Salon de la photo : trucs et astuces pour réussir une belle photo de paysage

L’une des choses les plus importantes pour un photographe de paysage n’est pas tant de rapporter de superbes images que de passer un moment unique dans la nature. Ainsi, je n’oublierai jamais le jour où j’ai réalisé des prises de vue dans le parc national de Glacier du Montana. Je me suis rendu sur place vers 4 h 15 du matin pour photographier un lever de soleil. Lorsque je suis arrivé aux abords du lac, le jour n’était pas encore levé, et je me rappelle avoir installé mon trépied dans un environnement balayé par un vent glacial. Je pensais alors qu’il devait y avoir des zones mieux abritées, mais j’ai décidé de rester à cet endroit car il m’offrait un point de vue unique.

Ainsi, j’ai accepté de supporter ces coups de vent froids qui traversaient mon corps telles des milliers de lames acérées. Quand la pluie est venue s’ajouter au vent, j’ai compris que la nature agissait sans état d’âme, et qu’elle ne prendrait jamais soin d’un photographe venu ici pour l’immortaliser. Je me sentais assailli par une armée de lilliputiens dont les flèches pointues perçaient mon corps de toutes parts. Telle une statue de glace aux doigts gelés, je tentais de m’agripper maladroitement à mon trépied pour ne pas défaillir devant toutes ces agressions. Je priais silencieusement pour que la mort vienne me délivrer d’un terrible sort. À ce moment précis, j’ai vu apparaître un autre photographe qui décida d’installer son trépied à quelques mètres du mien. Je le vis alors glisser sur le givre, disparaissant avec son trépied et son reflex numérique haut de gamme.

Malgré le vent, j’ai cru l’entendre appeler à l’aide, mais je ne pouvais pas m’empêcher de sourire en regardant dans sa direction et en constatant qu’il ne restait de lui que la sacoche de son équipement. Dans un effort incommensurable, j’ai réussi à saisir cette sacoche remplie de matériel photo pour la jeter dans mon 4 × 4 de location et disparaître à tout jamais en pensant : « Ça, c'est tout l'homme mon pote ! »

Trois astuces supplémentaires pour lisser l’eau des cascades et des torrents

Le Volume 1 de la série Zoom sur la photo numérique explique que pour obtenir un effet d’eau soyeuse sur les cascades et les torrents, vous devez ouvrir le diaphragme à ƒ/22. Mais si vous avez déjà ouvert à ƒ/22, comment faire pour obtenir une eau encore plus soyeuse ? Voici trois astuces que vous appliquerez pour ralentir votre vitesse d’obturation et ainsi lisser davantage l’eau des cascades et des torrents :

1. Ajoutez un téléconvertisseur 1,4× ou, mieux encore, 2× à votre objectif pour en augmenter la portée tout en perdant un ou deux diaphs. Cette perte, a priori dommageable pour l’exposition, permet d’obtenir l’effet recherché car vous pourrez obturer beaucoup plus lentement, et ainsi lisser davantage l’eau des cascades et des torrents. (Je tiens à remercier mon ami Moose Peterson pour cette extraordinaire astuce.)

2. Utilisez la sensibilité ISO la plus faible possible. Ainsi, certains appareils Nikon permettent de régler cette sensibilité sur une valeur inférieure à la valeur native de 200 ISO en agissant sur un paramètre appelé Lo 0.3 ou Lo 1. Il définit une sensibilité d’environ 100 ISO permettant de réduire la vitesse d’obturation. Avec un réglage de Lo 1, vous perdez légèrement en netteté et en contraste. En revanche, vous définirez une valeur d’obturation beaucoup plus lente, indispensable à l’obtention d’un effet d’eau soyeuse.

3. Placez un filtre polarisant sur votre objectif pour limiter les reflets sur la surface de l’eau. Il est également utilisé pour assombrir le ciel. Il facilite le lissage de l’eau en réduisant l’exposition d’environ deux diaphs, ce qui permet de ralentir la vitesse d’obturation sans surexposer l’image.

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Extrait de "Mes trucs et astuces pour photographier comme un pro", Pearson (22 juin 2012)