CIA : ce que le rapport sur la torture a occulté, notamment à propos de la Syrie

Si le récent rapport faisant état de actes de torture menés par la CIA offre plusieurs détails sur des méthodes d'interrogatoire musclées, certaines informations sur l'implication de plusieurs pays semblent manquer, relève le site "Daily Beast". Le rôle joué par des pays comme la Syrie ou la Libye dans la traduction des interrogatoires de l'arabe à l'anglais a par exemple été occulté, ou, au mieux, masqué par des couches confuses de texte qui rendent la lecture incompréhensible. 

Autre exemple : A l'heure où l'aviation américaine bombarde les positions de l'Etat islamique en Syrie, le rapport ne mentionne à aucun moment le cas des détenus reconduit en Syrie par les Etats-Unis, où au moins un individu est connu pour avoir été torturé lors de sa détention dans les geôles américaines. 

Aucune élément concret n'est livré sur l'identité des personnes ayant vraiment ordonné ces tortures. Le rôle du gouvernement Obama n'est quant à lui évoqué que de manière confuse. Contrairement aux méthodes de rédactions employées pour tous les rapports d'une telle importance, les noms des officiers sont totalement rayés, au lieu d'être mentionnés par des pseudonymes.

Comme le rapporte au "Daily Beast" Sen. Ron Wyden, qui a longtemps milité pour la publication de ce rapport, il ne s'agit pas seulement d'un détail : "Tout l'intérêt de l'usage de pseudonymes est d'éclairer le lecteur non-seulement sur les faits commis, mais aussi sur la raison pour laquelle ils ont été commis".

Outre des procédés rédactionnels contestés, Républicains et Démocrates s'écharpent déjà sur la teneur de ce rapport et en tirent des conclusions très différentes. Les uns reprochent notamment aux autres de ne pas fournir de témoignages solides et de sortir les faits de leur contexte.

Dissimulés derrière des pseudonymes divers, les noms des pays ayant pris part au programme de la CIA ne peuvent pas non plus être identifiés. Outres-Atlantique, plusieurs lecteurs de ce rapport regrettent également que le rôle joué par la Jordanie dans les interrogatoires de la CIA ne soit pas mentionné.