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Plus 100% pour l'Internet mobile en 2013 : à quoi nous mène cette petite révolution ?
©Reuters

Boom.com

Les consommateurs américains ont multiplié par deux leur usage de l'Internet mobile cette année, le faisant ainsi passer de 690 à 1200 megabytes par personne et par an.

Catherine Lejealle

Catherine Lejealle

Catherine Lejealle est docteur en sociologie et ingénieur télécom (ENST Bretagne). Elle est professeur à l'ISC Paris et co-fondatrice de la Chaire Digital BusinessSes domaines de recherche couvrent les usages des TIC (téléphone portable, Internet, médias sociaux…)

Elle a publié La télévision mobile personnelle : usages, contenus et nomadisme,  Les usages du jeu sur le téléphone portable : une mobilisation dynamique des formes de sociabilité  aux Editions L'Harmattan et J'arrête d'être hyperconnecté ! : 21 jours pour réussir sa détox digitale chez Eyrolles.

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Atlantico : Conséquence attendue de l'arrivée des smartphones, l'usage de l'internet sur mobile est en pleine explosion dans plusieurs pays développés, sa consommation par individu ayant ainsi pratiquement doublé depuis 2012 aux Etats-Unis. Cette tendance se retrouve t-elle tout d'abord en France ? Dans quelles proportions ?

Catherine Lejealle : Le rapport sur l’usage d’internet mobile de l’INSEE indique qu’entre 2011 et 2012, la part de Français l’utilisant est passée de 28.4 % à 39.7 %. Plusieurs raisons expliquent cette explosion prévisible d’autant qu’elles vont toutes dans le même sens. Premièrement des smartphones à prix accessibles, qui ne limitent plus aux usagers de l’iPhone l’accès à l’internet mobile. Deuxièmement un forfait mobile incluant internet illimité pour moins de 20 euros par mois grâce au tsunami free de janvier 2012. Tertio des réseaux 3G de qualité accrue qui permettent des usages confortables et n’importe où. Enfin, la diffusion des tablettes à prix accessibles, qui conjuguées aux smartphones multiplient les occasions de se connecter en déplacement et en nomadisme. Tout donne lieu à se renseigner, chercher une info en temps réel. Qu’on regarde un film ou qu’on les actualités, tout donne envie de poursuivre en ligne. 

Quels impacts cette nouvelle donne peut-elle avoir sur le marché des télécoms ?

Une autre caractéristique des usages de l’internet mobile concerne la démographie. Tous les âges sont représentés notamment les seniors avec les tablettes. Ce qui change ce sont les usages. Le mail concerne tout le monde (69 %) tandis que les moins de 30 ans l’utilisent en majorité pour aller sur les réseaux sociaux (à 70,9 % contre 49,7 % de l’ensemble). Vient ensuite le téléchargement de jeux, d’imagesvidéos ou de musiquesà 39,5 %. On sort du cinéma et on regarde des infos sur les acteurs ou sur le réalisateur. On entend une chanson, on cherche les paroles. On prend des photos en continu et on les envoie par mms ou sur facebook.

Les usages iront encore en augmentant car ils concernent aussi bien la vie professionnelle que privée, pour les achats, la communication et surtout le surf pour s’informer en lien avec ce qui est vu, dit ou regardé. Ainsi, cet engouement va inciter à acquérir sans cesse de nouveaux smartphones plus performants, des réseaux plus robustes et donc l’industrie des télécoms est positivement impactée.

L'arrivée annoncée de nouvelles plateformes-web (Internet des objets, lunettes intelligentes) ne risque t-elle pas de perturber à nouveau des habitudes de consommations qui viennent pourtant de s'établir ?

Les nouveaux devices ne remplaceront jamais les anciens mais vont s’ajouter par hybridation, métissage et entrelacement avec ceux existants. Comme avec les tablettes, les précurseurs vont initier les plus anciens et leur permettre de mesurer le bénéfice qu’ils en retireraient. Les freins classiques à la diffusion des innovations soulèvent ce problème de pouvoir tester auparavant, de pouvoir percevoir l’avantage relatif ; ce sont ici autant de freins qui sautent. Comme les devices sont souvent liés à la communication, les plus réticents sont entraînés parce qu’ils veulent recevoir puis partager les photos, messages etc. Ils sont entraînés dans la boucle relationnelle familiale et amicale, si bien que la diffusion se fait rapidement.

Par ailleurs les devices qui arrivent sont à la fois ludiques et utilitaires, si bien que chacun verra rapidement tout ce qu’il peut gagner à s’en servir. Comme avec le mobile, on a pu démarrer par des usages utilitaires de micro coordination (je suis en retard, le code a changé…) pour ensuite explorer les usages ludiques. Les limites viendront plutôt des questions d’intrusion, de vie privée et de souhait d’organiser une visibilité partielle de ses traces numériques. 

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