Jérôme David Salinger, le Jerry de ces dames et surtout d&rsquo;Oona O&rsquo;Neil, est aussi le grand romancier chéri de Frédéric Beigbeder. En s&rsquo;inspirant du coup de cœur du futur auteur de &ldquo;L&rsquo;Attrape-cœurs&rdquo; pour la fille du dramaturge américain Eugene O&rsquo;Neil, il fait quelques révélations sur les conséquences de son propre coup de foudre pour Salinger et son héros Holden Caulfield, l&rsquo;éternel ado. Ainsi sa passion pour une jeunesse qui n&rsquo;est plus la sienne. &quot;Je reconnais que mon refus de fréquenter ceux de mon âge était un refus de vieillir.&quot; En fin d&rsquo;ouvrage Beigbeder nous conte sa folle histoire d&rsquo;amour avec Lara Micheli, sa nouvelle cure de jouvence. Cette femme-enfant qu&rsquo;il a épousée fera de lui le Charlot d&rsquo;une Oona ayant 36 ans d&rsquo;écart avec Charlie Chaplin. Quant à Salinger, il termina sa vie avec Colleen O&rsquo;Neill, infirmière homonyme d&rsquo;Oona qui avait 50 ans de moins que lui.En 1940, Jerry a vingt et un ans et habite encore chez ses parents quand il rencontre dans un club ultra chic de New York un trio de filles à papa. Elles sont en compagnie de Truman Capote, un dandy de seize ans plus attiré par le jeune serveur antillais que par les riches héritières qui posent en photo dans Harper&rsquo;s Bazaar et Vogue. Grand dadais timide, Salinger n&rsquo;a d&rsquo;yeux que pour Oona, née aux Bermudes en 1925 et dont le père souvent absent a reçu le Nobel de littérature en 1936. Les deux adolescents passeront l&rsquo;automne et l&rsquo;hiver&nbsp;41 à flirter. &quot;Le premier amour, écrit Beigbeder, est rarement le plus réussi, ni le plus parfait, mais il reste&hellip; le premier.&quot;Parti aux États-Unis à la rencontre improbable avec son idole, il n&rsquo;osera pas frapper à la porte du cottage. Oona est morte en 1991, à 66 ans, vingt ans avant Jerry Salinger et vingt-quatre ans après son mari, sir Charles Spencer, dit Charlie Chaplin. Le 31 décembre 1980, Frédéric avait quinze ans quand il tomba au propre comme au figuré sur la veuve de Chaplin. C&rsquo;était dans un club de Verbier, une station du Valais. Truman Capote faisait partie de la tablée sur laquelle venait de débouler&nbsp;&laquo;&nbsp;l&rsquo;affreux chenapan&nbsp;&raquo;. Un terme qu&rsquo;utilisa OOna en se souvenant des gags de Charlot. Arrivé comme un chien dans un jeu de quilles, Beigbeder était entré dans le vif d&rsquo;un vrai-faux roman chaplinesque à paraître trente-quatre ans plus tard. Joanna Smith Rakoff a connu Jerry en 1996. Elle travaillait dans l&rsquo;agence new-yorkaise fondée par Dorothy Olding qui avait accepté en 1942 de représenter le nouvelliste. Celui-ci allait participer au débarquement du 6&nbsp;juin 1944 et serait marqué à jamais par les horreurs de la guerre. Plus qu&rsquo;un témoignage, &ldquo;Mon année Salinger&rdquo; se lit comme un pur roman. Un vrai de vrai. <a class="Colorbox" href="http://www.amazon.com/Oona-amp-Salinger-roman/dp/2246777011/ref=sr_1_2?ie=UTF8&amp;qid=1410346811&amp;sr=8-2&amp;keywords=Oona+%26+Salinger" target="_blank">Oona &amp; Salinger</a>, de Frédéric Beigbeder, Grasset, 334 p., 19&nbsp;&euro;.<a class="Colorbox" href="http://www.amazon.com/Mon-ann%C3%A9e-Salinger-LITT-GENERALE-French-ebook/dp/B00LN2JF46/ref=sr_1_1?ie=UTF8&amp;qid=1410346841&amp;sr=8-1&amp;keywords=Mon+ann%C3%A9e+Salinger" target="_blank">Mon année Salinger</a>, de Joanna Smith Rakoff, traduit de l&rsquo;anglais (États-Unis) par Esther Ménévis, Albin Michel, 347&nbsp;p., 20,90&nbsp;&euro;.Source&nbsp;:&nbsp;<a href="http://www.servicelitteraire.fr/" style="font-size: 12px;" target="_blank">Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains</a>. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l&#39;actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner,&nbsp;<a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" style="font-size: 12px;" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.<img alt="Service Littéraire. Le mensuel de l'activité romanesque" height="77" src="http://www.servicelitteraire.fr/wp-content/uploads/2013/01/logo-header1.jpg" style="font-size: 12px;" width="275" />

Beigbeder : ses chansons de Lara

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Beigbeder : ses chansons de Lara


