"Lectures d'été" : "Un dimanche à Ville-d'Avray" de Dominique Barbéris, une Madame Bovary des temps modernes, un roman à l’humour mordant<!-- --> | Atlantico.fr
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Un dimanche à Ville-d'Avray de Dominique Barbéris
Un dimanche à Ville-d'Avray de Dominique Barbéris
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Atlanti Culture

Retrouvez les "lectures d'été" de Culture-Tops, les meilleures chroniques essais, romans et bandes dessinées des 10 derniers mois. Aujourd'hui, "Un dimanche à Ville-d'Avray" de Dominique Barbéris.

Marine Baron pour Culture-Tops

Marine Baron pour Culture-Tops

Marine Baron est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Un dimanche à Ville-d'Avray de Dominique Barbéris

EDITIONS ARLÉA 125 pages

RECOMMANDATION 
Excellent

THEME 
C’est un dimanche d’automne. Il fait froid, il pleut sur la banlieue de Paris. Une femme rend visite à sa sœur, Claire Marie, épouse de médecin, qui ressemble à une Madame Bovary des temps modernes. Enfants, les deux sœurs ont écopé d’une mère peau de vache et d’un père inexistant. Elles ont partagé quelques rêveries mièvres, ont tenté de combler leur vide affectif, sont tombées amoureuses de leurs professeurs. Claire Marie est toujours passée pour l’empotée de la famille. Son mari n’a pas beaucoup de considération pour elle. D’ordinaire, elle ne se confie jamais, ce qui n’étonne personne puisqu’il semble évident qu’elle n’a rien à dire. Pourtant, ce dimanche, elle raconte à sa sœur une histoire romanesque : il lui est « arrivé quelque chose », elle a rencontré un homme mystérieux, mauvais garçon, au comportement inquiétant.

POINTS FORTS
- Une atmosphère extrêmement bien rendue de vie de banlieue chic embourbée dans l'ennui. Tout le texte, du début à la fin, est inscrit dans ce cadre marécageux plus vrai que nature. Le lecteur croit être plongé dans un songe sombre, à la fois entêtant et agréable. 

- L’humour du texte est assez irrésistible pour être souligné. Le caractère comique de l’histoire réside notamment dans le fait qu’il y a beaucoup de bruit pour pas grand-chose. L’ironie ultime des aventures de Claire Marie est que cette femme désœuvrée, un brin dépressive, réussit le tour de force de rencontrer un amant (avec lequel elle n’entretiendra d’ailleurs qu’une relation platonique) encore plus nul, désagréable et balourd que son propre mari.

POINTS FAIBLES
Le livre est très bien écrit mais manque d’action palpable. Ce manque est en lui-même un ressort comique mais il pourra sans doute frustrer certains lecteurs s’attendant à des rebondissements plus consistants.

EN DEUX MOTS
 Un roman efficace dans la création d’un univers, le réalisme de ses personnages, mais aussi dans son humour mordant.

UN EXTRAIT
« En fait, a murmuré ma sœur sans me regarder, j’ai pensé à quelqu’un. J’ai fait une rencontre, il y a des années, je ne te l’ai jamais dit ? Il m’est arrivé quelque chose. Une rencontre !

Le mot est tombé bizarrement avec l’ombre. J’ai arrêté tout net de fredonner. Je me rappelais la formule de maman : « Va voir ce que ta sœur fabrique. » En réalité, sur certains points, Claire Marie me fait penser à ces canards qui ont l’air de glisser sur l’eau (un glissement d’objets immobiles) mais leurs pattes remuent sous la surface à toute allure ». p 46

L'AUTEUR
Dominique Barbéris, née en 1958, est normalienne et agrégée de lettres modernes.  Elle est l’auteur de nombreux ouvrages, dont une dizaine de romans, notamment Quelque chose à cacher (paru en 2007, Prix des Deux Magots).

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