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Quand il est question de secondes paraboliques et de couleurs coralliennes : c’est l’actualité des montres aux premiers jours de 2020
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Atlantic Tac

Mais aussi les rotations d’un écrin de haute malletterie, le ruban rouge d’un grand horloger tricolore, l’art de le dire avec une seule fleur et une vingt-cinquième montre pour le commander Bond…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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RICHARD MILLE : L’honneur d’un horloger français…

Pour une fois, nous n’allons pas parler d’une montre, mais d’un homme ! Pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de Richard Mille, l’horloger français le plus connu dans le monde, celui qui a construit, depuis l’an 2000, la plus belle saga de toute l’horlogerie mondiale et celui qui vend les montres les plus chères du monde [si on prend en compte le prix moyen des pièces de sa collection, qu’on peut situer entre 150 000 euros et 200 000 euros – ce qui n’est pas rien !]. Certes, ses montres sont Swiss Made – comment faire autrement dès qu’on se mêle de qualité horlogère ? – et son terrain de chasse plutôt situé dans les pays émergents, mais la Légion d’honneur que ce sexagénaire toujours « vert » vient de se voir décerner est un message d’encouragement pour toute la nouvelle génération horlogère française : c’est d’un destin à la Richard Mille qu’ils rêvent tous et c’est d’une démarche à la Richard Mille qu’ils devraient tous s’inspirer – avec un message fait de non-conformisme assumé, d’audace créative, de radicalisme conceptuel, d’intuition marketing, de rigueur commerciale et d’empathie communicative [c’est en tout cela qu’il est sans doute le moins « suisse » des horlogers « suisses »]. Félicitations, cher M. Mille, pour ce ruban rouge à la boutonnière : il honore le retour en force d’une très ancienne et très puissante tradition horlogère française…

YEMA : Des secondes en impesanteur parabolique…

Tiens, en parlant d’horlogerie française et de Richard Mille, on a vu se confirmer en 2020 la renaissance de la marque Yema, dont Richard Mille avait été un des directeurs dans les années 1990, avant qu’elle ne périclite et qu’elle ne soit à deux doigts de disparaître. Récemment relancée, la maison Yema a renoué avec son identité comme avec sa tradition avant-gardiste des années 1980, quand elle avait envoyé la « première montre française » dans l’espace, en collaboration avec le CNES (Centre national d’études spatiales) ; en 1982, c’est avec une Yema au poignet que le premier Français, qui était aussi le premier Européen, s’était envolé vers l’espace. Cet exploit de Jean-Loup Chrétien avait été confirmé en 1985 avec l’arrivée de Patrick Baudry, équipé d’une Spationaute Yema, à bord de la navette Discovery. La nouvelle Spacegraf Zero-G est inspirée par cette tradition, mais elle célèbre aussi les trente ans des premiers vols paraboliques en France : on repère sur la montre un décompte rouge des secondes (entre 22 et 44 secondes : le temps d’un vol parabolique en impesanteur). Le compteur des minutes à six heures rappelle la vocation chronographique de cette Spacegraf, dont on regrettera seulement que, faute d’un « moteur » français, elle soit obligée de recourir à un mouvement japonais, mais ce n’est que pour rendre son prix plus accessible (entre 400 euros et 500 euros selon les versions)…

PINEL & PINEL : Rotativement vôtre…

Remonter une montre à mouvement mécanique n’est pas la pire des occupations, mais il y a tout de même plus créatif – c’est ce qui fait le succès des remontoirs rotatifs dont Swiss Kubik s’est fait une spécialité. Le fameux malletier parisien Pinel & Pinel a décidé d’ajouter à ses collections d’objets dédiés à l’horlogerie [Fred Pinel nous a déjà proposé une malle pour ranger les montres et différentes « boîtes » à montres] une série d’écrins rotatifs encore plus horlogers, puisque directement inspirés par les codes des icônes contemporaines de l’horlogerie. Si le « moteur » de ces Twin est signé Swiss Kubik [c’est une garantie de qualité et d’efficacité, avec une personnalisation du remontage pilotable à partir d’une application pour smartphone], l’exécution est très Pinel & Pinel : gainage de cuir ou de toile, lunette en aluminium, attention portée au moindre détail et tradition de la malletterie « à la française ». Ce n’est pas donné (1 350 euros), mais la réalisation est sympathiquement artisanale (atelier parisien dans le XXe arrondissement), avec différentes options de décoration, toutes plus évocatrices les unes que les autres d’un certain art de vivre horloger. En vente à Paris chez Romain Réa (Saint-Germain-des-Prés et Champs-Élysées)…