Pour la plupart, Buzzati, c&rsquo;est &ldquo;Le Désert des Tartares&rdquo;. Il lui apporta la célébrité dès sa publication, en 1940. Adapté au cinéma en 1976 par Valerio Zurlini, il fournit à Jacques Perrin l&rsquo;un de ses meilleurs rôles. La réputation du roman s&rsquo;en trouva encore accrue, dans le monde entier. Moins nombreux ceux qui connaissent &ldquo;Le K&rdquo;, recueil de nouvelles attachantes où le fantastique joue un rôle éminent. Auteur de fictions, donc. Mais aussi, même si on le sait moins, journaliste que l&rsquo;effondrement du fascisme laissa un temps désemparé, comme bien d&rsquo;autres de sa génération. D&rsquo;où, peut-être, l&rsquo;obscurité où fut longtemps tenue cette part de son activité. Inédites chez nous, ces Chroniques révèlent donc le correspondant de guerre qui, de 1940 à 1943, envoya au Corriere della Sera des articles réguliers. Ils relatent les batailles navales entre les flottes italienne et britannique, le long des côtes siciliennes, dans le golfe de Syrie et jusqu&rsquo;à la mer Égée. Des affrontements qu&rsquo;il vit &laquo; de l&rsquo;intérieur &raquo;, depuis les croiseurs Fiume et Trieste, puis à bord du Gorizia. Qu&rsquo;il observe et relate avec force détails. Un vrai talent de reporter. Attentif aux faits, aux événements, mais aussi aux hommes qui les vivent. A leurs angoisses, à leur courage. Capable de recréer une atmosphère, de la rendre tangible. Un réalisme vétilleux. Une guerre qui, cette fois, n&rsquo;est plus fantasmée, mais recèle son lot d&rsquo;horreurs et d&rsquo;actes héroïques. Un théâtre d&rsquo;opérations bien réel, lui aussi. Fait remarquable, ces notations débouchent souvent sur une sorte de merveilleux. Tel est le miracle de la littérature. Elles en acquièrent un intérêt accru. Difficile d&rsquo;y demeurer insensible. J.A.<a class="Colorbox" href="http://www.amazon.fr/Chroniques-Guerre-Sur-Dino-Buzzati/dp/2251310096/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1408528645&amp;sr=1-1&amp;keywords=%22Chroniques+de+la+guerre+sur+mer%22%2C+de+Dino+Buzzati%2C&amp;tag=a0660-21" target="_blank">&quot;Chroniques de la guerre sur mer&quot;,</a> de Dino Buzzati, traduction de l&rsquo;italien, préface et notes de Stéphanie Laporte, <a class="Colorbox" href="http://www.lesbelleslettres.com/livre/?GCOI=22510100668630" target="_blank">Les Belles Lettres</a>, 354 p., 23,90 &euro;.&nbsp;Source&nbsp;:&nbsp;<a href="http://www.servicelitteraire.fr/" style="font-size: 12px;" target="_blank">Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains</a>. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l&#39;actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner,&nbsp;<a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" style="font-size: 12px;" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.<img alt="Service Littéraire. Le mensuel de l'activité romanesque" height="77" src="http://www.servicelitteraire.fr/wp-content/uploads/2013/01/logo-header1.jpg" style="font-size: 12px;" width="275" />

Il faut lire le soldat Buzzati !

L&rsquo;exposition universelle de 1900 était fabuleuse, on s&rsquo;en souvient&thinsp;! Mais cela n&rsquo;est rien à côté de la prochaine. 1915 verra la plus grande manifestation jamais entreprise. Novatrice et audacieuse. Époustouflante, spectaculaire, exotique&thinsp;! Un symbole pour marquer la Triple Entente et la paix en Europe&thinsp;! Une exposition universelle&thinsp;? Mais pour quoi faire&thinsp;? s&rsquo;écrie l&lsquo;avant-garde parisienne. Marcel Duchamp, Guillaume Apollinaire, Érik Satie sont écœurés, l&rsquo;époque est d&rsquo;un conventionnel&thinsp;! Ils décident d&rsquo;organiser une anti-exposition. Duchamp a plus d&rsquo;un tour dans son sac, surtout plus d&rsquo;une invention. Il appelle cela une œuvre. Satie révolutionne la musique avec les &ldquo;Gymnopédies&rdquo;, quant à Apollinaire il dénonce les bureaucrates qui redessinent le monde. Au café des grands boulevards, l&rsquo;ambiance est fébrile. Et bientôt détonante, une bombe explose dans les locaux de la commission pour l&rsquo;exposition&thinsp;! Les ennuis se précipitent, une journaliste s&rsquo;en mêle, un lupanar est réquisitionné, ses pensionnaires bienveillantes prennent en charge l&rsquo;avenir de la France. Finalement, la guerre s&rsquo;abat et personne ne l&rsquo;aura vue venir. Un livre d&rsquo;une grande finesse, drôle et bourré de références culturelles. Vif et farfelu, un rien burlesque avec une pointe d&rsquo;horreur inéluctable à la fin.&nbsp;<a class="Colorbox" href="http://www.amazon.fr/folle-histoire-lurinoir-d%C3%A9clencha-guerre/dp/2709645920/ref=sr_1_1?ie=UTF8&amp;qid=1407929982&amp;sr=8-1&amp;keywords=La+folle+histoire+de+l%E2%80%99urinoir+qui+d%C3%A9clencha+la+guerre&amp;tag=a0660-21" target="_blank">La folle histoire de l&rsquo;urinoir qui déclencha la guerre</a>, par Laurent Flieder et Dominique Lesbros, <a class="Colorbox" href="http://www.editions-jclattes.fr/livre-la-folle-histoire-de-l-urinoir-qui-declencha-la-guerre-laurent-flieder-dominique-lesbros-558673" target="_blank">Editions JC Lattès</a>, 370 p., 18,50 &euro;.Source&nbsp;:&nbsp;<a href="http://www.servicelitteraire.fr/" style="font-size: 12px;" target="_blank">Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains</a>. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l&#39;actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner,&nbsp;<a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" style="font-size: 12px;" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.<img alt="Service Littéraire. Le mensuel de l'activité romanesque" height="77" src="http://www.servicelitteraire.fr/wp-content/uploads/2013/01/logo-header1.jpg" style="font-size: 12px;" width="275" /><div>&nbsp;</div>&nbsp;

