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Quand coulent les heures de bronze et quand roulent les nanobilles dorées : c’est l’actualité des montres à la veille de l’hiver
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Atlantic Tac

Mais aussi le clic-clac moelleux d’un chronographe pas comme les autres, la chaleur du bronze patiné, le bouquet qui annonce le printemps et la montre connectée qui ne dit pas qu’elle l’est…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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ANONIMO : La chaleur d’une oxydation…

Depuis le temps qu’on vous dit que nous vivons un grand retour à l’âge de bronze ! Les marques horlogères n’en peuvent plus de proposer des montres dans ce métal plus ou moins oxydable [on peut contrôler l’évolution de la patine avant que le vert-de-gris ne colonise le boîtier], mais dont la couleur « chaude », très différente de l’or, séduit beaucoup. Commençons par la marque Anonimo (aujourd’hui suisse, hier italienne) qui nous propose son chronographe automatique Militare en version franchement oxydée : puisque le bronze est un métal « vivant », dont l’évolution chromatique reflète une partie de la vie du porteur [en fonction de son alimentation, de son activité ou de lieu de résidence : le bronze se patine plus vite au bord de la mer qu’à la montagne], autant en profiter pour en tirer des effets de matière surprenants. Même la boucle du bracelet est oxydée ! Rappelons au passage que la marque Anonimo, alors florentine, avait été pionnière dans la création de boîtiers en bronze pour ses montres de plongée. Cadran bleu, comme il se doit pour une montre vraiment à la mode, et prix pas forcément câlin (comptez autour des 5 000 euros), mais originalité garantie…

GRAHAM : Le clic-clac d’un déclencheur militaire…

C’est une véritable « arme de guerre » que nous propose la marque suisse Graham avec son chronographe en bronze Chronofighter : au lieu d’appuyer sur un poussoir latéral comme on le fait généralement avec tout chronographe qui se respecte, on utilise un « déclencheur » directement inspiré par les compteurs qui étaient utilisés pendant la Seconde Guerre mondiale à bord des avions de bombardements alliés (il s’agissait de chronométrer le largage des bombes). L’idée a été reprise sur ces montres-bracelets, exécutées en bronze « nautique » soigneusement satiné (44 mm de diamètre pour ce boîtier). La sensation de ce déclenchement du chronographe – un moelleux clic-clac – est très agréable et très aisée avec le pouce. On trouve différentes couleurs de cadran, mais le vert militaire légèrement « soleillé » – et assorti au bracelet – convient parfaitement à cet « instrument » très urbain, qui nous propose également un affichage du jour et de la date sur la gauche du cadran, ce qui est assez particulier. De même que s’avère très « regardé » [par vos voisins et vos voisines de bar] le déclencheur du chronographe placé à gauche de ce chronographe spectaculaire, dont le prix est malheureusement très suisse (un peu moins de 5 000 euros)…

ORIS : La stabilisation du bronzage…

Une dernière proposition « bronzée » : la réinterprétation de la fameuse Big Crown (« grosse couronne », qui a été surdimensionnée pour remonter la montre, comme du temps où les pilotes portaient des gants tellement on se gelait en altitude) d’Oris, cette fois en bronze, avec un cadran assorti et une date « circulaire » (repérage par aiguille tout autour du cadran). Dans les années 1930, de telles montres étaient l’équipement de base des pilotes d’avion civils et militaires. Pourquoi du bronze ? Parce que c’est la mode et parce que c’est du meilleur effet avec un cadran assorti ! Ici, l’oxydation est maîtrisée et stabilisée dans la durée. Plus d’oxydation « sauvage » ! Le mouvement automatique est suisse, mais pas le prix, qui devrait se situer dans les 1 800 euros – ce qui relève de l’exploit pour une montre Swiss Made à ce niveau de qualité…

ICE-WATCH : Le bouquet dont on ne se lasse pas…

Après toutes ces « bronzeries » d’inspiration plus ou moins militaire, une respiration féminine s’impose, dans la légèreté de la montre (boîtier et bracelet en silicone ultraconfortable) comme dans la légèreté du motif (des fleurs, rien que des fleurs) et dans la légèreté des prix (qui ne dépasseront pas la centaine d’euros). Les initiées auront déjà compris qu’on allait leur parler d’Ice-Watch, dont la nouvelle collection Ice Flower sait nous en dire beaucoup, en couleur et avec les fleurs qu’il faut. Onze modèles dans tous les styles floraux et en deux tailles (34 mm et 40 mm), avec des mouvements à quartz pour ne pas s’écailler les ongles et une touche anglaise qui trouve son inspiration dans le style Liberty. Ces bouquets sont en train d’arriver dans les boutiques de la marque : il semble plus prudent d’en réserver un tout de suite pour attendre le printemps d’un poignet ferme…

FREDERIQUE CONSTANT : La connexion en toute discrétion…

Vous serez vraiment le seul ou la seule à savoir que votre Frederique Constant est une montre connectée : l’allure de cette Classics Horological Smartwatch est impeccablement classique (boîtier en acier de 42 mm, cadran « soleillé » gris-bleu, verre saphir bombé, heures et minutes traditionnelles), mais il suffit de déclencher le poussoir logé dans la couronne de remontage pour lancer les applications qui « enrichissent » cet instrument connecté, qui n’est facturé que dans les 950 euros. Les données sont affichées par les deux aiguilles disposées dans le compteur à six heures. Au programme : coaching des activités personnelles, suivi du sommeil, heures du monde, alertes, etc., le tout pilotable à partir de son téléphone. La montre propose une autonomie de deux ans, ce qu’apprécieront tous ceux qui doivent recharger quotidiennement leur smartwatch gavée d’applications qui ne leur servent jamais, mais qui consomment beaucoup d’énergie…

KLEPSYDRA : Le « sable » du temps qui passe…

C’est un des objets du temps les plus singuliers de l’année : dessiné par le fameux touche-à-tout du design Marc Newson, c’est le mariage d’un sablier et d’une clepsydre (les instruments qui décomptaient le temps dans l’Antiquité grecque, notamment les temps de parole dans nos premières assemblées démocratiques). La vidéo ci-dessous permet de comprendre comment cette Klepsydra fonctionne : une noria de douze godets se remplissent de « sable » [en fait, il s’agit de 2,8 millions de nanobilles d’acier doré de 0,7 mm de diamètre] et se vident en comptant sur la gravité pour entraîner une aiguille autour d’un cadran gradué sur trente minutes.  Le tout dans une impressionnante « roue » de verre soufflée à la bouche (35 cm de haut)… C’est à la fois mécanique et très conceptuel : on mesure le temps sans trop se soucier du temps qui passe et on le regarde s’écouler sans qu’il laisse de traces, dans le crépitement discret des nanobilles qui se déversent de leurs godets (il faudra tout de même compter dans les 30 000 euros pour ce chef-d’œuvre du design « horloger » contemporain, dont il n’est fabriqué que quelques exemplaires par an). 

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004... 

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