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Les débits des réseaux pulvérisent les records
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La minute "Tech"

Des chercheurs italiens, suédois et coréens viennent de repousser les limites de capacités de transmission des réseaux fixes et mobiles : 448 gigabits par seconde sur fibre optique et 600 mégabits par seconde en téléphonie 4G.

Nathalie Joannes

Nathalie Joannes

Nathalie Joannès, 45 ans, formatrice en Informatique Pédagogique à l’Education Nationale : création de sites et blogs sous différentes plates formes ;  recherche de ressources libres autour de l’éducation ;  formation auprès de public d’adultes sur des logiciels, sites ;  élaboration de projets pédagogiques. Passionnée par la veille, les réseaux sociaux, les usages du web.

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Effondrement et saturation sont les deux cauchemars des utilisateurs des systèmes de communication actuels. Peurs salutaires dans la mesure où elles stimulent les recherches visant à dépasser les vulnérabilités du moment. En octobre 1957, la possibilité que le tout premier satellite artificiel - Spoutnik soviétique - puisse lâcher une bombe sur le Pentagone, centre de commandement des armées américaines est à l’origine des réseaux décentralisés devenus le web.

Trafic multiplié par 30 en 2015

Le Congrès Mondial de la Mobilité a été marqué, en février dernier à Barcelone, par une série impressionnante de chiffres et de prévisions. A la fin de 2010, il y avait dans le monde 600 millions de téléphones nomades connectés. L’enrichissement des classes moyennes dans les économies émergentes devrait doubler cette évaluation, la porter à plus d’un milliard à la fin de cette année et à cinq milliards en 2016. Selon Ericsson et Alcatel-Lucent, le volume actuel de trafic (texte, voix, photos, vidéos) devrait être multiplié par 30 en 2015. Le chinois Huawei estime qu’en 2020, le volume de données mobiles sera 500 fois supérieur à ce qu’il est aujourd’hui.

Bien sûr, Ericsson, Alcatel-Lucent et Huawei ont intérêt à faire peur aux opérateurs puisque ce sont des équipementiers qui vendent des infrastructures de réseaux de plus en plus sophistiquées. Leurs solutions optoélectroniques et logicielles coûtent cher car elles exigent d’énormes investissements financiers en Recherche et Développement. Au-delà de cette remarque, le fait est qu’à force de véhiculer des masses croissantes de contenus multimédias de plus en plus lourds, les réseaux ont un besoin assez urgent d’élargissement de leurs « tuyaux »

La 4G « avancée » 40 fois plus rapide que la 3G actuelle

Pas de panique. Les chercheurs coréens de l'Electronics and Telecommunications Research Institute (ETRI) viennent de porter à 600 mégabits par seconde  la capacité de diffusion en continu (streaming) d’un réseau expérimental de téléphonie mobile en 4G. C’est une vitesse 40 fois supérieure à celle de la 3G actuellement exploitée en Europe. Mieux : les Coréens ont réussi à harmoniser le débit du streaming avec la vitesse moyenne d’une voiture. Ils ont pu télécharger sans la moindre interruption, à raison de 120 mégabits par seconde, un film en 3 dimensions et en Haute Définition dans le véhicule en mouvement.

Réseaux optiques

Avec un budget annuel de 40 millions d’euros, les 470 ingénieurs de L’ETRI coréen ont déposé 500 brevets dans le domaine des réseaux et des logiciels. Leur système appelé LTE Advanced  sera mis en service dès cette année par l’opérateur coréen SK Telecom. L’ETRI l estime que la solution  expérimentée cette année représentera 40% du marché mondial des infrastructures de réseaux mobiles en 2021.

Fibres torrentielles pour déluges de données

Plus récemment, les ingénieurs italiens de l’institut TECIP de Pise et ceux du Consortium National Interuniversitaire pour les Télécommunications ont fait reculer très loin les limites attribuées aux performances du réseau en fibre optique, celui de la firme suédoise Ericsson en l’occurrence : 448 gigabits par seconde au lieu de 100 gigabits par seconde pour les meilleurs réseaux commerciaux en service aujourd’hui. Exploit abstrait qu’il convient de traduire en expériences d’utilisateurs moyens, soit: 100 millions d’appels téléphoniques simultanés par seconde, 7 millions de flux vidéo par seconde, 225 000 connexions ADSL à 20 mégabits par seconde, 500 films « normaux » ou 20 films en haute définition, toujours en une seconde.

Cette fibre de verre torrentielle n’oppose pratiquement pas de résistance à la fulgurance des signaux lumineux sur des centaines de kilomètres. Cependant, elle n’arrivera pas au pied des immeubles. Elle servira juste à désengorger les cœurs de réseaux, à permettre aux « gares de triage » installés sur les réseaux fixes et mobiles de répartir plus rapidement les paquets de données. Fluidifier, en somme, un trafic de plus en plus important. Des « cheveux d’ange » torrentiels pour écouler un déluge de données. C’est une des réponses aux phantasmes d’affaissement et de saturation.

J’en parlais à ma concierge ce matin. « Mais qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire de tous ces débits-là ? », s’est-elle enquis car elle veut devenir geekette elle aussi. « Des économies, Mââââme Michu, des économies…Car, voyez-vous, la prouesse italo-suédoise ne modifie pas les réseaux physiques. Elle en augmente les capacités par assemblage algorithmique des données avant leur transmission sur double porteuse photonique. Ce qui ne coûte pratiquement rien. Vous devriez donc recevoir plus de contenus pour moins cher. » Elle a levé les yeux au ciel, soupiré et eut cette émouvante pensée d’apprentie geekette : « Quand même, c’est beau le progrès technique.»

(Informations brutes collectées par l’ADIT, veille technologique assurée par les Services Scientifiques des ambassades de France dans le monde)

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