Quand le sport incline le balancier et quand le satellite fait de la plongée : c’est l’actualité de rentrée de nos montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Atlantic Tac

Mais aussi un squelette de saison sur trois axes, des "tubes" qui nous arrivent de Tchéquie et un saphir bleu tombé de l’espace…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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MB&F : Le « tube » de l’automne…

Cet « objet du temps » pas vraiment comme les autres est une « machine » comme aime à les imaginer le laboratoire créatif MB&F (Maximilian Büsser and Friends), mais c’est aussi – en plus d’être une « horloge » qui affiche l’heure – une lampe, imaginée par l’artiste berlinois contemporain Frank Buchwald, et un spectaculaire élément décoratif. Sa vocation horlogère lui vaut d’être proposée dans le réseau des M.A.D. Gallery mis en place par MB&F (Genève, Taipei, Hong Kong, Dubaï). L’idée de cette Nixie Machine III était d’utiliser les fameux « tubes Nixie », des sortes d’« ampoules » dont les filaments forment des chiffres : c’était révolutionnaire dans les années 1950 pour afficher des informations sur les premiers ordinateurs, sur des compteurs industriels ou sur des horloges. Par miracle, ces tubes Nixie sont toujours fabriqués en Tchéquie : ils ont gardé un charme désuet que Frank Buchwald met au service de ses « Nixie Machine » qui semblent sorties d’un film de science-fiction d’autrefois. Cette « Machine » donne vraiment l’heure, à la seconde près, avec une connexion Internet qui permet de régler l’affichage, la luminosité ou les fuseaux horaires. Les finitions artisanales sont exemplaires (travail à la main du métal, polissage à la main des composants, etc.) et dignes de la haute horlogerie et des beaux-arts de la mécanique contemporaine, ce qui explique le prix relativement élevé (comptez dans les 30 000 euros) de cette spectaculaire sculpture horlogère, réalisée comme il se doit en série limitée (18 pièces). C’est un vrai « jouet de garçon », que les grands enfants qui en ont les moyens ne sauront refuser…

GREUBEL FORSEY : Les « valeurs » du sport…

Atelier haut horloger de référence pour son ingéniosité mécanique et spécialiste des « inventions » virtuoses en matière de précision, la manufacture Greubel Forsey se sent pousser des ailes « sportives » : son nouveau Balancier S entend ainsi marier un de ces grands balanciers « inclinés » qui sont la spécialité de la maison [c’est un gage d’hyper-précision mécanique] avec un boîtier en titane étanche à 100 m – gage, lui, de vie plus active et de haute horlogerie plus trépidante. Le résultat est d’autant plus intéressant que le boîtier légèrement ovoïde conjugue ergonomie (grand confort au porter, bracelet en caoutchouc), résistance, performances mécaniques et originalité esthétique. Comme suspendu en l’air, le grand balancier posé en porte-à-faux (30° par rapport à l’horizontal) apporte sa touche spectaculaire, de même que le superbe « pont-arche » semble placer tout le train de rouages en apesanteur. Les pointes rouges des aiguilles (notez le disque de la petite seconde à huit heures) complètent l’allure « sportive » de cette montre, qui ne craint pas d’afficher les valeurs de la marque en les gravant sur les moindres surfaces libres du boîtier : c’est de la haute horlogerie épigraphique, qui rejoint la tradition des inscriptions en grec archaïque retrouvées sur la fameuse « Machine d’Anticythère », premier « ordinateur » mécanique de l’histoire, daté d’environ 2 200 ans…

FRANCK MULLER : Le « squelette » de la rentrée…

Les horlogers suisses ne peuvent pas s’empêcher de « squeletter » leurs montres, c’est-à-dire de le rendre visuellement encore un peu plus complexes en exhibant, en ciselant et en dénudant le plus d’éléments mécaniques qu’ils peuvent : les montres y gagnent parfois en mystère ce qu’elles y perdent en lisibilité, mais l’idée est de souligner avec emphase la générosité méchanicienne de la pièce. Même sans ce squelettage, la Franck Muller Vanguard Revolution 3 aurait été des plus spectaculaires : il s’agit d’un « tourbillon » (le mécanisme qui règle la précision de la montre en tournant sur lui-même) qui fonctionne en rotation sur trois axes pour gagner encore en précision. Dans le boîtier très contemporain de la collection Vanguard, cette giration permanente de « cages » enchevêtrées est un spectacle fascinant, que le contraste entre le noir des ponts ajourés et le rouge des indicateurs vient encore renforcer. Mécaniquement, c’est évidemment d’une virtuosité micromécanique qui confine au chef-d’œuvre, ce tourbillon trois axes s’offrant le luxe d’une réserve de marche d’environ dix jours sans remonter la montre. Clou du spectacle : on peut admirer les trois axes en rotation (une heure dans un sens, huit minutes dans l’autre, soixante secondes pour le dernier) sous une bulle de verre saphir qui fait plus ou moins office de loupe. On préfère ne pas vous donner le prix, mais il est tout aussi spectaculaire : heureusement, ce tourbillon Vanguard est garanti cinq ans !

GIRARD-PERREGAUX : La « lumière » du saphir…

Encore un tourbillon mécanique ! Sauf que celui-ci s’habille de verre saphir bleu azur pour mieux capter la lumière et mettre en valeur l’infinie subtilité de ses trois « ponts » stylisés en titane – un héritage précieux des lointaines montres de poche de la maison Girard-Perregaux, à la fin du XIXe siècle (à l’époque, ces « ponts » étaient en or). Dans son exceptionnel boîtier de 46 mm, la Quasar Azure apparaît ainsi comme un mystérieux engin mécanique venu de l’espace, qui semble flotter dans la lumière bleue de son boîtier transparent : la petite touche bleue des aiguilles sonne un rappel discret de cette génétique cosmique. Un détail qui ne manque pas de… poids : la « cage » du tourbillon abrite 80 composants, mais elle ne pèse guère plus, au total, de 0,25 g – c’est dire la délicatesse de la mécanique. Une montre dont on peut tomber amoureux, mais, comme l’amour n’a pas de prix, on préfère ne pas vous avouer celui de cet ovni mécanique…

CITIZEN : Le « signal » venu de l’espace…

Après autant de merveilles mécaniques tarifiées à des altitudes stratosphériques (et même pire !), un retour apaisé sur cette Terre, dont on sait qu’elle est composée à 70 % d’océans, où les montres de plongée s’imposent. Faisons confiance à Citizen, qui nous propose pour moins d’un millier d’euros une « plongeuse » technologiquement très avancée : la Satellite Wave GPS Diver 200 m est même la première montre de plongée dotée d’un GPS et alimentée à l’énergie solaire. Au cas où le plongeur aurait des doutes sur le lieu de ses exploits, un disque mobile affiche à l’intérieur du cadran les plus beaux sites de plongée de cette planète, avec leurs fuseaux horaires de référence. Le GPS sert ici à afficher l’heure et la date avec la précision ultime des satellites du réseau GPS (quarante fuseaux horaires reconnus et trois secondes à peine pour afficher le signal ainsi capté). Le tout dans ce Super Titanium dont Citizen a fait une spécialité : ce matériau est à la fois plus résistant aux rayures et à la corrosion que les titanes classiques. On ne vous raconte pas la qualité du composé luminescent qui permet une visibilité parfaite de la montre, même dans l’obscurité des grands fonds : ça va attirer la curiosité des poissons ! Petits poignets s’abstenir : ce concentré de hautes technologies cosmico-océaniques réclame tout de même un boîtier de 47 mm ; mais il est fourni avec deux bracelets.

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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