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Quand la solidarité devient de l'assistanat
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Lucide

Dans cet ouvrage Philippe Nemo a rassemblé plusieurs articles consacrés à l'emprise du socialisme sur la gestion du pays. Selon lui quand le pays aura trop souffert, il se réveillera du socialisme comme d'un mauvais rêve. Extraits.

Philippe Nemo

Philippe Nemo

Philippe Nemo est spécialiste de philosophie politique et sociale et historien.

 

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La façon dont les oligarchies politico-syndicalomédiatiques posent aujourd’hui en France le problème des retraites a au moins le mérite de montrer que notre société est devenue depuis quelques années une société socialiste, même si l’on se garde le plus souvent d’employer le mot et que l’on préfère parler de « modèle social français » ou d’« État providence ». Les mécanismes fiscaux désormais en vigueur n’en sont pas moins du socialisme, c’est-à-dire une chose contraire à la nature humaine et fondamentalement immorale.

Il y a une loi commune à toute l’humanité. C’est que chacun doit gagner sa vie et celle de sa famille à la sueur de son front, à l’exception de l’enfant, du malade et du vieillard. C’est ainsi qu’une fois dépassé l’âge tribal où prédominait quelque forme de communautarisme, ont vécu les sociétés historiques composées d’hommes et de femmes libres, responsables et prudents, capables de travailler par et pour eux-mêmes et d’anticiper leur avenir

Naturellement, il a toujours existé aussi, même dans les sociétés libérales, des mécanismes de solidarité. La solidarité est le sentiment de bienveillance profondément inscrit au cœur de la nature humaine qui nous pousse à porter secours à un voisin submergé par un malheur exceptionnel auquel il ne peut faire face seul: accident, inondation, tremblement de terre, ouragan… Mais il est entendu qu’une fois le malheur passé et réparé, chacun se remettra au travail et, de nouveau, se sentira responsable de son sort.

D’autre part, les anciens secourus porteront secours, le cas échéant, à ceux qui les ont jadis aidés, selon un principe, naturel lui aussi, de réciprocité. Pour se pré-munir contre les accidents de la vie, on a également mis au point le principe de l’assurance qui consiste à mutualiser les risques. Chacun paie une prime légère en échange de l’engagement qu’en cas de sinistre, on lui procurera un secours conséquent, la contrepartie étant que sa prime sera perdue s’il ne lui arrive rien.

C’est ainsi qu’on assure sa voiture ou sa maison, et c’est également le principe des assurances-santé bien comprises, systèmes qui n’impliquent pas, de soi, que l’on abandonne à autrui la responsabilité de la conduite de sa vie.

Mais les promoteurs du « modèle social français » ont détourné le sens de ces mots. Ils ont appelé « solidarité » et « assurances » des mécanismes d’État providence qui sont, en fait, des systèmes de redistribution et de collectivisation qui relèvent du socialisme (que l’on a pu ainsi se dispenser de désigner sous son vrai nom). Sous prétexte de solidarité, ils ont créé des cohortes d’assistés non pas occasionnels, mais permanents et structurels. Ils ont fait en sorte que la  Sécurité sociale ne soit pas un système d’assurances mais de redistribution et de déresponsabilisation. En ce qui concerne les retraites, enfin, ils ont inventé le système de répartition qui est au sens propre du terme un système collectiviste, puisqu’il supprime l’idée même de propriété privée et de gestion libre de cette propriété par un sujet responsable.

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Extraits de La France aveuglée par le socialisme (Bourin éditeur, 2011) 

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