OGM : le gouvernement annonce des mesures d'urgence<!-- --> | Atlantico.fr
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Les trois ministres Marisol Touraine, Delphine Batho et Stéphane Le Fol ont expliqué que cette étude sur le mais OGM NK 603 était loin d’être anodine.
Les trois ministres Marisol Touraine, Delphine Batho et Stéphane Le Fol ont expliqué que cette étude sur le mais OGM NK 603 était loin d’être anodine.
©Flickr/Muffet

Danger ?

Une étude montrant les risques d'un mais OGM chez le rat a relancé le débat. Les ministres de la Santé, de l'Environnement et de l'Agriculture ont annoncé la saisie de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation.

C'est une véritable "bombe pour l'industrie OGM", selon le Nouvel Observateur. Selon une étude parue ce mercredi dans la revue Food and Chemical Toxicology, des rats nourris avec un maïs OGM meurent plus jeunes et souffrent plus souvent de cancers que les autres. 

Cette annonce a provoqué de nombreuses réactions. La FNSEA, principal syndicat agricole français, a réclamé mercredi la "transparence" des aliments importés destinés au bétail en matière d'OGM et s'en remet aux scientifiques. "En tant qu'éleveur, nous devons avoir toutes les garanties, donc nous demandons la transparence aux fabricants de produits alimentaires destinés au bétail", a indiqué Christiane Lambert, l'une des vice-présidentes de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

De son coté, le gouvenement a voulu montrer qu'uil prenait l'affaire très au sérieux, avec une déclaration commune des ministres de la Santé, de l'Environnement et de l'Agriculture ont annoncé des mesures d'urgence.

Les trois ministres Marisol Touraine, Delphine Batho et Stéphane Le Fol ont expliqué que cette étude sur le mais OGM NK 603 était loin d’être anodine, et confirmait des inquietudes nourries de longue date mais qui manquaient jusqu'ici de preuves tangibles : "Cette étude semble confirmer l'insuffisance des études toxicologiques exigées par la réglementation communautaire en matière d'autorisation de mise sur le marché de produits transgéniques."

Des mesures d'urgence ont été mises en place. Tout d'abord, la saisie de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses) et du Haut Conseil des Biotechnologies. Les ministres ont également annoncé la transmission "en urgence à  l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) de l’étude" pour expertise. 

Corinne Lepage quant à elle accuse les pouvoirs publics d'irresponsabilité. Pour l'ancienne ministre de l'Environnement, l'étude qui vient de paraître  "est une première mondiale, tout simplement parce qu’il n’y a pas d’étude menée sur des rats ayant consommé des OGM pendant deux ans et avec des analyses aussi poussées que celles que nous avons faites. Tout Etat normalement constitué aurait du faire une telle étude !"

La raison de cet immobilisme ? "Parce que tout le système est organisé pour qu’il n’y en ait pas, répond Corine Lepage. Ca commence d’abord avec l’impossibilité d’avoir accès aux semences parce que Monsanto interdit que ces semences puissent être utilisées à des fins de recherche. Ça continue avec le fait qu’une majorité d’Etats ont œuvré pour que des études à long terme ne soient pas faites. Quant aux études à court terme sur 90 jours, elles sont très insuffisantes. Et l’Agence européenne de sécurité sanitaire et alimentaire (EFSA) n’a jamais été très curieuse pour aller beaucoup plus loin."

En février 2008, la France avait actionné la clause de sauvegarde pour suspendre les cultures OGM sur son territoire en arguant de préoccupations environnementales.

Mais la Cour européenne de justice a invalidé cette clause en septembre 2011, sur des arguments techniques. Le gouvernement avait alors pris en mars, juste avant les semis, une mesure conservatoire « d’interdiction temporaire » des cultures OGM, confirmée par le Conseil d’Etat en mai.


Lu sur le Nouvel Obs

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