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Et au fait, quel est l'impact environnemental d'un vêtement aussi simple qu'un T-Shirt : il est désormais possible de le calculer
©Reuters

Atlantico Green

La conception, la vente, l'utilisation et le traitement des t-shirts usagés ont un coût écologique fort. L'organisme Mistra Future Fashion a quantifié tous les éléments dans un rapport. Des initiatives existent pour mieux faire connaitre cet impact négatif aux clients qui les achètent. Des mesures vont être dévoilées dans le courant du mois d'avril.

Roland Marion

Roland Marion

Roland Marion est responsable du service Produits et Efficacité Matière à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Son service est chargé d'engager les acteurs professionnels dans des démarches de conception de leur produit qui soit plus durable et plus respectueuse de l'environnement. Cela passe par l'éco-conception, mais également la lutte contre l'obsolescence programmée et l'augmentation de la durée de vie des produits, le développement des filières de recyclage et de valorisation des produits en fin de vie. 

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Atlantico : Mistra Future Fashion, un organisme de recherches interdisciplinaire a publié un rapport qui évalue le coût d'un vêtement comme le t-shirt en termes d'usage, de déchet et de recyclage. A été pris en compte également l'essence pour livrer les t-shirt depuis les ateliers jusqu'aux points de vente. Quelle est l'empreinte carbone d'un vêtement basique comme le t-shirt ? Est-il possible d'apporter une estimation chiffrée de cette empreinte ? 

Roland Marion Ce qui ressort de cette étude, c'est que l'empreinte carbone est un indicateur de l'impact écologique d'un vêtement mais il y en a d'autres. Dans les référentiels français qui mesurent les impacts environnementaux du textile, il faut compter les gaz à effets de serre, la consommation de l'eau pour la conception et l'eutrophisation de l'eau, c’est-à-dire, la dégradation de la qualité de l'eau, liée en particulier au lavage en machine. N'importe quel textile aura ces trois impacts sur l'environnement. Qu'il s'agisse d'un t-shirt, d'un pantalon ou d'un autre vêtement, ce sont les mêmes modes de productions, de transport et d'utilisation. 

Il est évidement possible de chiffrer l'impact d'un t-shirt sur l'environnement, mais il faut distinguer deux t-shirts. Leur besoin en eau dépend du modèle qui est conçu, de son lieu de production, de sa matière. Aujourd'hui, on distingue deux matières principales, le coton et le polyester. Pour chiffrer par exemple le cas d'un t-shirt en coton, il faut prendre en compte les trois critères cités précédemment. Il faut prendre en compte également le cycle de vie du t-shirt qui est de cinquante lavages selon le référentiel, le lieu de culture de la matière première, son mode de transport, la distance qu'il a à couvrir. La culture et la production de la matière première va émettre des gaz à effets de serre. Chaque producteur et chaque fabricant connait les chiffres relatifs aux total de litres d'eau utilisé. C'est à lui de les communiquer. Chaque fabricant va calculer l'impact de la conception de ses t-shirts et vêtements.  
Toutes les informations relatives à cet impact environnemental des produits vont apparaître dans les rayons courant avril pour les entreprises les plus vertueuses. Des dispositifs sont en train de se mettre en place. Les déchets de textile représentent en France chaque année un volume de 600 000 tonnes. 150 000 tonnes par an sont collectées et majoritairement destinées au réemploi, souvent à l’export. 

Quelles sont les initiatives prises par les fabricants pour apporter plus de transparence sur ce problème ? Comment est-il abordé par les leader des filières textiles, le gouvernement et les associations ? 

Parmi les quelques filières très vertueuses dans ce domaine, le textile en fait partie. De grands acteurs français dont Décathlon ont donné l'impulsion. Ils sont en train de calculer t-shirt par t-shirt l'impact environnemental de leurs pièces selon le référentiel validé au niveau national. Cette initiative va leur permettre de savoir précisément ou se situe leur impact environnemental le plus lourd, si c'est dans la production, l'acheminement, le recyclage. Décathlon fait ça mais Okaidi également, et d’autres. Ce qu'ils commencent à faire avec les t-shirts va se poursuivre aux autres pièces d'habillement. Les différentes pièces seront comparées et cela permettra de faire progresser la réduction de cette empreinte. 
La filière textile possède une vraie volonté pour montrer son exemplarité en matière environnemental. Il est important de le souligner, ce secteur est un moteur dans la réduction de son empreinte carbone. La loi transition énergétique pour la croissance verte a été développée dans ce sens. L'article 90 stipule explicitement que les allégations environnementales doivent être justifiées. Les informations environnementales doivent avoir un sens technique précis. Les fabricants ne pourront pas mentir là-dessus. Toutes les fédérations professionnelles, les collèges d'experts, le commissaire au développement durable (ministère de l'environnement) ainsi que l'Ademese réunissent pour faire le point. Nous nous sommes mis d'accord pour calculer la même base, suivant les mêmes référentiels. Le calcul de l'impact environnemental est détaillé et tous les commerçants devront la suivre. La base de donnée "impact" hébergée à l'ADEME et qui est rendue publique recense l'ensemble des impacts de la filière sur l'environnement de tous les produits qui feront l'objet de cet affichage.   

Quelle attitude peuvent adopter les consommateurs pour réduire l'empreinte carbone des vêtements qu'ils achètent et utilisent ? 

Le consommateur est la pierre angulaire du dispositif. Une information précise va leur être délivrée afin qu'ils puissent choisir les produits qui auront le plus faible impact environnemental, et pour qu’ils puissent répondre à la question : « est-ce que le produit que j’achète a un impact fort ou faible ». Cette initiative va rendre commun cet affichage aux consommateurs, affichage qui est validé par le ministère via l'article 90 de la loi sur la transition énergétique. Les consommateurs auront un geste pour l'environnement avec ce logo. Ce logo est une petite planète bleue qui sera visible chez Décathlon et Casino pour l'alimentaire, mais également pour les meubles, les tablettes et téléviseurs et bien d’autres grands secteurs de la consommation. Des études révèlent que les consommateurs sont prêts à agir pour l'environnement, ils sont prêts à payer plus cher les produits s'ils ont un impact positif pour l'environnement. Les consommateurs sont prêts. 

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