Le style français qui ne se prend pas au sérieux, le cadran qui se prend pour un sextant de marine et l'œuf en chocolat qui se prend pour la place Vendôme : c'est l'actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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C'est l'œuf en chocolat le plus cher au monde : 28 000 euros. De l'art culinaire associé au nouvel art joaillier : double péché de gourmandise...
C'est l'œuf en chocolat le plus cher au monde : 28 000 euros. De l'art culinaire associé au nouvel art joaillier : double péché de gourmandise...
©Business Montres & Joaillerie

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Et aussi : les 100 diamants de la Longines préférée de Kate Winslet, la Nixon qui surfe sur les tendances et la montre que Jean-Claude Dusse aurait mérité dans Les Bronzés...

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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BRISTON : Une inimitable touche française pour mettre en scène le temps…

Une nouvelle marque française fondée par un vétéran du luxe horloger, qui a choisi de renouveler l’imaginaire qui s’attache aux montres accessibles. Briston n’est ni une griffe de mode, ni un prétexte pour accessoiriser au poignet sa tenue du jour, ni surtout une marque de montres « à la suisse », avec tout ce que cela peut comporter de pompeux verbiages et de prétentions mécaniques. Briston, c’est un concentré d’esprit français – impertinent, élégant, enraciné et décalé – pour le style et une leçon d’horlogerie contemporaine pour le concept accessible (200-300 euros) et pour la qualité d’exécution : les boîtiers de fore « coussin » sont en acétate (le même matériau ultra-léger que vos lunettes), avec des couleurs à la mode ou des nuances « écaille de tortue » qui contrastent avec les bracelets de type « militaire », eux aussi très amusants, les mouvements électroniques provenant de la manufacture japonaise Miyota. Deux modèles (trois aiguilles-date) ou chronographe (trois compteurs) et une vingtaine de propositions qui rafraîchissent l’idée qu’on se fait d’une montre facile à vivre au milieu des années 2010 : sans se prendre au sérieux, Briston prend très au sérieux son métier de metteur en scène du temps…

LONGINES : Les 100 diamants de la Grande Classique…

Si Kate Winslet vous fait craquer (ci-dessous), demandez-vous quelle montre l’habille d’un rien. Enfin, façon de parler, parce que la LGCL (La Grande Classique de Longines) fait scintiller une centaine de diamants sur un boîtier ultra-mince particulièrement élégant (4,6 mm d’épaisseur pour 29 mm de diamètre). Le choix de l’acier permet de contenir l’habituelle extorsion de fonds helvétique à un niveau raisonnable, même avec un cadran (noir, blanc ou bleu) serti de 12 diamants qui ponctuent les heures. Une charmante idée de cadeau…

SHAWISH : Une double gourmandise chocolato-joaillière…

Cette jeune marque de joaillerie suisse n’existe que depuis cinq ans, mais elle commence à faire référence : « Nous croyons à l’impossible et nous voulons être associés à l'exceptionnel », répète son fondateur, Mohamed Shawesh, qui ne manque pas d’imagination, comme en témoignent ses dernières collections. Clin d’œil aux fêtes de fin d’année, il vient ainsi de créer ce qui sera « l’œuf en chocolat le plus cher du monde » (27 000 euros) si le Guinness Word Book of Records veut bien homologuer l’exploit. Cette pièce unique a été développée avec le chocolatier français Philippe Pascoët, un Breton chocolamaniaque installé en Suisse. Au cœur de l’œuf en chocolat noir du Venezuela (65 %), qui fait 20 cm de haut, un pendentif Dandy Emerald de la ligne Magic Mushroom : Sur un pied finement godronné se pose un chapeau charnu serti de 314 diamants blancs (5,44 cts) ponctué de 64 émeraudes (0,9 ct). Une gourmandise à déguster sans modération pour peu qu’on puisse se l’offrir et à dévorer des yeux autant que du palais. Pour les gourmands quasi-nécessiteux du nouveau luxe international, les deux maisons ont développé une édition limitée de 14 exemplaires, plus petits, à des prix plus accessibles (compter tout de même 2 500 euros) : on y découvrira un Mini Mushroom Diamond en or blanc 18 carats, et serti de 46 diamants (0,32 cts). Une idée de cadeau très originale qui fera sensation sous le sapin. Pas belle, la vie rêvée des riches ?