OMEGA : Les codes tropicalisés d’un agent secret…

On attendait la sortie du prochain James Bond, Mourir peut attendre, pour février, mais ce ne sera finalement qu’en avril que nous pourrons découvrir les vingt-cinquièmes exploits de l’agent secret 007, interprété pour la dernière fois par Daniel Craig. Pour nous faire patienter, on peut déjà vous « révéler », comme depuis maintenant un quart de siècle, James Bond portera une montre Omega Seamaster. Plutôt réussie, cette Diver 300 M Edition 007 est d’inspiration résolument « militaire », tendance rétro. Boîtier en titane de 43 mm, dont le fond est gravé de marquages de style réglementaire soigneusement codés [0552 étant le code du personnel de la Navy britannique, 923 7697 désignant une montre de plongée, A pour indiquer une couronne vissée, 62 pour l’année du premier passage de James Bond sur grand écran et 007 pour le matricule du commander Bond], mouvement Omega de haute horlogerie mécanique (échappement co-axial ultra-performant), bracelet en titane ou en textile Nato, cadran en aluminium « tropicalisé » et allure on ne peut plus virile. Sous le signe de la pointe de flèche (broad arrow) qui marque les « propriétés » de Sa Gracieuse Majesté britannique (donc les montres « réglementaires »), c’est l’instrument des nouveaux aventuriers urbains, en série limitée comme il se doit…

DOXA : Un cocktail de couleurs qui ravira les poissons coralliens…

Le retour de Doxa sur le devant de la scène est à mettre au crédit du millésime 2019 pour ce qui concerne l’horlogerie : cette marque spécialisée dans les montres de plongée n’avait pas disparu, mais elle s’était assoupie sur ses lauriers, glanés dans les années 1960 au poignet de célébrités comme le commandant Cousteau et tout l’équipage du légendaire navire d’explorations subaquatiques Calypso. Donc, revoici la Sub 200, plus Swiss Made et plus fidèle à ses origines que jamais, mais interprétée dans des couleurs qui rendent plus joyeuses les palanquées : orange Professional, jaune Divingstar, bleu marine Carribean, turquoise Aquamarine, argenté Searambler et noir Sharkhunter [merci pour le franglais !]. Les bracelets en caoutchouc sont assortis à la couleur des cadrans et, quoique les mouvements automatiques soient d’une excellente facture suisse, le prix sait rester plus que raisonnable – autour des 900 euros pour une « plongeuse » de 42 mm éprouvée à 200 m. Avec de telles couleurs, on va épater les poissons des récifs coralliens…

ICE-WATCH : Dites-le avec une simple fleur…

Un bouquet, c’est parfait pour commencer l’année. Une seule fleur dans une montre, c’est bien mieux pour faire refleurir l’optimisme et anticiper le retour du printemps dans une douzaine de semaines. L’avantage de la nouvelle collection Ice Flower, c’est qu’elle ne nous fait pas… une, mais des centaines de fleurs, cernées d’or et habillées de silicone tout doux, dans un style Liberty retrouvé avec bonheur aussi bien que dans des motifs plus légers, plus graphiques, plus ingénus ou plus passionnés, comme cette rose posée sur son velours noir de [le tout pour moins de 100 euros : on croit rêver !]. S’il faut le dire avec des fleurs, on le dira avec une Ice-Watch et, s’il vous le redire avec d’autres fleurs, ces Ice Flower nous laisse le choix de nous exprimer autrement…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004... 

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