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Quand les ours changent de fourrure et quand les cœurs écrivent une symphonie : c’est l’actualité des montres sans Gilets jaunes
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Atlantic-Tac

Mais aussi une montre pour l’après-ski des free riders, deux Françaises pour vous déconnecter du temps, le retour des cailloux du tsar russe et la nouvelle passion du rouge…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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VALOIS : Des montres pour se déconnecter…

Deux femmes, françaises, Parisiennes de souche ou d’adoption, pas encore trentas, passées par une même école de commerce et passionnées d’horlogerie. Deux prénoms conquérants, Victoire et Victoria, et une nouvelle marque indépendante, qui porte le même V de la Victoire : Valois. C’est la nouvelle référence féminine dans la montre française : des montres en tout point traditionnelles, discrètes (38 mm), élégantes, soignées (mouvement électronique suisse, avec un affichage des phases de lune en prime) et d’autant plus sympathiques que leurs bracelets sont facilement interchangeables pour varier les plaisirs du quotidien. Leur coquetterie, c’est leur prix, plutôt bien étudié pour ce niveau de qualité et pour une série limitée à 500 pièces : comptez dans les 250 euros, cette montre « n° 1 » étant actuellement en souscription sur le site de sociofinancement « tricolore » Ulele. « S’attarder à une terrasse, expliquent les fondatrices de la marque, entouré de ses amis de toujours, remonter la rue d’un pas tranquille avec son enfant, savourer le dernier chapitre d’un livre… Il arrive que de beaux moments nous échappent : nous pensions vérifier l’heure en une fraction de seconde sur nos téléphones, mais nous nous retrouvons vite happés par une dizaine de notifications. Valois vous aide à profiter de ces qui comptent, en réapprenant à lire l’heure sur une montre d’horlogerie traditionnelle, déconnectée, apaisante, gardienne et protectrice de ce temps si précieux »…

BAUME x ZAG : Histoire de glisser dans l’air du temps…

Après la montre en skateboard « recyclée », une montre dérivée de skis réformés. La jeune marque horlogère Baume a travaillé cette fois avec la marque française de skis Zag, spécialisée dans les skis de randonnée et très axée autour de la préservation de la nature et du développement durable en montagne. Rien de plus chic que des skis Zag du côté de Chamonix et dans la communauté des free-riders. C’est en recyclant des skis en fin de vie et des chutes de matériaux de skis que Baume a conçu sa nouvelle collection : les boîtiers sont usinés à partir de ces composants, imprégnés de résine et durcis sous pression. Les deux bracelets livrés avec chaque montre sont, l’un, en liège naturel, et l’autre dans un tissage de fils fabriqués à partir de bouteilles en plastique récupérées dans les océans. Le mouvement automatique est japonais. Proposées à 1 200 euros, cette série limitée à cent montres est un remarquable exemple d’adaptation d’une horlogerie de nouvelle génération aux exigences de l’« économie circulaire » chère aux milléniaux…

IMPERIAL PETERHOF FACTORY : Un luxe pionnier en Russie…

Le retour de la Russie au premier plan de la scène internationale s’accompagne d’une revalorisation des traditions locales dans tous les domaines. La Russie renoue ainsi avec son héritage artisanal dans l’horlogerie et la joaillerie, comme en témoigne la renaissance d’une manufacture « impériale », fondée en 1721 à Saint-Pétersbourg par le tsar Pierre le Grand. Dans l’esprit de ce qu’avait pu être les fabriques de luxe créées en France pour servir la pompe louis-quatorzienne à Versailles, cette manufacture saint-pétersbourgeoise était sans doute une des toutes premières de l’histoire du luxe européen. Ainsi honorée de lettres de noblesse qui remonte aux débuts du XVIIIe siècle, la nouvelle Imperial Peterhof Factory (IPF) entend reprendre la tradition lapidaire chère au cœur des Russes : chaque montre est ornée d’un anneau (interchangeable) taillé dans une de ces pierres de l’Oural (jade, onyx, lapis lazuli, agate, etc.) que travaillaient les artisans d’art pour les dignitaires de l’empire des tsars. Des montres intégralement réalisées en Russie, mouvements mécaniques compris [il s’agit de mouvements de la manufacture Raketa, maison mère de la manufacture Imperial Peterhof Factory]. Trois siècles plus tard, c'est la (re)naissance d'une idée très patriotiquement russe du luxe...

KLOKERS : L’énergie et la passion du rouge…

La jeune marque indépendante française Klokers s’offre une amusante, mais très élégante déclinaison en mode écarlate, non seulement pour le bracelet, mais aussi pour le disque des minutes, le point de repérage central, le nom de la marque et le repère derrière lequel défilent les heures, les minutes et les secondes. Le cadran y gagne en contraste et en lisibilité, alors que le bracelet rouge apporte son dynamisme à la montre [on pourra toujours changer ce bracelet pour un autre, dans une autre couleur ou dans une autre matière]. Les touches discrètes de cet exercice chromatique soulignent le design très original de la montre Klok-01, pleine de passion et vibrante d’énergie. Les lecteurs de cette chronique Atlantic-Tac bénéficieront de 10 % de réduction sur les premières livraisons de cette montre, déjà proposée à 418 euros (lien ci-dessus), soit une cinquantaine d’euros au-dessous de son prix public…

FRANCK MULLER : Le cœur a ses raisons…

Même si vous avez un peu de retard pour fêter la Saint-Valentin, on vous pardonnera forcément si vous justifiez cet oubli avec une Vanguard Heart Skeleton de Franck Muller : le cadran de la montre (32 mm ou 35 mm, avec ou sans diamants) est stylisé pour ne retenir qu’une série de cœurs qui émergent du mouvement mécanique pour former une originale symphonie affective. Comme on évolue ici dans un registre superlatif de haute horlogerie, on préfère ne pas vous donner le prix, mais il faut compter dans les cinq chiffres : le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas – surtout la raison des banquiers…

QUENTIN CARNAILLE : Les paradoxes du progrès…

On est ici à la périphérie créative de l’horlogerie et de l’art contemporain : cette sculpture en résine est « vêtue » (grâce à des aimants) de composants horlogers, qui apporte à son message naturaliste une dimension temporelle un peu étrange. L’artiste est français, et il s’est une spécialité dans le détournement des rouages et des pièces détachées de mouvements mécaniques. Cette série de scultures a été baptisée « Vestiges ». En choisissant d’« habiller » ainsi un crâne d’ours polaire, Quentin Carnaille veut nous alerter sur la précarité d’une vie sauvage menacée par les progrès d’une civilisation et les agissements d’hommes tellement obsédés par le temps qui fuit qu’ils en finissent par oublier qu’ils sacrifient l’avenir au présent. Cet ours polaire à fourrure horlogère devient ainsi le témoin d’un écosystème mis en danger par des pièces d’horlogerie qui symbolisent l’ingéniosité humaine. Le progrès devient un paradoxe toxique qui peut reléguer dans un passé révolu de nombreuses espèces sauvages guettées par l’extinction : l’ère de l’homme (anthropocène) n’est pas forcément positive pour l’air du temps…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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