Alerte ringardisation : ces (multiples) entreprises qui ne réalisent pas à quelle vitesse se déploie l’IA <!-- --> | Atlantico.fr
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Les entreprises vont devoir s'adapter face aux progrès de l'intelligence artificielle.
Les entreprises vont devoir s'adapter face aux progrès de l'intelligence artificielle.
©LIONEL BONAVENTURE / AFP

Révolution technologique

Face à la révolution technologique de l'intelligence artificielle, les chefs d'entreprise vont devoir s'adapter sous peine de voir leur société disparaître.

Laurent Alexandre

Laurent Alexandre

Chirurgien de formation, également diplômé de Science Po, d'Hec et de l'Ena, Laurent Alexandre a fondé dans les années 1990 le site d’information Doctissimo. Il le revend en 2008 et développe DNA Vision, entreprise spécialisée dans le séquençage ADN. Auteur de La mort de la mort paru en 2011, Laurent Alexandre est un expert des bouleversements que va connaître l'humanité grâce aux progrès de la biotechnologie. 

Vous pouvez suivre Laurent Alexandre sur son compe Twitter : @dr_l_alexandre

 
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Thierry Berthier

Thierry Berthier

Thierry Berthier est Maître de Conférences en mathématiques à l'Université de Limoges et enseigne dans un département informatique. Il est chercheur au sein de la Chaire de cybersécurité & cyberdéfense Saint-Cyr – Thales -Sogeti et est membre de l'Institut Fredrik Bull.

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Sébastien Laye

Sébastien Laye

Sebastien Laye est chef d'entreprise et économiste (Fondation Concorde).

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Atlantico : Toutes les industries se voient révolutionner avec l’émergence de l’Intelligence Artificielle. Pourtant, la plupart des employeurs semblent actuellement mal préparés pour l'intégration de l'intelligence artificielle dans leurs activités, pourquoi ?

Laurent Alexandre : Il y a une raison très simple. Avant le 30 novembre 2022, personne ne pensait à une explosion de l’intelligence artificielle sous la forme des LLM comme ChatGPT. Cela fait sept mois maintenant que GPT-3.5 a été rendu public. C’est un temps trop faible pour en percevoir le potentiel et pour mettre en place un management capable de comprendre les enjeux et de gérer ces nouveaux outils. L’inertie du management des entreprises est beaucoup plus importante que le rythme technologique effréné sur les grands modèles de langage. Il était totalement prévisible que les entreprises, que les salariés aient peur et qu’ils éprouvent des difficultés à mettre en place une stratégie adaptée à ces nouveaux outils.

Si on sort du monde de l’entreprise, les cinq philosophes avec lesquels j’ai discuté autour des enjeux de ChatGPT à la radio et à la télévision ces dernières semaines n’ont jamais utilisé ChatGPT.

Qu’il s’agisse du monde des intellectuels, du monde des journalistes, du monde des entrepreneurs, beaucoup de gens ne connaissent pas les outils, n’en connaissent pas le potentiel et qui donc en ont peur et ne sont pas capables de mettre une stratégie permettant de déployer ce type d’outils.

Il n’y a pas le capital humain pour gérer cette révolution et pour la déployer dans les entreprises.     

Sébastien Laye : Quand on regarde les modèles économiques de diffusion de l'innovation ( voir les travaux de Karshenas et Stoneman sur les 4 modèles de diffusion, et notamment l'importance des premiers évangélistes), il ne faut pas s'attendre à un impact immédiat. En réalité, si l'IA, avec le big data et le cloud, est intégré lentement dans la plupart des réflexions technologiques des grandes entreprises depuis cinq-six ans, les innovations survenues en début d'année (les nouvelles IA génératives) ont surtout touché le grand public. Ce dernier a découvert surtout une nouvelle interface utilisateur, le prompt, qui a installé l'IA dans la conscience de tout un chacun. La courroie de transmission de cette innovation aux grandes entreprises est complexe:ces dernières travaillaient déjà sur des modèles internes d'IA, et surtout les produits grand public type ChatGPT ne sont pas adaptés aux entreprises. Ainsi, montent progressivement en puissance des offres spécifiquement destinés aux entreprises, des plus petites aux très grandes. Une des entreprises dans lesquelles je suis impliqué, ADN AI, permet la traduction de contenus textuels d'entreprises (communication client, marketing, publicité, éducation) en format vivant de type audio/video/chatbot. Celà nécessite un environnement particulier, sécurisé, avec des outils analytiques spécifiques. Une entreprise ne peut pas utiliser ChatGPT tel quel quand bien même ses employés le font, informellement, pour certaines tâches. Ainsi, l'impact de l'IA dans les entreprises doit surmonter ces inerties: mais les premiers effets seront visibles dès l'an prochain, si on met de côté la question de celles de ces entreprises, qui par crainte de l'innovation, ne se posent pas encore la question...

