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Il existe trois types d’épuisement professionnel et voilà comment y faire face
©©Reuters

Épuisement professionnel

On recense trois types d’épuisement professionnel : le burn out, le bore out et le brown out. Tous se caractérisent par des symptômes dépressifs mais les circonstances d’apparition sont différentes.

François Baumann

François Baumann

François Baumann est médecin généraliste, fondateur de la Société de Formation Thérapeutique du médecin Généraliste (SFTG). Intéressé par toutes les dimensions des Sciences Humaines et Sociales qui participent à une meilleure santé des hommes, il a publié de nombreux ouvrages sur ces thèmes. Il est également enseignant à l'Université Paris V et membre du comité Scientifique International de l'UNESCO (département de Bioéthique).

Il est auteur de Burn Out : quand le travail rend malade, L'après burn-out et Le Bore-out, quand l'ennui au travail rend malade aux éditions Josette Lyon. 

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Atlantico : On recense trois types d’épuisement professionnel, le burn out, le bore out et le brown out. Quelle est la définition de ces trois phénomènes ?

François Baumann : Ce sont des épuisement occasionnés par des circonstances différentes. Le burn out est le plus connu, il est lié à un excès de travail. Le bore out est lié à l’ennui au travail et le brown out, c’est la perte de sens. Chaque fois, cela correspond à des symptômes légèrement différents mais qui sont tous des symptômes dépressifs : souvent de l’épuisement, psychique et physique. Les gens ont souvent tendance à les confondre. Mais ce sont surtout les circonstances d’apparition qui sont différentes. A mon sens, bien que le burn out ait été le premier décrit, c’est le brown out qui est le plus répandu désormais. La perte de sens se retrouve dans de nombreuses circonstances.

Quelqu’un qui est mis au placard dans son entreprise, qui est négligé, peut penser qu’il fait un bore out ou un brown out. On peut s’ennuyer sans être malade, il ne faut pas tout confondre. Le bore out c’est aussi être privé de contact avec les autres être dans une forme d’isolement forcé. Ça ne va pas forcément jusqu’à la dépression, ça peut être un simple mal-être. Ce sont les cas extrêmes, avec une symptomatologie dépressive grave qui vont former le diagnostic.

S’ils ne sont pas les mêmes phénomènes, doivent-ils être traités différemment ? 

Il faut bien évidemment ne pas les traiter de la même façon. De la même manière qu’on ne traite pas de la même manière une gastro et un rhume. Mais il faut déjà commencer par un interrogatoire afin d’établir les circonstances d’apparition du phénomène. Ce n’est pas pareil d’être mis au placard que d’être surmené. Ensuite, il faut analyser la réaction du corps et celle du cerveau. Et il ne faut pas tout mettre dans le même paquet. Il faut nuancer pour pouvoir faire des traitements différents. En France, on reconnaît péniblement le burn out, on est loin de faire la distinction. Et parfois les phénomènes s’entrecroisent.

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Est-il possible de souffrir de plusieurs formes d’épuisement en même temps ?

Oui, bien sûr. C’est pour ça que le brown out me semble aujourd’hui le plus courant car la perte de sens peut se manifester dans différentes situations, d’ennui ou de surmenage notamment.

Comment faire pour retrouver du sens dans son travail ?

Il faut interroger les désirs et les envies des gens, savoir s’ils ont encore la volonté de poursuivre qui existe. Il faut écouter et essayer de corriger ce qui ne va pas. Si quelqu’un n’est pas intéressé par son travail, il faut peut-être qu’il change, mais cela veut dire qu’il faut avoir conscience de son désintérêt et donc avoir une conscience de soi presque analytique. 

Le Covid va-t-il intensifier un phénomène comme le brown out ?

C’est ce qu’on essaie d’établir il y a eu une forme de diminution au début de la pandémie. Les individus pensaient à autre chose qu’à eux-mêmes. Mais cela remonte logiquement car rien n’a vraiment changé, sauf les modes de travail avec la multiplication du travail à domicile.

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