Pisse and love

Il y a deux côtés dans le dernier livre de Jean-Luc Gendry, financier écrivain, le côté &laquo;&nbsp;comtesse&nbsp;&raquo; et le côté &laquo;&nbsp;affaires&nbsp;&raquo;.La comtesse est celle de Ségur car les deux personnages purement romanesques du roman sont archétypes d&rsquo;aristocratie. L&rsquo;un, narrateur principal, est Montmorency, grands seigneurs quand les Bourbons se débattaient dans la glèbe&thinsp;; l&rsquo;autre, son âme sœur est Wittelsbach &ndash; rien de mieux en Bavière. Nobles comme personne, les deux compères sont aussi fervents catholiques, préconciliaires il va sans dire, latinistes affectionnés. Voilà pour le côté comtesse. Le côté &laquo;&nbsp;affaires&nbsp;&raquo; est le gros morceau. Toutes les affaires sont concernées&nbsp;: financières, industrielles, littéraires, politiques et scientifiques. Jean-Luc-Gendry connaît tout le monde. Il a invité toutes ses relations à un huis clos magnifique.Pour une croisière de rêve à bord d&rsquo;un navire inouï, concentration des raffinements qui conviennent aux superbes. Les mêmes dont aujourd&rsquo;hui les fortunes font boule de neige, selon Thomas Piketty, tandis que fondent les avoirs du vulgum pecus. On ne nommera pas les invités de Jean-Luc Gendry à bord du Night and Day. Ils n&rsquo;étaient que trop connus à l&rsquo;époque des faits (le début des années&nbsp;80). Mitterrand est là, très entouré, ne doutant pas de s&rsquo;installer très vite à l&rsquo;Elysée. Débordants de secrets d&rsquo;enrichissement, les banquiers, dont beaucoup ne sont pas encore morts, le fortifient dans sa croyance. Paul Morand est là aussi, intarissable au rebours de sa prose magnétique, dans le rôle du sage qu&rsquo;il ne fut pas, courtoisement épaulé par Jean d&rsquo;Ormesson. L&rsquo;auteur n&rsquo;est pas toujours tendre envers ces célébrités, mais il est toujours impartial hormis une tête de Turc&nbsp;: de Gaulle&thinsp;; personne n&rsquo;est parfait, de Gaulle ne l&rsquo;était pas non plus.Avec tous ces importants, les lecteurs chrétiens se verront loin du Magnificat. Une citation magnifique du père Sertillange, dominicain célèbre entre les deux guerres, les consolera de tout le reste.&nbsp;&nbsp;<a class="Colorbox" href="http://www.amazon.fr/JAIMAIS-TOUS-SECRETS-Jean-Luc-Gendry/dp/2877068609" target="_blank">J&rsquo;aimais tous vos secrets</a>, de Jean-Luc Gendry, Éditions de Fallois, 317 p., 19&nbsp;&euro;.Source : <a href="http://www.servicelitteraire.fr/" target="_blank">Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains</a>. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l&#39;actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, <a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.<img alt="Service Littéraire. Le mensuel de l'activité romanesque" height="77" src="http://www.servicelitteraire.fr/wp-content/uploads/2013/01/logo-header1.jpg" width="275" />&nbsp;