Thierry Berthier : Les récents progrès de l’intelligence artificielle générative s’inscrivent dans une course globale à l’intelligence artificielle générale au sens d’une IA capable de traiter une très large gamme de problèmes, mieux que le meilleur des experts humains sur chacun de ces problèmes. L’arrivée des grands modèles de langages comme GPT 3.5 puis GPT4, BARD, LLAMA et les suivants apporte de nouvelles capacités de traitement de l’information, de production de données synthétiques et d’expertise. Il s’agit bien d’un saut technologique majeur qui va transformer la plupart des activités humaines, autant sur l’espace numérique que dans l’espace physique. Les entreprises françaises, les administrations et collectivités territoriales sont en première ligne face à ces mutations disruptives. Certaines d’entre elles ont immédiatement mesuré la portée les IA génératives et ont mis en place une réflexion explorant les pistes d’intégration de ces technologies. Pour une entreprise, il est important de dresser la liste des cas d’usages métiers associés à de nouveaux outils technologique puis d’évaluer le retour sur investissement attendu avant d’intégrer ces outils. Une fois cette réflexion menée (cas d’usage métier et ROI), il faut s’approprier la technologie, la déployer et veillant à optimiser l’intégration avec l’existant et le coût de l’opération. Plusieurs problèmes peuvent apparaitre dans ce processus : la présence ou l’absence de compétences (Data IA) au sein de l’entreprise, la capacité à budgéter précisément les coûts de déploiements, les capacités à monter en compétences, la volonté et le niveau d’engagement de l’équipe dirigeante pour réaliser la transition. La localisation de l’entreprise peut jouer un rôle facilitant ou retardant. Dans certains territoires, les compétences en IA sont parfois assez restreintes, y-compris au sein des Universités locales : peu de formations universitaires en IA et data sciences, donc peu de techniciens et d’ingénieurs formés dans le domaine et disponibles sur le marché. Les entreprises peuvent alors rencontrer des difficultés de recrutement lorsqu’elles cherchent à renforcer leurs équipes. La solution, dans ce contexte, consiste à externaliser la compétence et les traitements via l’IA auprès de structures spécialisées capables d’apporter une réponse globale par de Machine Learning « as a service ». Les évolutions de l’IA générative ont été si brutales et imprévisibles au regard du saut de performance, qu’il est normal que les entreprises ne soient pas encore prêtes face à cette révolution.

Quels pourraient être les impacts négatifs pour les entreprises qui ne se préparent pas à l'arrivée de l'IA ? Qu’est-ce que ces entreprises ratent en ne montant pas dans le train de l’IA ?

Laurent Alexandre : Il est clair que les entreprises ou les cadres qui vont faire en deux jours ce que GPT-5 va faire en 17 secondes vont disparaître. Il s’agit d’une menace fantôme qui n’est pas immédiatement visible par les entrepreneurs. 80 % des chefs d’entreprise n’ont jamais utilisé GPT-4. Ils ne perçoivent pas le potentiel de l’outil. Et ils ne perçoivent pas les enjeux de la mise en œuvre dans leurs entreprises de l’outil.

Les entreprises vont disparaître car elles auront des coûts de production beaucoup trop importants si elles n’utilisent pas l’IA alors que leurs concurrents vont les utiliser. Il n’y aura pas d’avantages à utiliser l’intelligence artificielle car toutes les entreprises vont utiliser l’IA sauf celles qui vont déposer le bilan. Quand l’électricité est arrivée à la fin du XIXe siècle dans les entreprises, des gens ont pensé qu’ils allaient avoir un avantage par rapport à leurs concurrents parce que eux avaient mis en place l’électricité dans le déploiement des machines.

