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La peur de la crise alimente-t-elle la crise ?
La peur de la crise alimente-t-elle la crise ?
©Reuters

Homo-oeconomicus

Depuis 2008 et le début de la crise économique, les causes et les conséquences de celle-ci sont largement débattues. Guillaume Chevillon, professeur à l'ESSEC, avance une nouvelle théorie.

D'où vient la crise et qu'est-ce qui la rend encore si vive plus de cinq ans après ? A cette question, les raisons sont multiples. Tout dépend le courant économique, le schéma politique... Mais ce mardi, dans un article dans la Tribune, Guillaume Chevillon met en avant une nouvelle hypothèse et ce en se basant sur deux livres qui remettent en cause les précédentes théories. 

Tout d'abord, il se base sur le postulat de John Muth. Ce macroéconomiste américain expliquait en 1961 "le principe des anticipations rationnelles". "Celui‐ci suppose que les agents économiques utilisent le même modèle que celui que le théoricien postule pour analyser leur comportement, permettant ainsi d'analyser leur interaction" explique Guillaume Chevillon dans le quotidien économique. Dès lors, il existe des modèles mathématiques qui permettent de connaître "l'interaction entre les prévisions des agents et les lois de l'économie".

Mais l'auteur se base aussi sur un ouvrage qui a connu un grand succès aux Etats‐Unis Les esprits animaux : Comment les forces psychologiques mènent la finance et l'économie de Robert Shiller et George Akerlof (respectivement Professeurs à Yale et Berkeley, Prix Nobel d'Economie 2001). Ce livre montre "comment des facteurs humains et apparemment  irrationnels permettent d'expliquer les crises et fluctuations économiques". Ces deux auteurs ont une approche comportementaliste qui consiste à considérer "les agents économiques comme mus par des mouvements psychologiques qui peuvent les entraîner loin de leur toute raison ou fondement". 

Mais Guillaume Chevillon prend aussi comme référence Roman Frydman et Michael Goldberg (Professeurs aux universités de New York et du New Hampshire) qui viennent de publier Marchés : la fin des modèles standard. Dans ce livre, ils "réfléchissent sur les principes de base des modèles d'anticipations rationnelles et proposent de dépasser les solutions actuelles. Ils mettent l'accent sur ce que les comportements et  anticipations économiques sont très rarement déraisonnables mais que de nombreux facteurs - variant selon les époques - entrent en jeu". Selon Chevillon "pour Frydman et Goldberg, la grande erreur de la théorie économique actuelle est de prédéfinir à l'avance et selon des règles et probabilités figées comment les agents économiques agiront à l'avenir ; alors qu'en réalité « l'avenir est ouvert », nul ne peut anticiper des événements encore inconnus".

En conclusion, il explique que "la crise a remis en cause de nombreuses théories économiques et a montré l'importance d'étudier les alternatives afin d'évaluer lesquelles constituent des propositions crédibles : les erreurs que commettent les économistes ne se réduisent pas à de simples débats académiques mais peuvent entraîner des conséquences sociales dramatiques".

Lu sur La Tribune

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