La croisière s’amuse

Dites Jacques Laurent, et immédiatement quelques attributs suivent : intelligence, insolence, liberté, humeur, humour, loyauté, naturel, panache – et style. On passera assez vite sur "<a href="http://www.amazon.fr/Hussard-Arturo-P%C3%A9rez-Reverte/dp/2020864819/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1368709775&amp;sr=1-1&amp;keywords=Hussard" target="_blank">Hussard</a>" et Stendhal (trop connus), sur "Les Temps Modernes" et l’Express, ses têtes de Turc, sur sa passion grammairienne du "malgré que".Quoi d’autre ? De grands livres : "<a href="http://www.amazon.fr/corps-tranquilles-Jacques-Laurent/dp/2234023394/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1368709932&amp;sr=1-1&amp;keywords=Les+Corps+Tranquilles" target="_blank">Les Corps Tranquilles</a>", "<a href="http://www.amazon.fr/B%C3%AAtises-Laurent-Jacques/dp/B000071KO1/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1368709912&amp;sr=1-1&amp;keywords=Les+B%C3%A9tises+Jacques+Laurent" target="_blank">Les Bétises</a>", "<a href="http://www.amazon.fr/petit-canard-Jacques-Laurent/dp/2246136539/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1368709882&amp;sr=1-1&amp;keywords=Le+Petit+Canard+Jacques+Laurent" target="_blank">Le Petit Canard</a>", "<a href="http://www.amazon.fr/Stendhal-comme-Mensonge-ambigu/dp/2246309115/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1368709963&amp;sr=1-1&amp;keywords=Stendhal+comme+Stendhal+Jacques+Laurent%2C" target="_blank">Stendhal comme Stendhal</a>", "<a href="http://www.amazon.fr/Histoire-%C3%A9goiste-Jacques-Laurent/dp/2070369935/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1368709985&amp;sr=1-1&amp;keywords=Histoire+%C3%A9go%C3%AFste+Jacques+Laurent%2C" target="_blank">Histoire égoïste"</a>. Et des revues. Essentiellement La Table Ronde, La Parisienne et Arts. <a href="http://www.amazon.fr/Lesprit-lettres-Table-ronde-Parisienne/dp/2877063585/ref=sr_1_fkmr0_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1368710047&amp;sr=1-1-fkmr0&amp;keywords=L%E2%80%99Esprit+des+Lettres+Jacques+Laurent" target="_blank">Le premier volume de "L’Esprit des Lettres"</a> recueillait les articles que Laurent a donnés, entre janvier 1948 et avril 1957, aux deux premières. <a href="http://www.amazon.fr/Lesprit-lettres-II-Jacques-Laurent/dp/2877068269" target="_blank">Le second volume</a> rassemble ceux écrits pour Arts – dont il assure la direction à partir de juillet 1954 (jusqu’en 1958). On y retrouve le Mousquetaire connu, qui bataille avec Sartre, moque Beauvoir, taquine plus ou moins vertement Mauriac et ses palinodies à L’Express, guerroie contre Les Temps Modernes, l’engagement – et l’ennui. L’époque est présente à chaque page : Minou Drouet, Sagan, Camus, Jules Romains, "Auteuil" de Freustié (un régal), les prix littéraires (rien ne change), Grace Kelly, un défilé Dior, Nourissier et "Les Chiens à fouetter" ("un grand écrivain"), le dandysme ("recherche d’une élégance qui veut de la rectitudeé – on croise Cocteau, Fontenelle, Talleyrand, Jarry), le "traduidu "(très drôle), Labiche est relu (à la hausse, du côté de Jarry, Flaubert, Monnier).Un article sur "Les Droites" nous évoque Berl : même goût du paradoxe, de la complexité, voire de la contradiction féconde, même incapacité à l’esprit partisan, même dégoût de l’idéologie. Esprits inaliénables, inassignables : libres. Laurent défend quelques écrivains, ses amis souvent, ses collaborateurs à Arts parfois : Barrés, Giraudoux, Maurice Leblanc (Arsène Lupin plutôt), Montherlant, Fraigneau, Cocteau, Audiberti, Jouhandeau, Aymé, Anouilh, Morand, Perret. Autres collaborateurs de l’hebdomadaire ? Déon, Blondin, Nimier, Huguenin, Matignon, Godard, Chabrol, Truffaut, Rohmer. Vous imaginez ? Continuez. Rêvez plutôt. Si Laurent Évoque Sartre, c’est que Bourget n’est pas loin. Gide est démonté façon puzzle. La mauvaise fois a sa part – royale.A (re)lire certains de ces articles, on sourit. "Comme d’autres sous-entendent" disait Paulhan. "Pour en dire plus." D’autres textes surprennent plus, car moins connus, répertoriés. A la mort de Bernard Grasset, hommage à un condottiere (sic) dont il cite "les Propos" : "Quelle tragique impuissance que celle d’un homme que trop d’amours appellent." Sur Valéry : "Valéry ne s’exprimait sans réserve que sur des futilités. Sur l’essentiel, il badinait. J’entends par là un libertinage qui le jetait avec beaucoup de vivacité parmi les idées générales et lui interdisait d’en aimer aucune passionnément. Valéry a séduit trop d’idées pour ne pas choquer une époque où il est devenu à la mode de ne se dévouer qu’à une seule."Le dernier texte publié dans ce recueil date de janvier 1965. Laurent n’est plus directeur d’Arts. Il vient de publier "<a href="http://www.amazon.fr/Mauriac-sous-Gaulle-Laurent-Jacques/dp/B0000DMMYC/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1368710185&amp;sr=1-1&amp;keywords=Mauriac+sous+De+Gaulle+Jacques+Laurent" target="_blank">Mauriac sous De Gaulle</a>". Ce texte est un chef d’oeuvre. Dur, très dur – mais un chef d’oeuvre : "La nouveauté, c’est que vous ayez cette fois perdu votre talent, donc l’éternelle circonstance atténuante qui vous escortait depuis cinquante ans. (...) Mes voeux de nouvelle année (...) Je vous souhaite de retrouver pendant les mois qui viennent ce qui vous est essentiel, ce par quoi votre œuvre peut courir sa chance après votre mort. Vous m’avez obligé à vous juger sur le contenu littéral de votre dernier écrit parce que ce dernier écrit n’avait qu’un contenu littéral. (...) Je ne vous demande pas de cesser d’être un courtisan, vous le fûtes toute votre vie, mais je vous souhaite de redevenir écrivain – vous le fûtes presque toute votre vie." Laurent sera entendu, exaucé – voire récompensé : "Un adolescent d’autrefois", le "Vie de Rancé" de Mauriac, date de 1969. C’est un chef d’oeuvre.<a href="http://www.amazon.fr/Lesprit-lettres-II-Jacques-Laurent/dp/2877068269" target="_blank">A lire : L’Esprit des Lettres</a>, par Jacques Laurent, préface de Christophe Mercier, Editions de Fallois, 394p., 18 euros.&nbsp;Source : Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l'actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, <a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.

lettre liberté

cet écrivain qui faisait sans cesse le Jacques était un esprit libre

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Laurent le mirifique, cet écrivain qui faisait sans cesse le Jacques était un esprit libre, une denrée devenue rare 