En réalité, toutes les entreprises ont utilisé de l’électricité. Celles qui ne l’ont pas utilisée ont disparu. Il n’y a pas eu d’avantage concurrentiel à utiliser de l’électricité puisque toutes les entreprises qui ne sont pas mortes ont utilisé l’électricité.

La situation va être similaire pour l’IA. Les entreprises qui n’utilisent pas les descendants de Chat GPT vont disparaître mais il n’y aura pas d’avantage concurrentiel à l’utiliser puisque toutes les entreprises qui vont rester vivantes l’utiliseront. La situation sera similaire à celle de l’arrivée de l’électricité.   

Sébastien Laye : J'ai l'habitude de dire, face aux craintes de certains employés, que le risque n'est pas d'être remplacé par une IA, mais par un autre employé utilisant efficacement un IA. On peut appliquer le même raisonnement aux entreprises. Si dans le futur de nouveaux marché vont apparaître avec l'IA, dans l'immédiat, l'IA, en accomplissant à grande échelle des tâches intellectuelles de basse intensité (rédaction de contenus, graphismes, présentations, vidéos, logos, opérations de comptabilité, d'audit, suivi légal, écriture de code basique), est surtout un outil pour réduire les coûts et augmenter la productivité. Une entreprise qui garderait une organisation traditionnelle sera décimée en termes de comparaison de marges par rapport à ses concurrents ayant embrassé l'IA. Par ailleurs, dans des secteurs très traditionnels, de nouveaux acteurs avec une organisation plus souple et plus agile, dès leur création, pourraient apparaître et capter des parts de marché. La lame de fond ici sera similaire à celle de l'Internet il y a 25 ans.

Thierry Berthier : Sans préparation ou sans une prise en compte à minima de cette révolution technologique, les impacts peuvent être très critiques pour la rentabilité de l’entreprise. Selon une étude de Goldman Sachs, 300 millions d’empois pourraient être menacés par les IA génératives en Europe et aux Etats-Unis, notamment au sein des professions qualifiées. Un quart des tâches d’expertises pourraient être automatisées par l’IA et prés des deux tiers des emplois actuels sont exposés à l'automatisation de l'IA sous une forme ou une autre. On oublie souvent le point fondamental suivant : nous assistons à la convergence de deux catégories de révolutions technologiques : celles des IA génératives qui évoluent vers des IA de plus en plus générales et les douze révolutions sectorielles de la robotique qui impactent l’espace physique. Lorsque l’on embarque une IA générale dans un robot ou un groupe de robots terrestres, aériens, marins, sous-marins ou spatiaux, les capacités opératives dépassent tout ce que nous avons connu jusqu’à présent. Le rapport de Goldman Sachs évoque les potentiels 300 millions d’emplois supprimés au sein des professions de service et d’expertise mais il ne parle pas des centaines de millions d’emplois « manuels » potentiellement impactés par l’association de l’IA générale avec la robotique. Tous les secteurs d’activités humaines vont être impactés sans exception. Les entreprises de la logistique, du transport, du bâtiment et travaux publics, les exploitations agricoles, les unités de production industrielle vont devoir s’adapter à la robotisation et à l’autonomie des systèmes. Elles devront former leurs employés et leurs cadres à la complémentarité avec l’IA et la robotique. Le rapport Schumpétérien du nombre d’emplois créés par l’IA divisé par le nombre d’emplois détruits par l’IA risque de devenir très défavorable. Les effectifs au sein des entreprises vont décroitre tout en faisant apparaitre de nouveaux métiers associés à la robotisation des processus. Une entreprise qui souhaiterait échapper à ces mutations perdrait toute rentabilité face à la concurrence.

Quelles compétences seront essentielles à l'avenir du travail avec l'avènement de l'IA ?

Laurent Alexandre : Cela est complexe à évaluer car l’évolution de cette technologie est imprévisible. Personne, il y a un an, n’imaginait le potentiel de ces outils. La façon dont ces outils vont se déployer et vont progresser dans les mois et les années qui viennent est très difficile à déterminer. Il n’est pas possible de déterminer les compétences humaines qui vont être indispensables car on ne connaît pas l’évolution de l’outil technologique lui-même.

