la jeunesse est de plus en plus touchée par l’obésité. Le mode de vie contemporain est aussi beaucoup plus stressant. Tout cela engendre-t-il des pertes de cheveux chez les hommes ? La nourriture transformée a-t-elle aussi des effets ?

Il n'y a pas d’études scientifiques qui viennent corroborer cette hypothèse que l'alimentation ou les pratiques alimentaires puissent engendrer une accélération de la chute des cheveux. Il n'y a aucune étude permettant de corroborer ces faits.

De manière scientifique, on se réfère à des études qui ont été revues, vérifiées.

Le tabagisme a longtemps été évoqué pour la chute des cheveux mais il n'est pas un facteur déterminant. Il y a de gros fumeurs qui ont plein de cheveux et des personnes qui n'ont jamais fumé perdent malgré tout leurs cheveux. Donc non. Il faut savoir que l'alopécie androgénétique est un facteur essentiellement génétique.

Quelle est la part de la génétique dans l'équation ?

La génétique y est pour beaucoup. L'alopécie androgénétique est héréditaire. On retrouve toujours au sein d'une famille, cela peut être soit les parents ou les grands -parents, des antécédents familiaux avec des proches qui ont perdu leurs cheveux. 

Il y a une composante héréditaire incontestablement. Il y a aussi une composante hormonale. Mais nous ne sommes pas capables d'incriminer un phénomène endocrinologique qui permettrait de dire qu’une hormone bien précise est directement responsable de la chute des cheveux. Les hormones, les androgènes sont un facteur favorisant, mais la chute des cheveux n'est pas forcément liée à un problème hormonal flagrant. Cela peut jouer un rôle dans certains cas comme avec les chutes de cheveux féminines qui peuvent être liées à des dérèglements hormonaux.

Le mode de vie actuel n'est pas forcément accélérateur de la chute des cheveux.

Mais il y a une véritable prise de conscience et il s’agit d’un phénomène essentiellement sociétal.

Quelles sont les solutions à envisager contre la perte de cheveux ? Quels traitements existent ?

Il y a des traitements médicamenteux qui ont fait la preuve de leur efficacité. Dans certains cas malheureusement, ils ne sont pas efficaces. Les patients se tournent alors vers la greffe de cheveux qui permet de résoudre un problème de calvitie en transplantant des cheveux depuis l’arrière de la tête vers les zones dégarnies. Cela fonctionne parfaitement et donne un résultat très satisfaisant.

A l'heure actuelle et au regard des connaissances scientifiques, il n'existe pas de molécules, au niveau de la pharmacopée, qui permettent de résoudre ce problème. Je vois, en l'état actuel de nos connaissances scientifiques.

Il y a un phénomène de mode pour les hommes jeunes qui perdent leurs cheveux. Il s’agit du recours à la greffe de cheveux.

Il faut faire attention car il faut tenir compte de l'évolutivité de la chute des cheveux dans le futur. Nous assistons à une surconsommation délétère de jeunes français qui vont se faire opérer et qui vont bénéficier d'une greffe de cheveux à l'étranger dans le cadre du tourisme médical. Cela pose un véritable problème.

Cela ressemble à un produit de consommation qui finalement semble être anodin, mais qui malheureusement entraîne des conséquences qui peuvent être graves à court terme, moyen terme et long terme.

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