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Connecter les habitats naturels : un véritable espoir pour sauver la biodiversité
©DAVID MCNEW / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Atlantico Green

Un rapport publié dans la revue Science décrit les résultats d'une vaste étude de 18 ans sur l'importance des habitats et de leur reconnexion pour favoriser la biodiversité.

Thierry  Gauquelin

Thierry Gauquelin

Thierry Gauquelin est professeur à Aix Marseille Université et chercheur à l’Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale (IMBE)

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Atlantico : Un rapport publié dans la revue Science (à lire ici) décrit les résultats d'une vaste étude de 18 ans sur l'importance des habitats et de leur reconnexion pour favoriser la biodiversité. Quelle est l'importance des habitats et de leur variété dans la biodiversité ?

Thierry Gauquelin : Parler de biodiversité sans parler d’habitats est un non sens. Car à chaque espèce, que ce soit un ver de terre, un oiseau ou un mammifère, correspond un habitat, de taille éminemment variable bien sûr, mais dans lequel cette espèce pourra assurer ses besoins en terme d’abri, de nourriture et de reproduction. Plus un milieu présentera de diversité d’habitats, plus il pourra accueillir une biodiversité importante. Une forêt avec de nombreuses essences et un sous bois riche, avec des arbres morts sur pied ou au sol, des clairières, des rochers présentera potentiellement, vu la diversité de ses habitats, une diversité plus importante qu’une plantation d’eucalyptus parfaitement homogène !

Le rapport s'intéresse particulièrement à l'importance que pourrait revêtir la reconnexion des habitats "fragmentés" pour augmenter la biodiversité. En quoi consiste cette reconnexion et quel est son rôle?

La fragmentation résultant de l’exploitation des terres ou de leur changement d’utilisation est reconnue comme étant un facteur majeur de l’érosion de la biodiversité, même si l’idée que la fragmentation serait nécessairement mauvaise pour la biodiversité a été récemment discutée.  Dans nos paysages forcément fragmentés par l‘activité humaine pluri-millénaire, il est essentiel que soit donc préservé des habitats où la biodiversité est à la fois la riche (on parle de réservoirs de biodiversité) mais aussi la mieux préservée. Mais ce n’est pas suffisant;  il faut aussi qu’il y est des connexions (on parle de réseau et de corridors) entre ces réservoirs afin que les espèces puissent se déplacer entre les réservoirs et notamment migrer afin de changer de territoire si jamais les conditions qu’ils trouvent dans leur habitat d’origine changent. On pense bien sûr au changement climatique… et la migration, permise par ces corridors, constitue un des clés de l’adaptation des organismes à ce changement climatique. Il s’agit aussi en connectant ces habitats de favoriser le brassage génétique (autre clé de l’adaptation) entre des populations qui risquent d’être isolées dans leurs réservoirs respectifs.

Quelles mesures sont déjà mises en œuvre dans ce secteur ? Sont-ils suffisants au vu des enjeux présentés par la chute de la biodiversité ?

La politique Trame verte et bleue (TVB)  initiée en 2007 et introduite dans le code de l’environnement en 2009 a été mise en place en France afin justement de réduire la fragmentation des habitats naturels et semi-naturels, en restaurant un réseau écologique, constitué de réservoirs de biodiversité et de corridors. Sans doute pas suffisante, cette restauration des continuités écologiques via la TVB, ayant des implications socio-économiques fortes, constitue néanmoins une nécessité écologique mais doit aussi s'accompagner de mesures fortes de préservation des espèces et des espaces... notamment dans ces réservoirs !

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