Il ne devrait pas y avoir de spécialisation à l’intérieur des entreprises car tous les cadres vont devoir se servir de l’intelligence artificielle. La technologie sera aussi ubiquitaire que l’électricité l’a été à la fin du XIXe siècle dans les entreprises.

Je ne pense pas qu’il y aura des spécialistes IA et des messieurs IA dans les entreprises. L’outil sera utilisé de façon permanente et générale dans les processus de production.

Sébastien Laye : L'IA relativise l'importance de nombre de tâches intellectuelles répétitives, que je qualifie de 'basse intensité". Mais elle ne fait ainsi qu'encore plus valoriser les vraies capacités créatives. Il est faux de croire que les talents manuels par exemple seront gagnants de cette révolution: les entreprises vont devoir se battre pour les meilleurs talents intellectuels; mais la barre sera plus haute pour ces derniers, et surtout il faudra prouver que l'on sait coupler ses connaissances à l'utilisation de l'IA, seul moyen de tenir la nouvelle frontière de la productivité. Je ne crois pas aux emplois uniquement basés sur l'utilisation de l'IA, les fameux prompt jobs qui sont apparus aux US. Ils ne correspondent qu'à une courte période de transition, qui prendra fin dans six mois; les entreprises auront besoin d'employés maîtrisant les fondamentaux de leur secteur, mais capitalisant aussi sur les capacités de l'IA; enfin, elles vont aussi avoir besoin, au cours des dix prochaines années, de cohortes de consultants et de spécialistes de la transformation technologique pour faire migrer leur organisation de l'ancien monde vers le nouveau.   

Thierry Berthier : Il est clair qu’on ne va pas demander à chaque employé de devenir un spécialiste de l’IA et des données. Les employés devront se former pour devenir compatibles avec les unités robotisées et l’IA déployées au sein de l’entreprise. C’est de cette complémentarité que naitra la performance et la compétitivité de l’entreprise. La montée en puissance de l’IA vers l’IA générale facilitera la complémentarité avec les capacités cognitives humaines. C’est l’IA qui s’adaptera à l’humain en agissant comme un super outil. Notre système éducatif n’a pas anticipé les révolutions IA-Robotique. C’est un vrai problème car plus tôt nous intégrerons ces mutations, mieux se fera la coopération Homme-machine au sein de l’entreprise. Les programmes scolaires auront tout intérêt à s’appuyer sur une approche systémique de l’apprentissage en réintroduisant des enseignements de logique dès le plus jeune âge. Les programmes scolaires actuels ne développent ni la logique ni la créativité des élèves. Il faut les faire évoluer en intégrant la puissance de l’IA générative dans les processus cognitifs. 

Comment les petites et moyennes entreprises peuvent-elles se protéger contre les perturbations potentielles causées par l'intelligence artificielle sur le marché du travail ?

Laurent Alexandre : Il faut que les dirigeants des PME apprennent à se servir de l’outil et comprennent son potentiel. Cela ne peut venir que de la tête de l’entreprise. Les dirigeants doivent prendre un abonnement GPT-4 et suivre la technologie au jour le jour pour ne pas être dépassés. Il y a un risque important d’être dépassé par le foisonnement des outils, par les versions et par les différentes utilisations possibles.

On observe aujourd’hui la très grande difficulté des chefs d’entreprise à faire accepter l’outil à cause du corporatisme de certaines professions. Le plus spectaculaire est le monde des journalistes qui refusent de se servir de ChatGPT, d’apprendre à s’en servir et en ont extrêmement peur. Il y a une vraie panique dans le monde des journalistes professionnels. La réalité est que GPT-4 écrit mieux que 99 % des journalistes, sans faire de fautes d’orthographe et de grammaire, tout en travaillant beaucoup plus vite. En une vingtaine de secondes, ChatGPT peut rédiger un article. Aucun journaliste n’est capable de faire la même chose. En revanche, ChatGPT ne sait pas faire d’interviews ou aller chercher un scoop. Mais 90 % du métier de journaliste peut être fait aujourd’hui par ChatGPT et ses concurrents. Cet état de fait est refusé parce qu’il est trop violent.   

