Le Pape autorise un conclave anticipé

Dans un décret appelé Motu Proprio, le pape, qui démissionnera définitivement ce jeudi, autorise les cardinaux à anticiper la convocation du conclave pour désigner son successeur.

Les cardinaux pourront donc par un vote avancer le conclave. Ils pourront décider de s’affranchir du délai préalable de quinze à vingt jours prévu pour l’ouverture du conclave, notamment s’il n’y a aucun absent. "Je laisse au collège des cardinaux la possibilité d’anticiper le début du conclave une fois constatée la présence de tous les cardinaux, ou de repousser, en cas de motifs graves, le début de l’élection de quelques jours", a indiqué le pape

Un scénario envisagé verrait le conclave se tenir dès le 10 mars. Mais certains souhaitent éviter toute forme de précipitation, en raison des enjeux difficiles que rencontre l'Eglise. Certains cardinaux redoutent également une offensive des cardinaux de Curie pour imposer à un conclave non encore véritablement constitué un "ticket" composé d’un pape européen non italien associé à un secrétaire d’État réputé solide, et italien.

Alors que la presse italienne s'enflamme autour d'un prétendu "lobby gay" au Vatican dans le contexte de "Vatileaks", le rapport d'enquête de trois cardinaux sur les fuites de documents confidentiels dans l'entourage de Benoît XVI restera secret et sera "à la disposition exclusive" du nouveau pape. Benoît XVI a en effet dissous la commission d'enquête. Mais le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a précisé que, "par simple bon sens, les cardinaux évoqueront entre eux toutes les questions qui pourront aider à leur discernement".