NIXON : De l’art de surfer sur les tendances pour donner l’heure…

Marque issue du surfwear, Nixon peut se flatter d’un beau parcours dans l’univers des montres, avec des collections saisonnières qui n’oublient jamais de miser sur tous les détails passagers de la mode. La nouvelle série des The Rover témoigne de cet esprit attentif à chevaucher la bonne vague : cadrans stricts, mais ultra-lisibles, avec les trois couleurs de rigueur pour rendre la montre crédible, mouvements électroniques éprouvés, taille contenue, lunette d’allure sportive, chic de l’or ou de l’acier satiné, super-chic du bracelet en toile et cuir, qui évoque les équipements vintage des explorateurs d’autrefois. L’ambiance est artisane et les prix ne dépassent pas les 150 euros : les jeunes générations adorent ce style qui les change de l’heure numérique affichée par leurs smartphones

JUVENIA : Trois aiguilles bizarres qui ne ressemblent à aucunes autres…

Juvenia est une marque Swiss Made très ancienne (1860), d’autant moins connue qu’elle réservait jusqu’ici l’essentiel de sa production aux marchés asiatiques (ses propriétaires sont de Hong Kong). Elle commence à débarquer en Europe, et notamment en France, où les amateurs regardent la nouvelle Sextant d’un autre œil : le cadran semble sortir d’une table des cartes comme on en trouvait sur tous les bateaux avant la banalisation du GPS – mais ça pourrait aussi ressembler à une table d’architecte. Le rapporteur tourne autour du cadran, mais son index central (noir) indique les heures. La pointe en flèche de la grande règle indique les minutes. La double aiguille qui ressemble au compas d’une boussole indique les secondes. Pour la date, le guichet à 3 h suffit. La carrure de cette montre délicatement galbée est fine, ce qui donne beaucoup d’élégance à son boîtier de 40 mm, mais aussi beaucoup de confort au porter (environ 3 700 euros). Le mouvement automatique est suisse, donc fiable et précis. Un amusant exercice pour les amateurs de montres qui ne ressemblent pas aux autres…

BRÈVES DE REMONTOIR : C’est toujours bon à savoir et à raconter…

♦♦♦ MONTRES EN IMPRESSION 3D : et si la prochaine révolution horlogère était celle des montres auto-produites avec des imprimantes 3D ? Ces machines permettent aujourd’hui de créer des boîtiers complets, des aiguilles et des cadrans. Les marchands de mouvements et de bracelets ne manquent pas pour équiper ces montres, le tout étant de posséder les fichiers numériques qui permettent de les créer, à des prix amusants, dans les matériaux de votre choix (acier, titane, aluminium, or ou plastique). Le métier horloger de l’avenir, c’est peut-être créateur de plans pour imprimer des montres…

♦♦♦ FAROL : pour les « voileux » et les passionnés de sports nautiques, Farol est une marque de couteaux marins français. Partant du principe que, pour un marin, la montre est presque autant importante que le couteau [la décence empêche de parler du troisième instrument, mais chacun aura décodé], Farol tente de régater sur le marché de la montre, avec une fabrication « Made in La Rochelle » (composants commandés dans le Grand Ouest, sauf le mouvement, qui est suisse) de la prochaine LR6x2, qui se fait remarquer par son concept de boîtier-container indépendant et détachable de la carrure ou s’attache le bracelet…

♦♦♦ ITAnano : prêts pour la prochaine grande leçon de « planter du bâton » ? Dans Les Bronzés font du ski, Jen-Claude Dusse n’aurait jamais réservé de moniteur s’il avait pu porter la nouvelle montre de l’Ecole de ski français (ESF), dessinée par Alessandro Baldieri, le designer qui a lancé la marque (italienne) ITAnano : en bleu-blanc-rouge, cette Albatross Grande [le nom est effectivement… atroce !] frime assez pour classer son porteur parmi les cadors qui portent les espoirs de l’ESF. Si vous tenez quand même à vous vautrer dans la poudreuse ou si vous êtes pris dans une avalanche, elle est étanche à 100 m. Ne le répétez pas, mais, de loin (disons à trois tabourets de bar de distance), elle ressemble furieusement à la nouvelle Rolex Yacht-Master II, mais elle vous coûtera moins de 150 euros à l’ESF…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

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