Le Bouddha de Bronze, de Romel. Voyage en Indochine avec un Français qui réside au Cambodge depuis 1992 et qui a été ministre du gouvernement du prince Ranariddh. L&rsquo;éditeur est à Charolles, à l&rsquo;ombre de Cluny et de Paray-le-Monial. On ne peut qu&rsquo;aimer ça&thinsp;! (Arconce Editions, 268 p., 19&nbsp;&euro;.)Cahier de l&rsquo;Herne, de Romain Gary. L&rsquo;écrivain était baroque et inassignable&nbsp;: &quot;ailleurs&quot;, définitivement. L&rsquo;homme était un grand bonhomme. Sipriot, Aron, Jouvet, Bosquet témoignent ici, entre autres. (l&rsquo;Herne, 357 p., 39&nbsp;&euro;.)Chroniques de colère, d&rsquo;André Giovanni. Un humaniste chrétien attaque le productivisme, le mépris de la nature, le laxisme de l&rsquo;éducation, le déclin du français. Ce n&rsquo;est pas nouveau, mais on aime ça, à l&rsquo;ombre de Montaigne, Valéry et Bernanos. (Michel de Maule, 180 p., 20&nbsp;&euro;.)Romain Rolland et Stefan Sweig, correspondance (1910-1919). Il s&rsquo;en est toujours trouvé, il s&rsquo;en trouvera encore, des qui se gausseront de Rolland et Zweig &ndash; les &quot;belles âmes&quot;. Leur correspondance, d&rsquo;une noblesse sans pareil, administre le soufflet requis à ces grotesques qui ne respirent pas à leur hauteur. (Albin Michel, 640 p., 30&nbsp;&euro;.)Madame de Maintenon et la princesse des Ursins, correspondance. Un abondant échange épistolaire de deux princesses qui a valeur aujourd&rsquo;hui de véritable journal télévisé. La France doit affronter l&rsquo;Europe entière (comme d&rsquo;habitude) et les intrigues avec ces damnés Bourbons (France et Espagne) sont dignes de celles inventées par notre cher Dumas. (Mercure de France, 700 p., 25&nbsp;&euro;.)Autopsie d&rsquo;un rêveur, de Jean-Baptiste Destremau. Un gars qui rêve trop finit par faire des cauchemars. Un thriller bien écrit, ce qui ne gâche rien. (Max Milo, 186 p., 18&nbsp;&euro;.)Vieilles Maisons, Vieux Papiers,de G. Lenôtre. E. de Waresquiel le dit très bien&nbsp;: &quot;On arrive forcément à l&rsquo;histoire par étapes&nbsp;: G. Lenotre, Alexandre Dumas, et puis Zweig et Morand, et puis José Cabanis... et puis les historiens.&quot; On souscrit. LE classique de G. Lenotre, théorie d&rsquo;évocation de la Révolution et de l&rsquo;Empire, est pittoresque et vivant, iconoclaste et savant (Tallandier,&nbsp; 5 vol. de 400 p.)Demeures de l&rsquo;esprit, de Renaud Camus. Gros livre érudit et illustré qui nous permet de rendre visite à Dumas, Ravel, Chateaubriand, Aragon, MacOrlan, Alphonse Daudet, Léon Blum, Mauriac, Zola, Cocteau&hellip; Un beau livre de vacances à la mer. (Fayard, 500 p., 34,50&nbsp;&euro;.)Où sortir à Paris, Le guide du soldat allemand (1940-1944), présentation de Laurent Lemire. Critiques et programmes des spectacles, sélection de restaurants, de music-halls et de cabarets, guide de conversation, plan de métro&nbsp;: c&rsquo;est ce que l&rsquo;on trouvait, de juillet 1940 à août 1944, dans un parfait vade-mecum bimensuel (102 numéros) &ndash; le Deutsche Wegleiter &ndash; destiné aux soldats de la Wehrmacht. Une curiosité. Le spectacle a changé &ndash; heureusement. (Alma éditeur, 160 p., 19&nbsp;&euro;)Eux, de Claire Castillon. A chaque publication de Claire Castillon, quelques grognards grognent. D&rsquo;autres se réjouissent de la retrouver &ndash; comme ici&nbsp;&ndash; talent inentamé, colère intacte, langue bousculée, humour persistant, univers loufoque, déjanté, décalé. (L&rsquo;Olivier, 152 p., 16&nbsp;&euro;.)Pilote de mer, de Philippe Metzger. Un marin écrit sur la mer. Ça fait des vagues, et plutôt des belles&thinsp;! Il est beaucoup question de nœuds. Les écrivaillons du cul risquent de confondre. (Centmilliards, 178 p., 15&nbsp;&euro;.)Une vie avec l&rsquo;histoire, Mémoires, d&rsquo;Emmanuel Le Roy Ladurie, avec le concours de F.D. Liechtenhan. Combien sont-ils ces historiens qui ne parviennent pas à occulter les hommes qu&rsquo;ils sont, aussi&thinsp;? Assez rares, finalement&nbsp;: Bainville, Gaxotte, Girardet, Ariès, Braudel, Le Goff, Chaunu, Nora... Voici Le Roy Ladurie &ndash; l&rsquo;un des derniers grands de l&rsquo;histoire moderne. Impérial. (Tallandier, 252 p., 19,90&nbsp;&euro;.)Celui dont le nom n&rsquo;est plus, de Manzor. Thriller musculeux écrit par un Fransquillon qui a réalisé au cinéma &ldquo;Un amour de sorcière&rdquo;. Idéal pour les loquedus qui se dorent le cul au soleil de l&rsquo;été. (Kero, 400 p., 20&nbsp;&euro;. &nbsp;).Source : <a href="http://www.servicelitteraire.fr/" target="_blank">Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains</a>. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l&#39;actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, <a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.<img alt="Service Littéraire. Le mensuel de l'activité romanesque" height="77" src="http://www.servicelitteraire.fr/wp-content/uploads/2013/01/logo-header1.jpg" width="275" />

