Déplacements à l'étranger cet été : gare au choc de la facture de votre smartphone !<!-- --> | Atlantico.fr
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Le "grand marché unique" européen des télécommunications rêvé pour 2015, à tarifs identiques partout, attendra.
Le "grand marché unique" européen des télécommunications rêvé pour 2015, à tarifs identiques partout, attendra.
©Reuters

La minute Tech

La saison des voyages à l'étranger, et donc celle du mobile sur roaming, arrivent. Les tarifs d'appel et de connexion en itinérance vont baisser grâce à l'Europe. Pourquoi alors encore et toujours tant de mauvaises surprises et un decryptage aussi laborieux de grilles tarifaires illisibles ? Le consommateur reste globalement seul avec des solutions acrobatiques pour se prémunir des retours douloureux.

Les années passent, les prix baissent, mais rien n'y fait : la multiplication des smartphones, des déplacements hors couverture de l'opérateur national, l'habitude de se connecter à Internet depuis son mobile, font du choc de la facture après un déplacement à l'étranger une tradition : le fameux et toujours douloureux "roaming" (itinérance). 

L'Europe vote moins cher

Le "grand marché unique" européen des télécommunications rêvé pour 2015, à tarifs identiques partout, attendra. Depuis 2009, de poussives tractations voulues par l'Europe n'arrivent à arracher que de légères baisses de tarifs à paliers et des "alertes" obligatoires pour protéger le consommateur du surendettement, de retour chez lui. A compter du 1er juillet 2012, les eurodéputés ont imposé de nouvelles baisses. Les consommateurs ne devront pas payer en itinérance, au prix de détail, plus de 29 cents par minute pour un appel, 8 cents par minutes pour un appel reçu à l'étranger. 9 cents pour envoyer un texto (contre 13 aujourd'hui). 70 cents par Megabyte pour naviguer sur internet ou télécharger (facturée au kilobit effectivement utilisé). Les prochains paliers feront passer Mo à 45 cents, puis à 20 les 1er juillet 2013 puis 2014.

Que Choisir trouve que ces baisses ne sont pas suffisantes, c'est son job. Le magazine a publié la grille de tarifsqu'il estimerait plus juste... Pour lui, la possibilité promise dans un proche futur par l'Europe de pouvoir contracter un forfait temporaire auprès d'un opérateur local sans changer de téléphone ne simplifiera pas forcément la vie (trouver en déplacement un opérateur qui vous fasse un contrat dans un nuage de paperasses...) et vous placera toujours face aux mêmes quatre grands noms européens, toujours très complices. Mais une initiative européenne est déjà atteinte : l'obligation pour les opérateurs d'avertir par SMS le client d'un dépassement ou d'un niveau élevé de consommation de données en itinérance, afin d'éviter le 'bill shock" (le choc de la facture).

Les frontaliers, martyrs du roaming, ont des opérateurs de niche, les parcs téléphoniques des entreprises ont les leurs pour maîtriser les coûts des communications des employés en déplacement. Mais les particuliers sont toujours aussi démunis pour décrypter les offres et conditions. 

Les opérateurs proposent avant tout des mesures de prévention : des alertes par SMS en cas de dépassement et, pour Orange, une applicationpermettant de suivre ses consommations, ainsi qu'un forfait voix/sms/données pour de 4 à 5 euros jours. SFR a de son coté une option Suivi conso qui signale par SMS le palier des 45 euros dépensés. Des forfaits journaliers ou hebdomadaires englobant voix/sms/données à prix modiques commencent à être proposés. Mais un nouveau traquenard surgit. Comment jauger la consommation en données d'un mail, la mise à jour d'une application afin de rester dans les clous de ces forfaits?  Une abonnée suisse, échaudée par sa facture à son retour de Hong Kong, donnait l'été dernier ces repères. "une géolocalisation avec Google Map: près de 1 Mo.Un check-in avec Foursquare: près de 0.5 Mo. Consulter ses tweets (refresh avec téléchargement des 40 derniers tweets): près de 0.1 Mo".

Les besoins, budgets, et pays concernés pour le roaming, représentant une infinité telle de variantes qu'il est difficile de trouver de véritables guides. L'utilisateur chevronné et grand voyageur est souvent le meilleur et seul informateur. Pour celui-ci, Orange détiendrait actuellement l'avantage pour l'Europe, mais le réseau des hot-spots wifi serait un argument pro SFR pour le reste du monde. Que les sections commentaires des forums sur la téléphonie mobile restent la principale source d'informations des consommateurs prouve le manque de transparence et l'illisibilité des grilles tarifaires. 

Les applications sur mobile restent elles aussi d'un secours artisanal : Skype et ses applications sur mobile ne sont plus à présenter pour passer des appels et sms gratuit ou à très bas coût. La condition : avoir accès à l'étranger à une connexion wifi, si possible gratuite, d'assez bonne qualité. L'application Viber (iphone, Android, Blackberry) est aussi populaire : elle permet d'échanger appels et SMS gratuits mais il est nécessaire que le correspondant l'ait téléchargée aussi et qu'il possède la dernière version. A anticiper avant un départ.

Pour contrôler la facture des communications et surfs en roaming, l'unanimité se fait entre initiés autour de l'achat sur place de carte SIM ou Internet prépayées locales (en vérifiant que son téléphone sera "désimlocké" à temps pour accepter une nouvelle carte SIM, une opération pas toujours rapide auprès des opérateurs). Une journée d'Internet mobile illimité à 1,5 dollar aux Etats-Unis, c'est imbattable...

Quant au parlement européen, gardien du consommateur, il a interpellé la Commission européenne dans ses conclusions : si en 2016, il n'existe toujours pas de réelle concurrence entre opérateurs au niveau européen, il demande que soit fixé un tarif unique sur tout le territoire européen..

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