Espagne : première baisse du chômage en deux ans

L’Espagne compte 225 200 chômeurs de moins au deuxième trimestre. Soit un recul de 0,9% en trois mois comme l'a annoncé ce jeudi l'Institut national de la statistique (Ine). Certes ce n'est pas beaucoup. Mais il s'agit tout de même d'un petit exploit. En effet, c'est la première fois en deux ans que la courbe du chômage s'inverse de l'autre côté des Pyrénées. Mais pas de quoi fanfaronner non plus car le taux reste à un niveau très élevé, à 26,26%. L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, affiche ainsi le niveau de chômage le plus élevé en Europe après la Grèce, qui comptait 26,9% de chômeurs en avril. Au total, le pays compte désormais 5 977 500 demandeurs d'emploi, passant donc sous la barre psychologique des 6 millions.

Cette baisse est due à la concordance de plusieurs facteurs. C'est notamment grâce aux nombreux contrats signés à la faveur de la saison touristique que la courbe du chômage s'est inversée. "Si l'on compare l'évolution du chômage ce trimestre par rapport à celle du même trimestre des cinq années précédentes, il faut souligner que ce recul du chômage est le plus important constaté depuis 2008", a précisé l'Ine dans un communiqué. Petit bémol, sur un an, la tendance est à la hausse, avec 284 500 demandeurs d'emploi en plus. D'autant plus que la situation la plus critique est pour les jeunes de moins de 25 ans. Ils restent les plus touchés, même si là aussi une baisse est constatée : le taux de chômage est de 56,1%, contre 57,2% trois mois plus tôt.

Le pays compte encore 1,8 million de foyers dont aucun membre ne travaille, soit 4,4% de moins qu'au trimestre précédent. Sur le trimestre, le chômage recule dans tous les secteurs : les services (-157 900 chômeurs) surtout, alors que démarre la saison touristique, mais aussi l'industrie (-37 500), la construction (-25 500) et l'agriculture (-24 200). Autre bonne nouvelle, l'Espagne semble proche de la sortie de récession. En effet, les dernières estimations de la Banque d'Espagne publiées mardi indiquent que le PIB du pays a reculé de seulement 0,1% au second trimestre.