Pour revenir bronzés et cultivés : petite sélection de livres à lire cet été 

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Il est né il y a 452&nbsp;014 ans à Tautavel dans une grotte des Pyrénées, le jour et l&rsquo;heure restant à confirmer. En ce temps-là, l&rsquo;homme de Tautavel tâtonnait. Mais les traces de la préhistoire permettent de suivre cet ancêtre que vous avez reconnu puisqu&rsquo;il appartient au groupe des Anténéandertaliens. C&rsquo;était, déjà, un Homo Erectus européen. Notre héros s&rsquo;appelle Tahül ce qui, dans le langage articulé de l&rsquo;époque, veut dire &quot;Tel, je veux&quot;, un nom sans appel. Son génie inventif l&rsquo;aide à improviser, à emmagasiner des connaissances, à perfectionner sans cesse son outillage. Il empile les cailloux pour se protéger de l&rsquo;humidité et chasse comme un affamé. Il est capable d&rsquo;abattre des animaux aussi puissants que le bison, aussi agiles que le mouflon, aussi redoutables que le lion. Mais Tahül, adulte à douze ans, ne survit pas que de chair fraîche. L&rsquo;amour rôde, il a les yeux bleus de Jald qui séduit tous les mâles. Tous deux, et les autres, ne flânent pas. Chez eux, entre eux, il faut faire vite car on dépasse rarement les trente ans. Et il y a les Troms qui menacent, sans oublier les Graüls du plateau et les Snèks des rivages. Ce beau petit monde, qui se partage les rennes et les bœufs musqués à l&rsquo;épieu, ne pense pas qu&rsquo;à se battre en dépit d&rsquo;une ambiance et d&rsquo;un quotidien très rudes. Il veille à l&rsquo;accélération de la démographie. Et les conflits amoureux peuvent devenir houleux.Tout cela nous est conté d&rsquo;une plume vive, malicieuse, par une romancière à l&rsquo;écoute d&rsquo;un paléontologue. Voilà comment le professeur Henry de Lumley, et son équipe du Centre européen de recherches préhistoriques, ont transmis à Henriette Chardak le savoir accumulé au cours de cinquante années de recherches sur l&rsquo;Homme de Tautavel. Au long de ce roman épique et joyeux, où il pleut des &quot;pierres de foudre&quot;, on songe à l&rsquo;inversion des situations telle que l&rsquo;auteur la traite en préambule. Tahül serait aujourd&rsquo;hui bien embarrassé sur l&rsquo;autoroute&nbsp;A75 avec un GPS en poche, assis dans une voiture hybride. Mais il serait mille fois plus débrouillard que nous, en pleine nature. Que ferions-nous si nous devions survivre, sans chaussures, sans lumière, sans chauffage et sans portable, à moitié nus, au milieu de la faune sauvage&thinsp;? Nos fiches de paie, même plus affinées, ne nous seraient d&rsquo;aucun secours, encore moins nos avoirs improductifs. Aucun doute, cette lecture d&rsquo;une quarantaine de chapitres à toute allure est, comme on disait à l&rsquo;époque des illustrés&nbsp;: é-pa-tan-te. Nous la conseillons pour la traversée de l&rsquo;été, de jour comme de nuit. Le joli temps d&rsquo;Henriette est le nôtre. Il nous confirme, selon une pensée sans âge, que l&rsquo;avenir était savoureux autrefois.&nbsp;&nbsp;&nbsp;<a href="http://www.editionsarchipel.com/livre/tahul-et-les-pierres-de-foudre/">Tahül et les pierres de foudre</a>, d&rsquo;Henriette Chardak et Henry de Lumley, L&rsquo;Archipel, 400 p., 21&nbsp;&euro;.Source : <a href="http://www.servicelitteraire.fr/" target="_blank">Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains</a>. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l&#39;actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, <a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.<img alt="Service Littéraire. Le mensuel de l'activité romanesque" height="77" src="http://www.servicelitteraire.fr/wp-content/uploads/2013/01/logo-header1.jpg" width="275" />

Le roman dont le héros est un homme préhistorique

La poésie, cet animal si peu solide sur ses pattes, n'avait pas besoin de ça. Mais il y a une société cruelle (un pléonasme) qui s'attache à tirer sur le gibier sans défense, à lui faire avaler son acte de naissance avec d'étranges armes. Des arguments chimiques. Des pauvretés contagieuses mais envoûtantes par leur caractère Instamatic. C'est n'importe quoi donc c'est beau. C'est du génie. Comme tout disparaît lentement, sans qu'on y prenne garde, et que la beauté s'appelle Kookaille ou Acheéème, et que non mais t'as pas de shampoing quoi, et que les centurions de l'intellect paradent en tournant sur eux-mêmes, derviches emportés dans leur vacuité, on ne s'aperçoit pas que les crimes les pires sont les crimes les plus doux. Pour recoiffer la pensée unique en se débrouillant pour, chacun possède une bombe de laque. La maison Flammarion, par exemple, a la sienne. C'est la bombe H. Tout l'attirail, toute la panoplie de ce qu'il faut pour faire croire à. Pour faire croire que.La dernière explosion de cet instrument à fragmentation fait un peu plus oublier qu'il existât des Mallarmé, des Valéry et des Verlaine, ce dont l'intelligentsia d'aujourd'hui se fout dans les vastes grandeurs. Au fond, nous aussi on s'en foutrait de cette « <a href="http://www.amazon.fr/Configuration-dernier-rivage-Michel-Houellebecq/dp/2081303167" target="_blank">Configuration du dernier rivage</a> »&nbsp;de Monsieur Houellebecq qui mélange la carte, le territoire et l'absence de perspective. Nous aussi on s'en foutrait si ces vers ne sentaient autant la dilettante arnaque, la configuration du dernier foutage de gueule à désespérer Boulogne, Billancourt et les lecteurs d'Alain Borne, pour ne citer que lui et tant d'autres mutilés de la poésie.La poésie devrait monter au ciel, mais elle s'est enfoncée sous terre depuis que quelques instances administratives, mathématiques, abstraites, lui ont fait mordre la poussière dans les années 70. Le corps est toutefois en cours de réanimation. Des gens, des courageux, tentent d'en reconstruire la façade, privilégiant les fenêtres, laissant entrer la lumière. Mais non, il faut qu'un type, Goncourt par dépit, épave par vocation - c'est d'un chic - montre sa bite sans son couteau, invente la rime low cost pour faire se pâmer la haute autorité des sergents-majors de la littérature, émoustillée et frémissante. Lisons les poètes. Les poètes. Les vrais. Poète. Prononçons ce mot. Les vrais poètes ne sont pas si difficiles à trouver. Nombre d'éditeurs en proposent. Ces auteurs-là sont reconnaissables à ce qu'ils ne laissent pas ce sentiment de vide et de désespoir qui se dégage des plateaux de télévision désertés quand le cirque des apparences s'est éteint.&nbsp;&nbsp;&nbsp;<a href="http://www.amazon.fr/Lesprit-lettres-II-Jacques-Laurent/dp/2877068269" target="_blank">A lire : </a>«<a href="http://www.amazon.fr/Configuration-dernier-rivage-Michel-Houellebecq/dp/2081303167" target="_blank"> Configuration du dernier rivage </a>», de Michel Houellebecq, éd. Flammarion, 104 pages, 15€ .Source : Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l'actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, <a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.

