Mais qui est réellement Edward Epstein ?

La liste des questions soulevées par l’article d’Edward Epstein est longue : qu’en est-il de cette danse de la victoire ? Y avait-il un occupant dans la chambre 2820 ? Quid du Blackberry perdu par l’ancien directeur du FMI? Des questions et des hypothèses reprises en boucle ce week-end par la presse française. Mais rapidement, une nouvelle question surgit : qui est l’auteur de cette enquête ?

Premiers éléments de réponse sur son site : Edward Jay Epstein a enquêté sur le 11 septembre, Hollywood, les diamants et l’assassinat de Kennedy. Il fait aussi preuve d’une certaine fascination pour les crimes non résolus : il recense plus d’une trentaine d’affaires, et a enquêté sur une bonne part d’entre elles.

"Les démons de l'argent"

Né en 1935, Edward Jay Epstein était jusqu’en 2006 un contributeur régulier du site slate.com. Il a également publié quelques articles dans le New York Times (moins de dix papiers entre 1968 et 2009), la New York Review of Books (deux articles dont celui publié ce week-end), le Wall Street Journal (quatre articles et deux opinions publiées depuis 1975) et The Atlantic (deux articles publiés en 1982 et 1983).

On retrouve dans les titres de ses treize ouvrages (un quatorzième doit être publié en janvier), ses sujets de prédilection : "Contre-enquête sur le rapport Warren et l’assassinat du président Kennedy", "Les démons de l’argent : Histoires vraies de Wall-Street" ou encore "Avez-vous déjà essayé de vendre un diamant ?"

Edward Epstein aurait-il un penchant pour les complots ? Comme l’a relevé rue89, sur la rubrique question/réponse de son site Internet, le journaliste écrit à propos des attentats du 11 septembre : "Tous les chemins ne mènent pas exactement au même point : une piste n'est pas claire, une autre mène en Irak et deux autres à Al-Quaïda et Ben Laden."

"Malgré son goût des choses occultes, Edward Epstein n’est toutefois pas un "conspirationniste". Ses enquêtes sont en général rigoureuses et documentées", écrit Rémi Duchemin sur Europe1.fr.

"Mon travail parle pour moi"

Interrogé ce week-end par le Nouvel Observateur, il réagit à l’accusation selon laquelle il serait un adepte de la théorie du complot. "Je ne comprends pas ce procès d’intention. Je suis diplômé de Harvard, avec une longue carrière de journaliste derrière moi. J’ai écrit de nombreux livres d’investigation. J’ai enquêté sur les trafics de drogue, la CIA, bien d’autres sujets encore. J’ai écrit de nombreux articles sur DSK. J’ai travaillé pendant cinq mois sur ce dossier, où je me suis contenté d’enquêter sur des faits. Mon travail parle pour moi."

En août dernier, Michel Taubmann, auteur du livre "Le roman vrai de Dominique Strauss-Kahn", évoquait déjà l’enquête en cours d’Edward Epstein, et parlait du journaliste comme son "ami" : "Je suis persuadé, selon les informations que j'ai pu recueillir ici en menant ma propre enquête auprès de diverses sources, que DSK a eu une relation consentie avec cette femme de chambre, une relation qui n'a duré que quelques minutes – 6 minutes sans doute, selon la timeline qui a pu être reconstitué par mon ami le journaliste américain spécialiste des affaires criminelles, Edward Epstein."

Le Nouvel Observateur l’interroge également sur sa proximité supposée avec l’entourage de Dominique Strauss Kahn. "Êtes-vous un ami de DSK comme le disent vos détracteurs ? Vous reprenez plusieurs thèses de Stéphane Fouks, son conseiller en communication." "Je ne connais absolument pas Dominique Strauss-Kahn", répond Edward Epstein, "je ne lui ai jamais parlé, ni avant, ni pendant ni après mon enquête. Je n’ai jamais rencontré Stéphane Fouks, ni aucun membre de son équipe".