Antisémitisme et évaporation de la République : ils ont défilé, et après ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Carré de tête de la marche parisienne contre l'antisémitisme, en présence de nombreux politiques, le 12 novembre 2023
Carré de tête de la marche parisienne contre l'antisémitisme, en présence de nombreux politiques, le 12 novembre 2023
©Thomas SAMSON / AFP

Marche contre l'antisémitisme

On ne peut que se féliciter de l’initiative prise par la Présidente de l’Assemblée Nationale et par le Président du Sénat.

Patrice Gassenbach

Patrice Gassenbach

Avocat inscrit au barreau de Paris depuis 1971, Patrice Gassenbach intervient dans les domaines du droit de la concurrence et dans ceux qui relèvent de la stratégie de développement des entreprises. A ce titre, il est le conseil de nombreuses entreprises dans les secteurs de l'agroalimentaire, de la distribution, des services, de l'énergie et des médias, notamment pour des sociétés et groupes du CAC 40.​

Politiquement engagé de longue date au Parti Radical, dont il fût pendant de nombreuses années vice-président, il a en également occupé les fonctions de trésorier entre 1990 et 2002. Il est membre fondateur de l'UDI et a présidé la très puissante fédération de Paris de l'UDI jusqu'en 2014.

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Certes l’annonce de cette marche a provoqué de nombreuses polémiques plus misérables les unes que les autres et révélatrices à plus d’un titre de l’état intellectuel et moral de ceux qui occupent le devant de la scène médiatique française. Les éditorialistes, les experts, les ignorantins, les aliborons, les galopins et les duellistes habituels ont tous donné leur avis. Tout a été dit. La confusion est totale !

Aussi, au-delà du slogan « Pour la République, contre l’antisémitisme », j’aurais aimé que l’on rappelle que la France est une République laïque et qu’elle s’inscrit dans un projet humaniste et universel, comme aimait à le souligner Michelet.

L’empressement des politiques à s’entasser comme des sardines derrière la banderole de tête du cortège m’a sidéré.

Je m’interrogeais en effet, en découvrant le visage de certains, s’ils étaient encore capables d’éprouver de la honte, alors qu’il ne pouvait échapper à certains d’entre eux qu’ils étaient à l’origine du mal qu’ils dénonçaient. Ils marchaient, ils marchaient certes, en tentant d’échapper aux gouttes. Nous n’étions pas dupes, ils s’étaient déjà mobilisés pour leurs prochains rendez-vous électoraux !

Il aurait été également préférable pour la symbolique attachée à cette marche que les premiers rangs soient davantage clairsemés et réservés seulement aux deux organisateurs et aux personnalités morales de notre pays.

Tous les autres, s’ils en avaient eu le courage et la dignité, auraient dû, sans leurs écharpes, qui ne sont pas des enseignes de fonds de commerce, se fondre dans la foule avec humilité au lieu de jouer des coudes derrière la banderole pour apparaître sur les images.

Ceux qui n’ont jamais eu le courage d’appeler un chat un chat, auraient dû se rappeler lorsqu’ils exerçaient des responsabilités, voire les plus hautes, qu’ils ont participé depuis 30 ans directement à la destruction des valeurs de notre pays, en étant incapables de prendre en compte les effets de l’immigration et plus particulièrement de celle qui n’adhère pas aux lois de la République et qui entend lui substituer la charia pour remettre en cause notre contrat social.

La France, l’Europe et la civilisation occidentale sont en danger. Ce n’est pas en défilant avec naïveté que l’on y fera face.

Au plan national, il faut entre autres sans tarder déférer devant les juges les xénophobes et les racistes, et, sous prétexte de la liberté d’expression, ne pas craindre de s’interroger sur la compatibilité de la France Insoumise avec les règles républicaines.

Concomitamment, les élections européennes à venir doivent être l’occasion de rouvrir le débat sur l’élaboration et la mise en œuvre du Pacte européen sur la migration et l’asile, et notamment sur ses dispositions qui tendent à mettre en place des mesures de filtrage, lesquelles divisent encore les pays membres de l’UE !

A défaut, les mêmes causes produisant les mêmes effets, les Français, comme les Européens, seront confrontés demain encore aux mêmes malheurs et aux mêmes scènes de barbarie.

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