encre stylo cartouche 

Houellebecq : la poésie, ma bite et moi !

Quelle prière peut-on bien envoyer à Dieu quand on a 12 ans, des bronches fragiles, et qu&rsquo;on soigne sa santé précaire dans un village d&rsquo;Autriche après la guerre&thinsp;? Demander, entre deux yodel, et comme une faveur, que son paternel décède d&rsquo;une mort violente et... rapide&thinsp;!C&rsquo;est de cette façon étonnante que débute le dernier livre de Pascal Bruckner. Un récit d&rsquo;enfance qui détaille un père violent, pervers, nazillon d&rsquo;opérette, avec toute la panoplie&nbsp;: il aime le pas de l&rsquo;oie, va travailler en Allemagne en 41 pour Siemens sans qu&rsquo;on le lui demande, déteste que l&rsquo;on se moque du Führer, vomit Juifs et Arabes dans une même détestation&hellip; Bref, cette brute blonde est invivable et passe ses nerfs sur les siens &ndash; et surtout sur sa femme. Pour une raison inexplicable, les parents de Bruckner ne divorcent pas. Le fils unique et racho, archigâté, va donc passer sa jeunesse à les empêcher d&rsquo;en venir aux mains. Il se réfugie dans les livres. Il rate l&rsquo;agreg et Normale Sup, mais survit de petits boulots entrecoupés de grands voyages et de quelques rencontres fondatrices avec Barthes, Jankélévitch ou Sartre&nbsp;: &quot;Je me mis à écrire pour ne pas être écrit par les miens. J&rsquo;ai écrit pour être aimé, pour me racheter du péché d&rsquo;exister.&quot;&nbsp;L&rsquo;intellectuel choisit donc le contre modèle, l&rsquo;amour du prochain comme le rappelle un de ses livres, et s&rsquo;échappe en se la jouant bohème, trotskard, féministe et même juif&thinsp;! Sur internet, au grand dam du père, on le classe désormais comme un des intellectuels juifs les plus reconnus. À ce sujet, Bruckner fait un coming-out goye désopilant&nbsp;: c&rsquo;est sa petite vengeance personnelle. L&rsquo;anecdote de Michel Rocard racontant la guérilla urbaine sur une plage de Corse vaut aussi le déplacement, tout comme la première impression d&rsquo;Alain Finkielkraut, le jumeau, le frère d&rsquo;encre. Au lieu de parler littérature, celui-ci lui enseigne l&rsquo;art de se faire réformer. On imagine l&rsquo;enthousiasme du paternel à la table familiale&thinsp;!&nbsp;Pourtant, Finkielkraut est devenu un intime et M.&nbsp;Bruckner, à la fin de sa vie, l&rsquo;aimait beaucoup. Car ce mari pervers, ce père brutal est aussi une vraie girouette. L&rsquo;auteur décrit la manière dont celui-ci vire tour à tour mitterrandiste, coco, écolo, sans jamais renoncer à sa haine et sa peur de l&rsquo;autre (&quot;chez moi nous étions bilingues dès le berceau&nbsp;: nous apprenions le français et l&rsquo;antisémitisme&quot;&hellip;&nbsp;) Mais, et c&rsquo;est l&rsquo;originalité du récit, jamais le fils aimant ne se rebellera tout à fait. Et au moment où son père s&rsquo;affaiblit, il reste le bon fils jusque dans les services de gériatrie où son père n&rsquo;en finit pas de mourir. Un livre comme un aveu, où l&rsquo;amour se teint de rage, où Bruckner se donne souvent le beau rôle, mais qui a le mérite de poser la sempiternelle question&nbsp;: comment sortir de son enfance&thinsp;?&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;<a href="http://www.amazon.com/bon-fils-Litt%C3%A9rature-Fran%C3%A7aise-French-ebook/dp/B00J221Q32/ref=sr_1_1?ie=UTF8&amp;qid=1402486159&amp;sr=8-1&amp;keywords=un+bon+fils">Un bon fils</a>, de Pascal Bruckner, Grasset 240 p., 18&nbsp;&euro;.Source : <a href="http://www.servicelitteraire.fr/" target="_blank">Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains</a>. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l&#39;actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, <a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.<img alt="Service Littéraire. Le mensuel de l'activité romanesque" height="77" src="http://www.servicelitteraire.fr/wp-content/uploads/2013/01/logo-header1.jpg" width="275" />&nbsp;&nbsp;

lettre assiette 

Pascal Bruckner : Allo Papa bobo

"Tahül et les pierres de foudre" : le roman dont le héros est un homme préhistorique

