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Le trafic Internet 
va-t-il exploser en 2016 ?
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Génération 3.0

Selon une étude réalisée par l'équipementier américain Cisco, le trafic de l’Internet mondial sera multiplié par quatre d’ici à 2016. La situation sera-t-elle techniquement soutenable ?

Pierre  Ledru

Pierre Ledru

Pierre LEDRU travaille dans les télécoms depuis plus de 30 ans. Après une expérience de 10 années, expatrié comme assistant technique aux autorités locales des Télécoms au Yémen, il devient formateur puis formateur-développeur à l’institut de formation Alcatel-Lucent. Il possède une grande expérience de la téléphonie et a suivi toutes les évolutions de la ToIP.

Il est également acteur amateur de théâtre et appartient à la troupe du théâtre de la griffe.

Il est notamment l'auteur de Téléphonie sur l'IP (ToIP).

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Depuis la création du réseau commercial Internet en 1991 il est évident que le nombre d’utilisateurs a cru de manière exponentielle et par la-même le nombre de connexions qui est une des bases de l’étude (VNI) menée par le constructeur, encore numéro un mondial, Cisco, pour la période 2011/2016.

Si les utilisateurs étaient aux débuts de l’Internet essentiellement localisés dans les pays technologiquement en pointe, en résumé, Amérique du nord, Europe de l’ouest et Japon, la mondialisation et le développement ont provoqué une forte expansion du nombre de connexions dans les zones émergentes, Amérique du sud, Chine, Inde et Afrique. Mais qu’entend on par « nombre de connexions » ? Il ne faut désormais plus considérer comme connexion le simple usage d’un ordinateur personnel, privé ou professionnel à un instant donné mais plus exactement un appareil plus ou moins intelligent utilisant ponctuellement ou en permanence un accès à l’Internet. C’est le cas des terminaux GSM, des smartphones et autres tablettes numériques qui avec leur multiplication ajoutent autant de connexions et ainsi autant de données circulant entre utilisateurs et le réseau Internet. Cet accroissement conduisant les opérateurs de réseaux d’accès, notamment sans-fil (Wireless) : Wi-Fi (pour les accès en zone peu étendue – domicile, aéroport par exemple) et Wi-Max (pour des accès sur zone très étendue – quartier, ville par exemple) à augmenter considérablement les capacités de traitement de leurs machines ainsi que des supports de transmission de données vers le susdit Internet, ceci afin d’éviter toute surcharge et par là un éventuel blocage au détriment et au grand mécontentement de leurs clients. Mais, rassurons-nous, tout sera fait pour préserver la manne sonnante et trébuchante !

A la liste des différents types de connexions s’ajoutent également des équipements peut-être plus « exotiques » : appareils ménagers, automobiles, téléviseurs, systèmes de surveillance automatisés dont il faut cependant tenir compte en prévoyant dès maintenant une mise à niveau des adresses de connexion de tous ces équipements.

En ne considérant que la Chine et l’Inde, ces connexions sont tout naturellement en train de se multiplier du simple fait de leur accessibilité par un public de plus en plus large. De plus il ne faut pas oublier que d’ici 2016 une grande part des moins de vingt ans de la planète n’auront connu qu’un monde ou la communication, l’information et l’éducation pourquoi pas, se font par l’Internet. L’étude Cisco prévoit ainsi que ce nombre de connexions passerait d’environ 10 milliards (en 2011) à 19 milliards en 2016, soit une moyenne de 2,5 connexions par habitant.

La masse des informations à transporter par les réseaux IP (Internet Protocol), quant à elle, nous apprendra à utiliser un nouveau vocabulaire pour de nouvelles unités de mesure… Aujourd’hui beaucoup d’entre vous approchent la maîtrise du KiloOctet, du MégaOctet, du GigaOctet, vous suivez toujours ? Du TeraOctet ? Aïe ! Ça se complique un peu n’est-ce pas ? Malheureusement nous sommes loin du compte : passons le PétaOctet, pas vraiment sexy et allons vite à l’ExaOctet (Eo) l’unité de référence actuelle pour des mesures d’écoulement du trafic IP. Globalement cette masse de données transportées par mois est évaluée à 20 Eo en 2011, elle devrait atteindre 114 Eo en 2016 ! Multipliez ce chiffre par 12 mois et vous obtiendrez pour année 2016 le chiffre de 1,3 Zo (ZettaOctet) et là, « no comment » en attendant le YottaOctet (Yo) ! Que ce soit via des connexions fixes, le volume le plus important, ou mobiles, le trafic purement Internet sera pour les deux tiers responsable de cette masse de données. Les échanges les plus « lourds » seront liés aux applications audiovisuelles, TV, musique, échanges interactifs par exemple. Les réseaux de transport seront-ils à la hauteur ? Oui sans doute grâce à la fibre optique, même intercontinentale, dont les capacités en volume de données transportées semblent pour l’instant infinies ou tout au moins nettement sous-exploitées aujourd’hui. Le problème essentiel relève des machines aiguillant ce trafic au cœur des réseaux de transport, les routeurs IP accueillant ces fibres optiques, pour lesquels les constructeurs majeurs se livrent une lutte en Recherche & Développement de tous les jours car les processeurs les composant sont la clé en termes de rapidité et capacité de calcul indispensables à une synchronisation correcte des applications dites « temps-réel » comme la voix et la TV en direct, Cisco et Alcatel-Lucent étant en première ligne.

La société, elle, devra tenir compte de l’évolution des besoins et des modes de transmission du Savoir, de l’Art et de l’Information afin de ne pas créer de nouvelles barrières à l’acquisition et la sincérité des données échangées. Les problèmes éthiques et ceux associés à une vue démocratique de l’ « Ere Internet » pourraient être pour autant des freins éventuels.

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