Sébastien Laye : La meilleure défense est l'attaque, ou du moins l'adaptation ! A cet égard, les petites entreprises ont bien plus de flexibilité que les grandes pour revoir leur organisation interne et leurs process. La meilleure situation est encore celle des nouveaux entrepreneurs qui se lanceront au cours des deux prochaines années: services financiers, fintech, droit, éducation, marketing, internet... Le coût de création de la plupart des nouvelles entreprises dans ces secteurs vient de s'effondrer. Laissez-moi vous prendre un exemple: j'avais participé au lancement d'un projet dans la blockchain il y a plus d'un an. A peu près 100 000 euros de développement/production avaient été budgétés. Avec les nouveaux outils IA, nous pourrions refaire la même chose pour un cinquième du coût initial. L'équation économique de la plupart des secteurs vient de changer. Je pense que le secteur bancaire et assurantiel sera le premier à en faire l'expérience. Et je ne prédis pas forcément la disparition des grandes banques: au contraire, elles qui sont perçues comme des dinosaures aux faibles marges à l'heure actuelle, pourraient demain être parmi les entreprises les plus profitables.

Thierry Berthier : Les PME et TPE peuvent se faire accompagner par des organismes comme le Hub France IA qui a été créé et 2017 au moment de la Mission Villani et qui a développé des outils efficaces. Elles doivent aussi se rapprocher des structures de veille technologique pour se tenir informées des progrès en cours. Les compétences en IA sont encore trop peu nombreuses en France. Les cursus de formation en IA au sein de l’Université n’existent quasiment pas avant la quatrième ou la cinquième année (Master). Il faut ouvrir des cycles de formation dès la Licence et construire des formations diplômantes en trois ans après le Bac. Il faut les associer à une approche « métier » de l’IA en insistant sur les capacités d’intégrations d’IA toujours plus puissantes au service de l’humain. C’est l’approche « chef d’orchestre ». On peut imaginer des formations « IA-Robotique pour l’agriculture », « IA-Robotique » pour le BTP, « IA-Robotique » pour la médecine, « IA-Robotique » pour la production industrielle en cherchant à couvrir le spectre des douze révolutions sectorielles de la robotique.

Quels sont les exemples d'entreprises qui ont réussi à tirer parti de l'IA pour améliorer leur productivité et leur compétitivité et comment l'expliquer ?

Laurent Alexandre : Il n’y a pas aujourd’hui d’entreprises qui aient intégré massivement dans leur processus de production l’intelligence artificielle. L’essentiel de l’utilisation de l’IA est la manipulation et la création de textes. Or, ChatGPT-3.5 qui est le premier outil véritablement utile pour générer et traiter des textes n’a que 7 mois. Il n’y a en réalité pas d’exemples. Des tas de gens prétendent se servir massivement de l’IA mais ils mentent. Des gens prétendent avoir introduit l’IA dans leur processus de production mais ce n’est pas vrai.

Il n’est pas possible de généraliser de tels outils en moins de mille jours. Or, nous ne sommes qu’au septième mois.

Les chefs d’entreprise qui ne se mettent pas immédiatement à GPT-4 vont voir leur entreprise disparaître relativement rapidement.  

Sébastien Laye : C'est une solution qui commence à être utilisée par certains clients en France, mais je vous donnerai l'exemple d'ADN AI. Au lieu d'avoir des services clients pléthoriques et inefficaces, ou des call centers froids et peu disponibles, les entreprises peuvent les remplacer par les solutions d'ADN AI, avec une présence 24h sur 24h, engageante (vidéo, audio, chatbot) plutôt que des emails froids, et surtout une réponse prenant en compte différents scénarios calibrés à l'avance par l'entreprise. La solution IA est disponible 24h sur 24h sans aucun temps d'attente...

Thierry Berthier : Les exemples sont nombreux. De grands cabinets de conseil ont intégré plusieurs LLM dans leurs processus de reporting en cherchant à l’automatiser en réduisant les effectifs. Les ESN (Entreprises de Services du Numérique) intègrent désormais des IA génératives multimodale pour la création de contenus synthétiques, pour la construction rapide de sites web ou pour le développement d’applications informatiques. Les IA génératives dédiées à la production de code informatique à partir d’un cahier des charges exprimé en langage humain vont permettre de réaliser d’importantes économies d’échelles, d’effectifs et de temps. L’IA générative ouvre une porte sur la production automatique de logiciels, ce qui qui va doper la productivité et le compétitivité des entreprises.

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