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Quand le panda s’active et quand la sonde s’écrase : c’est l’actualité des montres après les Saints de glace
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Atlantic-Tac

Mais aussi une plateforme mécanique qui ne manque pas de relief, un clou d’or pour poser le dernier rail et les tôles du fuselage de l’avion qui volera 75 ans plus tard dans le ciel normand…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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RALF TECH : pour les commandos d’aujourd’hui…

Le « Made in France » fièrement apposé sur le cadran de ce chronographe annonce clairement les ambitions de la jeune marque indépendante française Ralf Tech : illustrer une certaine idée de la tradition horlogère tricolore à travers des montres accessibles qui ont du style. Ce chronographe automatique WRV est un excellent exemple – par son format viril (presque 44 mm d’un boîtier « coussin » taillé dans l’acier), par les détails vintage de son cadran, qui n’est pas sans rappeler les grands chronographes de l’âge d’or des montres mécaniques des années 1950-1960 (on appelle « panda » ces compteurs contrastés qui ressemblent au museau du célèbre ours chinois) et par son prix (à partir de 3 300 euros, ce qui est très honorable avec un mouvement automatique très traditionnel de haut mécanique japonaise. Relancée dans l’horlogerie il y a dix ans, la marque Ralf Tech prouve qu’elle est bien la spécialiste tricolore des montres pour ceux qui mènent une vie active : les guerriers du fameux Commando Hubert qui s’est récemment illustré en libérant deux otages au cœur de l’Afrique sont équipés de montres Ralf Tech…

LOUIS MOINET : pour les cheminots d’hier…

Voici exactement cent cinquante ans, le 10 mai 1869, l’Union Pacific américaine, qui partait de la côte est des Etats-Unis, et la Central Pacific, qui partait de la côte ouest, faisait leur jonction à Promontory Summit, dans l’Utah : 2 826 km de voies ferrées créaient le premier chemin de fer transcontinental de cette planète en reliant les rives de l’Atlantique à celle du Pacifique (ceux qui aiment Jules Verne se souviendront qu’il a été le premier écrivain français, et peut-être mondial, à décrire ce voyage dans Le Tour du monde en quatre-vingt jours). Le jour où l’Est et l’Ouest américain ont pu se serrer la main, le dernier rail a été posé en y plantant un clou en or (remplacé ultérieurement), qui est aujourd’hui conservé dans un musée de Californie. Il fallait bien une montre… suisse pour célébrer cet anniversaire américain, même si la marque suisse Louis Moinet rend hommage par son nom au grand horloger français éponyme : va donc pour une montre Transcontinental, lancée en souscription à un prix qualifié de « préférentiel » (comptez tout de même dans les 35 000 euros !) et dotée d’un automate mécanique qui reproduit les bielles de « Jupiter » et de « 119 »), les deux locomotives qui ont effectué la jonction ferroviaire à Promontory Summit en 1869. On reconnaît sur le cadran le fameux Golden Spike (« clou d’or ») qui figure le piston de cet embiellage. Le tout mobile au fil des heures : on ne s’ennuiera jamais avec cette Transcontinental…

MAURICE DE MAURIAC : pour les archéologues sélénites…

Israël vient d’intégrer le club très fermé (sept membres) des grandes puissances dont un engin spatial a pu atteindre la Lune (sept membres : Russie en premier, États-Unis, Japon, Europe (grâce à l’Agence spatiale européenne), l’Inde, la Chine et donc Israël). C’était le 11 avril dernier et la sonde lunaire Beresheet, qui s’est écrasée sur la Lune au lieu de s’y poser, était le premier engin spatial privé à réussir cet exploit. Il y avait à bord de cette sonde non une montre suisse (le poids était trop compté à bord de Beresheet, module qui ne faisait guère qu’un mètre cinquante de diamètre), mais tous les plans et toutes les images numériques d’un chronographe suisse signé Maurice de Mauriac, marque zurichoise dont le fondateur, Daniel Dreifuss, avait eu la bonne idée de signer un accord de partenariat avec l’équipe du projet israélien Space IL (voir toutes les informations de Business Montres à ce sujet). Toutes ces informations numériques étaient logées dans un disque dur qui devait rester sur la Lune : on verra ce que les archéologues du futur retrouveront dans la mer de la Sérénité où Beresheet s’est écrasé à la vitesse de 134 mètres par seconde. En attendant, il y a bien une nouvelle montre suisse sur la Lune…

TOCKR : pour les vétérans du Jour J…

Vous aviez déjà pu lire dans Atlantic-Tac (fin novembre dernier) quelques informations sur la montre réalisée par la marque helvéto-américaine Tockr avec des pièces de rechange d’un des derniers C-47 (le bon vieux DC-3 de l’armée française) rescapés du Jour J – jour du débarquement des Alliés en Normandie, le 6 juin 1944. Spécialiste des montres d’inspiration aéronautique, Tockr nous propose à présent une nouvelle version de 75 montres commémoratives, en bronze (la précédente série des « That’s All, Brother » était en acier) : elles sont parrainées par l’ex-lieutenant Alfred Pepper, 99 ans, un des derniers pilotes survivants de cette épopée aérienne. Les cadrans sont toujours réalisés dans des matériaux récupérés sur la carlingue du « That’s All, Brother », ce qui les rend tous différents dans leur état d’« usure ». Pour l’anecdote, le « That’s All, Brother » volera à nouveau, dans quelques jours, dans le ciel de Normandie, pour les cérémonies du 75e anniversaire du D-Day (le « Jour J ») : c’est grâce à des initiatives comme celles de Tockr – qui reverse une partie du prix de vente des montres aux associations spécialisées – que ces avions historiques peuvent encore être entretenus et qu’ils peuvent revoler pour le plaisir de tous…

CITIZEN : pour les amateurs avisés…

Quand ils veulent, les horlogers japonais savent parfaitement nous rappeler qu’ils sont, derrière les Suisses, d’excellents spécialistes de la montre mécanique et qu’ils ne pratiquent pas l’extorsion comme leurs concurrents suisses. Si vous n’aviez pas une bonne image de la marque Citizen, vous n’aviez sans doute pas tort tellement ce fabricant japonais se vautrait dans les plus inavouables montres d’entrée de gamme. Il va cependant falloir changer votre point de vue tellement le groupe Citizen – qui est tout de même un des trois premiers groupes horlogers japonais – semble décidé à s’offrir de nouvelles lettres de noblesse : la nouvelle montre Platform Mechanical est à cet égard emblématique d’un rapport qualité-prix exceptionnel, servi de surcroît par une esthétique percutante : quelle marque suisse pourrait proposer une telle montre à moins de 180 euros, avec un boîtier en acier de 42 mm étanche à 100 m, un mouvement automatique tout ce qu’il y a de plus « manufacture », un cadran hyper-lisible même dans la pénombre et un grand choix de bracelets ? Le style y est, très tendance par ses citations vintage, mais la robustesse et la fiabilité n’ont pas été oubliées. Si les Japonais se réveillent sur ce marché, la Suisse peut commencer à trembler…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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