Milan Kundera est farceur. Il écrit un roman nul pour piéger amis et critiques. On le comprend. Être une statue, c&rsquo;est lourd. Romain Gary avait changé de nom. Kundera change de stylo.<a href="http://www.atlantico.fr/decryptage/milan-kundera-realite-et-apparence-culture-tops-critique-roman-fete-insignifiance-1064517.html">&gt;&gt;&gt;&gt;&gt;&gt; A lire également : Kundera, réalité et apparence</a>Kundera est farceur. Mon libraire n&rsquo;est pas dupe. &quot;C&rsquo;est mal écrit&quot;. Sandrine est d&rsquo;accord : &quot;c&rsquo;est quoi ce truc ?&quot; Belles personnes que Panurge et Pavlov n&rsquo;ont pas contaminées. Leur jugement ne compte pas : ils lisent et aiment les livres. N&rsquo;en demandons pas tant aux professionnels de la profession. Milan Kundera est une religion. On ne discute pas ; on se prosterne. &quot;La Fête de l&rsquo;insignifiance&quot;, dernier roman de l&rsquo;écrivain snobé par le Nobel mais accueilli par La Pléiade, est encensé. Le livre &quot;défie la pesanteur&quot; pour Le Monde, il est &quot;solaire&quot; pour L&rsquo;Express, &quot;profond&quot; pour Libération. Farandole de bonbons. Ajoutons le bel adjectif &quot;crépusculaire&quot; que les marchands de couleurs utilisent quand ils n&rsquo;ont plus rien à écrire. A 85 ans, Milan Kundera rapporte que la vie n&rsquo;a pas de sens, que l&rsquo;insignifiance est notre condition, que la bonne humeur est le meilleur médicament. Diable ! Le style ne rattrape rien : minimal mais chichiteux. Sacré Milan ! Il écrit comme Duras mais lui, il fait exprès. Il pensait que la ficelle était grosse, que ça se verrait, que le titre du roman donnait un indice.Niet. Les gogos du Flore se régalent. Hallucination collective ? Re-niet. Ces 140 pages ne valent pas tripette. Au deuxième verre de beaujolais, les thuriféraires conviennent que Kundera est assommant, qu&rsquo;il enfile les perles et que si Tartempion envoyait un texte pareil aux Éditions G., il ne passerait pas le comité de lecture. Alors pourquoi ?Jean-Pierre Marielle (à moins que ce ne soit Philippe Noiret, les versions diffèrent) ont inventé dans les années 70 l&rsquo;expression &quot;avoir la carte&quot; pour qualifier ceux qui bénéficient des mamours de la critique. Les critères sont flous quoiqu&rsquo;une sensibilité de gauche soit bienvenue. Le nouveau roman, le festival de Cannes, Mathieu Amalric, Emmanuelle Devos &quot;ont la carte&quot; comme, hier, Gainsbourg, Coluche mort, Laurent Terzieff, etc. Il va sans dire que Philippe Noiret n&rsquo;a jamais eu la carte. Il avait le succès. Kundera est farceur. Il donne les clefs de la supercherie. Staline, écrit-il, gardait ses collaborateurs après la journée de travail. Il racontait des petites histoires. Un jour de chasse, il voit vingt-quatre perdrix perchées sur un arbre. Il n&rsquo;a que douze cartouches. Il tire, en tue douze, retourne chez lui, prend des munitions, revient devant les perdrix qui n&rsquo;ont pas bougé et finit le carton. Évidemment, c&rsquo;est une blague. Personne ne rit : &quot;car personne autour de lui ne savait plus ce que c&rsquo;est qu&rsquo;une blague.&quot; Personne autour de Kundera n&rsquo;imagine que &ldquo;La Fête de l&rsquo;insignifiance&rdquo; soit un canular. Chacun vit dans son Kremlin. Pour la peine, je vais relire &ldquo;L&rsquo;insoutenable légèreté de l&rsquo;être&rdquo;, un roman, un vrai. Pas une blague.<a href="http://www.amazon.fr/f%C3%AAte-linsignifiance-Kundera-Milan/dp/2070145646/ref=sr_1_1?s=books&amp;ie=UTF8&amp;qid=1400669747&amp;sr=1-1&amp;keywords=La+f%C3%AAte+de+l%E2%80%99insignifiance">La fête de l&rsquo;insignifiance</a>, de Milan Kundera, Éditions Gallimard, 140 p., 15,90 &euro;.Source : <a href="http://www.servicelitteraire.fr/" target="_blank">Service Littéraire, le journal des écrivains fait par des écrivains</a>. Le mensuel fondé par François Cérésa décortique sans langue de bois l&#39;actualité romanesque avec de prestigieux collaborateurs comme Jean Tulard, Christian Millau, Philippe Bilger, Éric Neuhoff, Frédéric Vitoux, Serge Lentz, François Bott, Bernard Morlino, Annick Geille, Emmanuelle de Boysson, Alain Malraux, Philippe Lacoche, Arnaud Le Guern, Stéphanie des Horts, etc . Pour vous y abonner, <a href="http://www.servicelitteraire.fr/boutique/" target="_blank">cliquez sur ce lien</a>.<img alt="" height="115" src="http://static.v3.atlantico.fr/sites/default/files/staging/import/ufile/sites/atlantico.fr/files/u39253/2014/05/logo-header1_0.jpg" width="410" />&nbsp;&nbsp;

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L’insoutenable farce de Mister Kundera