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Pakistan : le Conseil de l'Idéologie islamique (CII) veut autoriser les hommes à battre "légèrement" leurs femmes
©Reuters

Progressistes

Selon le président du Conseil, il s'agit de corriger sa femme sans qu'il n'y ait de traces physiques. Trop aimable.

Les médias et internautes du Pakistan et du reste du monde n'en reviennent toujours pas : le Conseil de l'Idéologie islamique (CII), un organisme dont le but est de conseiller les parlementaires pakistanais sur la religion musulmane, a rendu public cette semaine un projet de loi visant à accorder aux hommes le droit de "battre légèrement" leurs épouses.

Pour le CII, il s'agit de répondre à une législation jugée trop progressiste adoptée en février dans la province du Pendjab, qui accord plus de droits et de protection aux femmes.

Le Conseil estime qu'un homme "devrait être autorisé à battre légèrement sa femme si elle refuse ses ordres et refuse de s'habiller tel qu'il le souhaite, décline des demandes de relations sexuelles sans justification religieuse, ou ne prend pas de bain après un rapport sexuel ou lorsqu'elle a ses règles". Autres bonnes raisons de frapper ("légèrement", hein) sa femme : son absence de voile,  si elle parle à voix haute en présence d'inconnus, ou si elle fait un don sans l'accord du mari.

Le projet de loi ne s'arrête pas là et propose aussi de bannir l'éducation mixte après la primaire, d'interdire aux femmes d'apparaître dans les publicités et d'accueillir des délégations étrangères, et d'interdire aux infirmières de s'occuper de malades masculins.

La Commission pakistanaise des droits de l'homme, un organisme indépendant, a réagit à ces propositions en demandant la dissolution de ce conseil de "fanatiques". "Il est difficile de comprendre comment une personne saine d'esprit pourrait croire qu'il faut plus d'encouragements et de justification aux violences faites aux femmes au Pakistan", a déclaré la Commission. 

Face au tollé, le président du CII, le mollah Muhammad Khan Sherani, a précisé que son projet de loi était encore en cours d'élaboration. "L'islam n'autorise pas la violence contre les femmes", a-t-il rappelé. Mais les "différends" au sein d'un couple sont "distincts" de la "torture envers les femmes", a-t-il souligné. Il faut dire que la loi de protection adoptée au Pendjab a l'outrecuidance de définir la "violence" comme "toute action à l'encontre d'une femme", y compris les abus domestiques.

Muhammad Khan Sherani a aussi tenté d'éteindre l'incendie en définissant le terme "légèrement" : cela consiste à battre sa femme avec des objets légers, tels qu'une écharpe, un turban ou un chapeau, qui ne laisseront pas d'égratignures.

Lu dans La Parisienne

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