Quand les secondes se capturent au fusil lance-filet et quand les heures s’apprennent en code zoohorloger : c’est l’actualité des montres en mode pré-élyséen<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Style de vie
Un cadran à l’ancienne et des teintes ivoirées qui semblent patinées par les années…
Un cadran à l’ancienne et des teintes ivoirées qui semblent patinées par les années…
©DR

Atlantic-tac

Mais aussi un squelette qui sort du placard, une plongeuse qui s’est échappée du temps, une météorite venue du fond de la galaxie et des ampoules temporelles d’avant notre post-modernité…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

JACOB & CO : Une course folle contre le temps tout autour du cadran…

Avec cette pendulette sur votre bureau, préparez-vous à beaucoup de visites de curiosité : on doit cette réalisation à la manufacture indépendante Jacob & Co, qui n’est jamais en panne d’idées disruptives qui s’inscrivent dans le patrimoine multi-millénaire des objets du temps. L’idée de cette « folie » est née en Suisse. Sur un fond de ciel étoilé en aventure, on voit évoluer au fil des heures un petit cadran qui indique les heures : il va orbiter autour du boîtier sans jamais cesser d’être toujours dans le bon axe de lecture. Pour l’accompagner, une sphère terrestre, elle aussi lancée dans une ronde perpétuelle sur elle-même et autour du cadran. À l’opposé de ce globe terrestre, un fragment de météorite venu du fond de la galaxie pour nous apporter quelques informations sur la vie des étoiles : la voici satellisée pour l’éternité autour de cette extraordinaire pendule de table. Enfin, comme pour contrebalancer le cadran qui porte les heures, on remarque le « tourbillon » qui règle la précision des heures et des minutes : il est en rotation sur lui-même toutes les minutes, pendant qu’il effectue son tour du cadran toutes les heures. Le tout se referme à l’intérieur du pied de la pendule, qui sert de socle de présentation. Désolé, mais vous n’avez que très très peu de chance d’apercevoir un jour une telle pièce en France : tous les milliardaires de la planète ont déjà passé commande de leur Astronomia et il n’y en aura pas pour tout le monde. Tant mieux pour votre compte en banque, parce que l’unité de compte basique est ici en dizaines de milliers d’euros…

GIRARD-PERREGAUX : Des évidences évidées…

Les horloges suisses ont une manie touchante : créer de beaux mouvements mécaniques, qu’ils s’efforcent ensuitede réduire à ce minimum minimorum qu’ils baptisent « squelettage ». Il s’agit de ciseler, d’effacer, d’effacer, de réduire et d’enlever tout ce qui n’est pas absolument indispensable dans la structure du mouvement pour mettre en valeur sa mécanicité fonctionnelle. Dans les reflets de lumière qui jouent avec les angles des arcs-boutants métalliques, on voit alors se dessiner plus intelligemment l’architecture de la montre : quand c’est réussi [ce n’est pas toujours le cas]et que ce « squelette » de mouvement vient souligner les lignes de force mécaniques du boîtier, le résultat est toujours très convaincant. C’est le cas avec cette nouvelle Laureato de Girard-Perregaux : la puissance de ce boîtier (42 mm) au bracelet intégré, dans le plus pur style des années 1970, est mise en valeur par la transparence assumée du cœur mécanique de la montre. La montre – récemment relancée, la Laureato est une future icône des années 2010 – gagne à ces évidements une évidence stylistique particulière. Seul bémol à cette réussite : il faudra tout de même allonger 30 000 euros sur la table pour envisager de repartir avec ce « squelette » que le printemps a sorti de son placard horloger…

BUCHERER + TUDOR : Les grands fonds n’ont plus qu’à bien se tenir…

Si vous cherchez pour cet été la plus raffinée des montres de plongée, vous l’avez trouvée : elle vous attend chez Bucherer, à l’Opéra, une des Mecque parisiennes des amateurs de belles montres. Dans sa série des « éditions bleues », Bucherer a recréé une Tudor Black Bay dans un boîtier en bronze à cadran bleu. Triple bon choix : pour avoir tout compris du puissant retour du style vintage, Tudor est une des marques aujourd’hui les plus désirables ; le bronze est le matériau à la mode, par sa couleur autant que par la patine qu’il prend en quelques mois : le bleu est aujourd’hui la couleur la plus recherchée sur un cadran, les amoureux de l’horlogerie l’estimant plus élégante que le noir. Pas une seule fausse note dans cette édition spéciale Bucherer : la couleur profonde du bleu, la couleur ivoirée des index cerclés qui paraissent déjà patinés, les chiffres en relief qui apportent du volume du cadran, le verre bombé comme on les aimait dans les années 1970, le bracelet en textile offert en plus du bracelet en cuir de style vintage et même le prix, contenu autour des 3 700 euros – ce qui est on ne peut plus raisonnable pour une montre dont le boîtier en bronze (43 mm) a le pouvoir magnétique d’attirer le regard des connaisseurs et qui, avec les années, va prendre la couleur profonde des vieux instruments de marine…

