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Quand le sport joue avec la sphère et quand les heures se jouent sous dôme : c’est l’actualité des montres dans les tempêtes sociales
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Mais aussi un squelette rafraîchi dans son noir tonneau, des paillettes d’argent pour des poignets disco et la montre d’un sélectionneur qui ne veut pas perdre de temps…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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SWATCH : Que les paillettes soient !

Il y a des semaines où l’actualité des montres fourmillent de propositions intéressantes à des prix abordables, et d’autres où les prix des pièces les plus remarquables s’envolent vers des sommets ahurissants. Pour compenser cette aspiration ascensionnelle, une Swatch pour commencer, qui ne vous délestera que d’une centaine d’euros (et même moins) pour donner un air de soirée disco à votre quotidien : les paillettes sont dans cette Swatch Scintillante (c’est son nom de baptême), avec des cabochons bleu, blanc, rose et vert autour du cadran et un bracelet tout aussi pailleté d’argent. Que la lumière soit… et la fête fut ! 

FRANCK MULLER : Que le squelette vienne !

On va monter d’un cran dans l’échelle des prix avec une nouvelle version de la Vanguard, la montre « tonneau » contemporaine qui est en train de ramener la maison Franck Muller sur le devant de la scène. Le style traditionnel du boîtier « tonneau » cher à Franck Muller a été modernisé, épuré (les horlogers disent « squeletté » et comme restructuré pour dévoiler une architecture mécanique qui ordonne le regard autour de la « petite seconde » à six heures. Ce n’est pas du minimalisme, c’est de l’expressionnisme horloger, le choix du noir confirmant ce parti-pris de simplicité, qui ira tout de même flirter dans les 10 000 euros, mais en faisant une grosse impression au poignet. S’il y a une alternative aux resucées de l’horlogerie vintage à la mode [vous savez, ces montres en acier à cadran bleu et bracelet intégré], c’est bien du côté de cette Vanguard qu’il faut la chercher ! Pour échapper au nivellement par le fric et au panurgisme de la ruée vers les « icônes » horlogères, quoi de plus exclusif et de plus singulier, aujourd’hui, qu’une montre Franck Muller ?

RICHARD MILLE : Que le match commence !

Avec les montres suisses de Richard Mille, l’horloger français le plus connu dans le monde, il ne faut jamais s’attendre à des prix très câlins, mais c’est quand on n’a pas les moyens de s’en offrir une qu’on s’enquiert de son prix. Les clients milliardaires de Richard Mille n’ont pas ce genre de pudeur et ils vont se ruer sur le nouveau chronographe automatique RM 11-04, dédié à Roberto Mancini, le sélectionneur de la Squadra Azzura (l’équipe national italienne de football). C’est une vraie montre d’entraîneur, capable de décompter les mi-temps, les temps additionnels et les prolongations, mais aussi des temps très courts grâce au système de « retour en vol » qui permet un retour à zéro instantané de l’aiguille des secondes : plus question de manquer la moindre phase de jeu avec ce chronographe qui permet une maîtrise totale de la durée d’un match. Comme toujours avec Richard Mille, qui facture cette RM 11-04 dans les 140 000 euros, la montre est bourrée de dispositifs techniques et de nouveaux matériaux qui poussent ce chronographe aux premiers rangs de l’avant-gardisme horloger…

MB&F : Que les rouages s’emmêlent !

On appuie sur le bouton de l’ascenseur des prix pour gagner un étage plus élevé, où nous entraîne la nouvelle LM Thunderdome de MB&F, le laboratoire créatif le plus effervescent de la scène horlogère suisse. LM pour « Legacy Machine », ce qui situe la volonté de se placer dans le sillage des grands anciens de la tradition horlogère. Thunderdome parce que ce dôme de verre saphir est effectivement… « du tonnerre », comme on disait dans les années 1960 à la place de l’actuel et très défraîchi « Génial ». Si on regarde attentivement, il se passe beaucoup de choses sous ce dôme, à commencer par un mouvement perpétuel de rouages enchevêtrés qui tournent sur trois axes à une vitesse assez sidérante (huit, douze et vingt secondes). Idée directrice : soumettre l’échappement de la montre – ce qui fait tic-tac au cœur du mouvement – à une tension gyroscopique permanente pour échapper à toutes les déformations que la gravité terrestre pourrait entraîner. C’est très subtil, mais c’était déjà le principe des anciens « chronomètres de marine », ces montres de bord qui permettaient au navigateur de calculer facilement longitude et latitude pour se situer sur les océans [la maîtrise de ces chronomètres de marine avait assuré, du XVIIIe siècle au XXe siècle, la suprématie de la flotte britannique sur toutes les mers]. Voici donc, au poignet, sous un dôme de lumière, un néo-chronomètre de marine, doté d’un mini-cadran en suspension à six heures pour lire l’heure. Le spectacle est hypnotisant (voir la vidéo ci-dessous) : la maîtrise technique de l’infiniment petit dans l’infiniment précis est tout simplement extraordinaire – de même que le prix de la montre, qui ira chercher dans les 280 000 euros. Tournez, manèges !

GREUBEL FORSEY : Que la Terre tourne !

Autant terminer ce rendez-vous hebdomadaire avec les montres dans le superlatif d’une extravagance horlogère assumée et, notons-le avec fierté, semi-tricolore. La manufacture Greubel Forsey, qui emploie plus de personnes qu’elle ne produit de montres (une centaine par an) a été cofondée par le Français Robert Greubel et le britannique Stephen Forsey. Ce sont les champions de la haute horlogerie conceptuelle et créative contemporaine, mais on ne les attendait guère sur le terrain de ce « sport chic » où s’ébattent toutes les marques. Leur nouvelle « GMT Sport » est certes plus technique que réellement tout-terrain, mais elle a une indéniable touche sportive, par sa forme (un savant dosage d’arrondi et d’ovale), par son volume contenu (45 mm tout de même), par son boîtier en titane et même par son prix, sensiblement moins terrifiant que celui de la GMT « normale » (cette « sportive » de choc sera dans les 480 000 euros, au lieu de 580 000 euros de la version classique). Pour ce prix-là, on vous propose un tourbillon incliné sous son pont-arche (à deux heures), une Terre sphérique (à huit heures) pour visualiser l’ensemble des fuseaux horaires de la planète (avec un repère des villes au dos de la montre) et une série de mentions épigraphiques qui affichent les valeurs fortes et les bons sentiments de la maison Greubel Forsey. Histoire de confirmer la vocation sportive de la montre, un bracelet en caoutchouc : on n’est jamais trop prudent quand on fait du sport à ce prix-là et avec une montre de haute horlogerie étanche à 000 m…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004... 

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