Cinq outils interactifs explorent la campagne électorale<!-- --> | Atlantico.fr
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L'application ReTwhit 2012 mesure la présence des acteurs politiques en compétition sur Twitter.
L'application ReTwhit 2012 mesure la présence des acteurs politiques en compétition sur Twitter.
©DR

La minute "Tech"

Google France a récompensé les auteurs d’applications qui récupèrent les données du web pour proposer des visualisations des enjeux de la campagne électorale. Les gagnants du concours GoogleViz Elections 2012 considèrent l’internaute comme un citoyen actif car boulimique d’informations.

Nathalie Joannes

Nathalie Joannes

Nathalie Joannès, 45 ans, formatrice en Informatique Pédagogique à l’Education Nationale : création de sites et blogs sous différentes plates formes ;  recherche de ressources libres autour de l’éducation ;  formation auprès de public d’adultes sur des logiciels, sites ;  élaboration de projets pédagogiques. Passionnée par la veille, les réseaux sociaux, les usages du web.

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A la différence du citoyen téléspectateur qui ne peut que regarder un débat télévisé, changer de chaîne ou éteindre son récepteur, le citoyen internaute peut entrer dans le débat en réagissant, en interpellant et en partageant les contenus textuels ou audiovisuels qui constituent la substance des périodes électorales. La campagne présidentielle de 2007 avait mobilisé les blogueurs et certains réseaux sociaux. Celle de 2012 mettra l’accent sur l’ouverture et l’exploitation des données ouvertes. Pour preuve, les applications récompensés lors du concours GoogleViz Elections 2012.

Extraction, organisation, visualisation

On appelle « données ouvertes », les contenus que des plateformes comme Twitter, YouTube ou Google News mettent à la disposition des développeurs et designers qui cherchent à extraire du sens de tous ces flux.

Cette ingénierie de l’information fait appel à des algorithmes qui saisissent des mots-clefs, les indexent en leur donnant, par exemple, un poids spécifique en fonction du nombre de leurs apparitions. Il s’agit ensuite d’organiser les données collectées, d’en vérifier la pertinence au regard de l’outil envisagé.

Certains de ces outils privilégient le temps réel, pour les émissions de tweets, par exemple. D’autres opèrent dans la sémantique pour dégager les thèmes dominants et les cartographier. Car la visualisation est la deuxième fonctionnalité décisive. Elle raconte avec des lignes, des formes et des couleurs ce que disent les données. Scénariser, enfin, dans certains langages de programmation des actions de consultation qui anticipent sur la curiosité des internautes.

Ludiques et en temps réel

Voici, par ordre croissant de sophistication, cinq des six applications (une sixième application figure au palmarès mais elle ne semble pas fonctionner avec tous les navigateurs) récompensées par Google. Les citoyens internautes pourront les utiliser si des organes de presse ont l’intelligence de les installer sur leurs sites.

Bubble-Tweetest un réceptacle en temps réel de gazouillis. Ce conteneur est divisé en autant de colonnes qu’il y a de candidats. Les boules colorées qui tombent du coin supérieur gauche de l’interface pour se répartir entre les tubes à candidats sont des tweets qui contiennent, justement, des noms de candidats. L’internaute voit ainsi qui parle de qui, car il est possible en cliquant sur les balles qui les représentent de lire les tweets.

L’internaute voit ensuite que les réservoirs de certains candidats se remplissent plus vite que d’autres. En l’occurrence, ces temps-ci, ceux de Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou. Mais ce phénomène n’a rien de prédictif car l’application ne fait pas le tri entre les contenus péjoratifs et les contenus laudatifs. Pourtant, au-delà de sa dimension ludique, cet outil sera extrêmement intéressant lors des grands débats télévisés.

ReTwhit 2012mesure la présence des acteurs politiques en compétition sur Twitter et l’impact de leurs messages. La présence est mesurée par le nombre de gazouillis émis par les différents candidats (ou leurs collaborateurs directs). L’impact dépend des re-tweets c'est-à-dire de l’amplification assurée par les internautes sur Twitter. Les acteurs de la campagne sont désignés par des couleurs. Un tableau de bord actualise les plus fortes présences et les plus vastes impacts de la semaine et du mois.

Thema Tweetsse propose de répondre à la question « Qui s’adresse à qui ? »  dans cette campagne. Les thèmes traités par les candidats sont comptabilisés sur le pourtour d’un « camembert » : l’internaute voit ainsi de quel sujet son candidat préféré (ou un candidat qu’il déteste) a parlé le plus au cours de la période récente. Une deuxième visualisation montre les convergences thématiques entre les candidats.

Rien d’étonnant à ce que Corinne Lepage et Eva Joly abordent la problématique écologique de manière quasiment synchrone. Mais certaines convergences peuvent aussi révéler des terrains d’affrontements sur lesquels les protagonistes cherchent à se différencier. Enfin, des cercles de couleurs et de tailles différentes montrent quels sont les sujets privilégiés par la droite, le centre et la gauche. Les tweets les plus récents s’affichent en bas à droite de l’interface avec des surlignages qui les rattachent à certains thèmes. « Police » et « Gendarmerie » alimentent par exemple le thème de la sécurité.

Immersion dans les enjeux

Partie 2 campagnese présente comme un outil d’exploration en profondeur de l’actualité électorale. L’immersion commence à l’invitation d’un nuage de mots clefs. La taille des caractères typographiques indique le volume de contenus qui traitent de ce thème. En cliquant sur le mot « crise », l’internaute arrive sur une image qui suggère un delta. De fait, les bras d’une rivière partent du mot « crise » pour s’éparpiller, non pas dans un océan de mots, mais sur d’autres thèmes associés comme « financière », « dette », « Europe », «France ».

L’internaute a le choix entre les contenus des candidats et ceux de la presse. Il peut donc, avec l’association des mots « crise », « financière », « Dette », « France » savoir ce que les politiques et les journalistes disent à ce propos. Des courbes lui montrent que jusqu’à présent la presse parle nettement plus de la crise que les candidats. Enfin, l’internaute a accès d’un seul clic aux sources, c'est-à-dire aux discours et aux articles.

Mediarenaaffiche la liste des candidats avec, de part et d’autre du casting électoral, un catalogue de deux fois six organes de presse. Dès l’accès l’interface, « Le Figaro » s’affiche à gauche et « Libération » à droite. En fonction d’une recherche particulière – Eva Joly, par exemple - les contenus des deux quotidiens sont comparés sur un premier critère : le nombre d’articles dans lesquels cette personnalité est citée.

Puis quatre autres critères se succèdent : les candidats les plus nommés, les mots-clés les plus fréquents, les thématiques les plus souvent abordées,  les articles les plus repris sur Twitter. Car, tandis que « Partie 2 campagne » essaie de détecter les différences volumétriques entre les discours des candidats et les contenus journalistiques, « Mediarena » s’intéresse à la manière dont les réseaux sociaux répercutent ou non les contenus journalistiques. Cette comparaison s’applique aux candidats et aux thèmes de campagne. « Mediarena » a été considérée par un jury indépendant comme la meilleure application du concours GoogleViz Elections 2012.

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