Twitter complice de la censure ?

Twitter, c'est fini ? Célébré comme l'espace de liberté par excellence et crédité de plusieurs révolutions (Iran, Moldavie, monde arabe...), le célèbre réseau social est en train de sacrifier la liberté d'expression aux exigences commerciales de son développement.

Depuis le 26 janvier, l'entreprise est en effet en mesure de supprimer des tweets pour un pays particulier. Ce qui lui permet de censurer à souhait les messages d'un utilisateur si les autorités locales le lui demandent... sans pour autant l'effacer aux yeux du monde, comme elle le faisait jusqu'à présent. Traduction : éviter les procès sans qu'on ne la taxe de censure globale.

Twitter explique sur son blog les raisons de cette politique : sa croissance internationale l'entraîne dans des "pays qui ont des idées différentes sur les contours de la liberté d'expression".

L'artiste dissident Ai Weiwei a fait la triste expérience de cette "avancée technologique". Et même si elle incitera peut-être la Chine à débloquer le service, comme beaucoup de ses collègues, son jugement est sans appel : "Si Twitter commence à censurer, j'arrêterai de tweeter".