Grippes, gastros et autres maladies d'hiver : écoutez les réseaux sociaux<!-- --> | Atlantico.fr
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Les réseaux sociaux permettent désormais de géolocaliser un foyer de maladie et de suivre sa progression.
Les réseaux sociaux permettent désormais de géolocaliser un foyer de maladie et de suivre sa progression.
©DR

Minute tech

Une alerte grippe dans votre quartier sur votre mobile ou sur Facebook ? C'est déjà possible aux Etats-Unis, où les réseaux sociaux permettent de géolocaliser un foyer de maladie et de suivre sa progression.

Les Etats-Unis sont actuellement en proie à une épidémie de grippe, la plus dure, dit-on, depuis quelques décennies. Un continent alité a retrouvé de l’intérêt pour des applications et services en ligne qui permettent de géolocaliser - ou d'obtenir une vue d'ensemble de la progression - d'un foyer de maladie ou une pathologie, la grippe, bien sûr, mais aussi la varicelle ou l'obésité. 

Carte de veille de la gastro-entérite en France (fin 2012)

Actuellement des applications "spécial grippe" font leur apparition aux Etats-Unis, en apparence fantaisistes ; Help I have the flupromet d'analyser les messages de votre réseau, à la recherche des mots "cough" (toux), "sneeze" (éternuement), "flu" (grippe) pour identifier le coupable : celui qui vous a refilé le virus. Germ tracker, une autre application (pour New-York, Boston, San Francisco et Rochester) promet, elle, de surveiller la progression des germes et maladies en analysant les messages des réseaux sociaux, et d'alerter l'hypocondriaque quand il traverse une zone à risques.

Le pitch de l'application Helpflu "Qui m'a rendu malade ?" : "Rien ne vous fera vous sentir mieux que de pouvoir accuser quelqu'un"

Est-ce si fantaisiste ? Sur Twitter, les flux quotidiens sont émaillés de commentaires sur la santé, la sienne ou celle des proches, au jour le jour : une mine d'info. En juillet dernier, Adam Sadilekde l'université de Rochester a présenté les résultats d'une étude sur 4,4 millions de tweets donnant la géolocalisation de plus de 630 000 utilisateurs, avec un algorithme dressé pour repérer certains mots clés associés à une géolocalisation. Pour lui, il n'y a aucun doute. Gastro, grippe ou rhume des foins, les messages sur Twitter permettent de prévoir jusqu'à huit jours à l'avance un risque de maladie. Twitter saurait donc avant vous quand vous allez tomber malade. Des alertes envoyées par Twitter ou SMS pourraient donc permettre de faire oeuvre de prévention.

La progression de la grippe en Californie selon l'outil de suivi de Google

Épidémiologie informatique

En attendant de modéliser et d'affiner ce nouveau type d'alertes, on peut se référer à un service déjà classique de Google. Son Suivi de la grippe analyse, depuis la fin des années 2000 les recherches des internautes, souvent liées à l'apparition des premiers symptômes, pour pister la grippe en temps réel dans le monde entier. L'exactitude de sa veille, probante, a fait l'objet d'une communication dans la revue scientifique Nature. Le service existe également pour la dengueFluFact propose en plus une alerte par e-mail quand la grippe fait son apparition dans une zone donnée. En France, Grippenet compose une carte d'une veille sanitaire (projet européen Influenzanet) de la grippe à partir des déclarations directe des  volontaires enrôlés dans son programme, une première tentative pour obtenir directement des données vérifiables auprès de la population.

L'exploitation des données des moteurs de recherche ou des réseaux sociaux pour des opérations de prévention santé ne fait que commencer et elle a déjà un nom : computational epidemiology ou épidémiologie informatique.Deux universités américaines, l'université d'Iowa et l'université du nord-Texas, financent des laboratoiresqui travaillent sur quelques programmes préfigurant des usages futurs, comme la surveillance fine de certaines pathologies ou le repérage des personnels médicaux prioritaires dans les campagnes de vaccination, à partir, une fois de plus, des réseaux sociaux.

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