MB&F : Des lumières machiniques d’avant la post-modernité…

Les tubes-ampoules Nixie sont un des meilleurs legs des années 1950 : on les utilisait à cette époque pré-électronique et pré-numérique pour afficher des chiffres. Pleines de charme avec leurs tubes-afficheurs multi-chiffres chargées de gaz à basse pression et aujourd’hui refabriquées en Tchéquie, les « Nixie » tirent leur nom de l’abréviation de « Numeric Indicator Experimental n° 1 ». Le sculpteur allemand Frank Buchwald les utilise pour créer des Machine Lights qu’on peut considérer soit comme des sculptures dédiées au temps qui passe, soit comme de monumentales (1,20 m de base) « machines » lumineuses dont les éléments captent et affichent le temps qui passe. Si le style cousine avec l’esthétique steampunk, l’exécution de cette Nixie Machine II (ci-dessous) est effectuée dans des conditions dignes de l’horlogerie suisse : ces « machines » sont commandées par la jeune marque indépendante suisse MB&F (Maximilian Büsser et ses Friends), qu’on peut considérer comme le « laboratoire créatif » le plus incandescent de la jeune génération des horlogers mécaniques suisses. Pas moins de 200 composants par « machine », avec l’éclat sombre de l’acier noirci et la patine chaude du laiton qui reflète les éclats d’or rougi des ampoules Nixie : précision horlogère parfaite et grand spectacle des heures qui s’écoulent dans cette symphonie de métaux oxydés et de lumières « industrielles » d’avant la post-modernité. On se situe quelque part entre Metropolis et Blade Runner. Il n’y aura malheureusement que douze pièces de cette Nixie Machine II et elles ne seront visibles que dans une des trois M.A.D Gallery ouverte par la marque (Genève, Taipei, Dubaï) – à moins qu’une bonne âme ne se charge d’une exposition éphémère à Paris…

NIXON : Un fusil lance-filet pour capturer des secondes…

Un instant de détente, dans un souffle de nostalgie des années Star Wars : vous avez forcément adoré le personnage de Bobba Fett, le plus fameux chasseur de primes de la galaxie, son pistolet lance-filet, son casque de Spartiate intersidéral et sa passion pour la carbonite où il fait congeler les proies qui constituent son gagne-pain. Vous allez donc sourire de plaisir en retrouvant tous les attributs du « style Bobba Fett » dans cette Nixon Swiss Made (mouvement automatique) qui affiche dans son boîtier en céramique les codes couleurs du personnage et qui s’offre même son arme favorite en guise d’aiguilles des secondes (l’aiguille des heures reproduit le logo de Nixon). La série est limitée, mais il faudra impérativement l’avoir quand sortira, vers 2020, le dernier film de la troisième trilogie Star Wars, dont on nous assure qu’il sera concentré sur le personnage de Bobba Fett.

TWISTITI : « Éléphant-chat » ou « Cochon-lapin » ?

Pour finir, une proposition d’intérêt prioritaire : quand les nouvelles générations ne portent plus de montre et consultent leur écran pour connaître l’heure, il est urgent de redonner aux plus jeunes le goût de porter des montres. La nouvelle marque Twistiti se propose d’initier les enfants, dès l’âge de trois ans, au plaisir de lire l’heure à son poignet et d’apprendre le décompte de ses heures, tantôt avec des animaux, tantôt avec des couleurs faciles à mémoriser. Au poignet de l’élégant nageur ci-dessous, il est manifestement « Ours-Poulet » (10 h 10), mais il aurait pu être « Gris-Orange » sur un cadran aux couleurs pédagogiques (toujours 10 h 10). Avec son nom sympathique et son approche originale d’une nouvelle zoohorlogerie, la nouvelle marque belge Twistiti rafraîchit le marché très limité de l’horlogerie pour les enfants : vos chères têtes blondes vont adorer s’initier aux subtils arcanes du temps avec ces outils pédagogiques ! Ces montres devraient être obligatoires dans toutes les trousses d’écolier de la prochaine rentrée scolaire…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !