Jean-Émile Rosenblum - The Kase : "Ouvrir 1500 boutiques d'ici 2017"<!-- --> | Atlantico.fr
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Une boutique The Kase
Une boutique The Kase
©The Kase

L'interview Atlantico Business

Après avoir développé et revendu PixMania avec son frère Steve, Jean-Emile Rosenblum se lance dans l’aventure The Kase. Toujours en duo, les Rosenblum s’attaquent au marché de la personnalisation de smartphones avec la vente de coques personnalisables, réalisées directement en boutique ou parmi une sélection de 1500 créateurs. En rachetant une partie des boutiques "The Phone House", les deux frères ont grossi leur réseau très rapidement avec un objectif : 1500 boutiques dans le monde d'ici de 3 ans.

Jean-Émile Rosenblum

Jean-Émile Rosenblum

Jean-Émile Rosenblum lance à la fin des années 90, avec son frère Steve, PixMania.com.  Fin 2012, ils lancent le réseau The Kase, enseigne dédiée au prêt-à-porter pour smartphones et tablettes. Jean-Émile Rosenblum est aussi Business Angel.

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Vous avez lancé le réseau The Kase, il y a un peu plus d’un an, quel premier bilan faites-vous ?

Les premiers retours sont excellents côté consommateur. Nous avons beaucoup d’influence, les boutiques "The Phone House", que nous avons racheté, ont vu multiplié par 5 leur fréquentation. Les clients voient germer des boutiques un peu partout, la marque commence à être connue. Le fait marquant, ce sont les adolescents qui en parle dans les cours de récréation, qui se font des cadeaux entre eux et qui, de fait, emmènent leurs parents en boutique. Nous avons ouvert nos premières franchises françaises il y a trois semaines et en Belgique depuis trois mois. Ces dernières cherchent déjà d’autres surfaces pour en ouvrir davantage. Enfin, nous avions voulu vite partir à l’international et avons ouvert à Singapour, Hong-Kong, les États-Unis, l’Allemagne et la Belgique. Nous sommes d’ailleurs en train d’ouvrir l’Indonésie. Aujourd’hui nous avons ouvert plus de 90 boutiques, dont 35 à Paris et région parisienne, et nous en aurons 135 d’ici fin avril.

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Quels sont les éléments à l’origine de ce succès et quels sont les perspectives de développement ?

Je pense que la customisation à la demande, c’est un point différenciant fort. Nos produits ne sont des pas outils de protections mais bien des accessoires de mode, on touche donc un public différent. Et puis, il faut bien reconnaître que ce qui est fait actuellement sur le marché est tellement en retard. Aujourd’hui, le client est véritablement dans une recherche d’achat plaisir pour son mobile. A partir de ce constat, notre projet, c’est 180 boutiques d’ici la fin de l’année et 1500 fin 2017.  On va beaucoup travailler sur notre gamme de produit "The Kase" avec nos standards de qualité. Et mettre l’accent sur les produits personnalisables   où chaque personne peut amener sa photo, son design, où choisir dans notre communauté de designer.

Pourtant le marché de la coque pour téléphone n’est pas tout neuf, il n’y a pas un risque que le business soit vite dépassé ?

L’accessoire pour tout type de téléphone, c’est un marché qui, en effet, existe depuis longtemps. Mais la coque spécifiquement pour les smartphones, cela fait 5 ans tout au plus, et l’on était plutôt dans des produits de protection. Avec The Kase, on est dans l’habillage. Dans nos boutiques, on va pouvoir choisir, toucher, personnaliser. On a complètement repensé la façon de présenter et de consommer ce produit pour s’adapter aux nouveaux comportements. On va, par exemple, faire votre coque personnalisé en 10 minutes.  Actuellement, nous travaillons sur l’usage des produits avec des utilisations sport, plage, business… Mais aussi avec des matières comme le cuir ou d’autre plus précieuses. Avoir un lieu de destination pour cette verticalité de produits, c’est nouveau. 

Partagez-vous le ras-le-bol de certains patrons sur la difficulté d’entreprendre en France ?

La non flexibilité et les charges sont, je pense, les problèmes les plus bloquants. Aujourd’hui nous n’avons pas un environnement propice pour bâtir une société mondiale en France qui puisse attirer les talents. Les dispositifs pour démarrer au début existent. Celui qui veut 100.000 euros pour débuter, il trouve. En revanche il n’aura pas la suite, on casse la dynamique juste derrière. Si on compare de manière objective, on n’a pas un environnement propice pour attirer les gros salaires, et pourtant il en fait ! Quand on voit que l’on a 45% de charge, c’est une hérésie totale. Et puis il y la fiscalité. Cela ne veut pas dire que la France n’est pas attractive mais il faut avoir les moyens d’investir.

Après PixMania, The Kase affiche aussi de grandes ambitions, vous considérez-vous toujours comme un entrepreneur ?

Plus que jamais ! C’est vrai qu’à la fin, PixMania était devenu gros et moins entrepreneuriale. A partir de 1000-1500 salariés, on perd totalement l’âme de l’entreprenariat. Là, on est sur un projet où l’on a tout bâti de A à Z. Ce sont les nuits blanches, les soucis qui arrivent tous les jours, se débrouiller… On va volontairement redémarré avec très peu pour ne pas faire des erreurs de confort. Au début d’une entreprise, il n’y a pas de zone de confort. Nous sommes très heureux de rester des entrepreneurs et de continuer à explorer de nouveaux business.

Vous continuez à investir dans les start-up, pour quelles raisons ?

Principalement parce que l’on fait des rencontres intéressantes. La base des projets que nous soutenons, c’est quand les équipes nous plaisent, qu’ils ont les pieds sur terre et quelque chose à nous apporter. Je trouve que c’est intéressant de coacher des entrepreneurs qui démarrent car ça nous oblige à rester au contact de ce qui se passe, et ce, peut importe le secteur.  On reste, par exemple, toujours impliqué dans des sociétés comme Deezer, où la, on commence vraiment à voir le décollage du streaming. Le marché démarre seulement, le taux de pénétration du marché il est de l’ordre de 3% et certainement de 30% dans 4 ans. Mais il y a d’autres secteurs que l’on regarde comme celui de la pub sur le mobile. Il va se passer des choses intéressantes et l’on regarde cela de près.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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