"Le Bourgeois Gentilhomme" : Une belle leçon de savoir-vivre pour les nuls<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
"Le Bourgeois Gentilhomme" : Une belle leçon de savoir-vivre pour les nuls
©

Atlanti-Culture

Ce n'est pas la plus connue des écoles de formation théâtrale mais l'école d'art dramatique du Lucernaire est l'une des meilleures. Témoin cette version, pour l'essentiel, aussi créative et jubilatoire que respectueuse, du "Bourgeois gentilhomme".

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry pour Culture-Tops

Charles-Édouard Aubry est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
Voir la bio »

VU PAR CHARLES-EDOUARD AUBRY

THEATRE

Le Bourgeois Gentilhomme, de Molière

Adaptation de Philippe Person

Mise en scène de Florence Le Corre et Philippe Person

Interprété par Anatole Follenfant, Judith Leder, Marine Lecarpentier, Matéo Troianovski, Arthur Radiguet, Anna KobaKhidze, Dominika Dubrocka, Elie Rofe, et en alternance, les autres membres de la troupe de l’école d’art dramatique du Lucernaire

INFORMATIONS

Le lucernaire

53 rue Notre-Dame-des-Champs

Jusqu’au 11 août 

Durée : 1h15

Réservations : 01 45 44 57 34

RECOMMANDATION

          EN PRIORITE

THEME

Monsieur Jourdain, riche bourgeois, rêve d’être ce qu’il n’est pas, un gentilhomme. Il va tout faire pour y parvenir, en s’entourant  de ceux qu’il pense être les meilleurs « spécialistes de la spécialité » : danseurs, chanteurs, maîtres d’arme, philosophes… Mais sa femme, sa fille avec son amoureux et sa servante se moquent de ces folles prétentions. Jusqu’au jour où débarque le Grand Turc en personne …

POINTS FORTS

Tout le monde connaît la pièce, qui pourtant nous surprend toujours par sa drôlerie, son rythme et ses répliques.

L’adaptation de Philippe Person, qui est également le co-metteur en scène et le directeur de l’école, resserrée en 1h15, met en valeur la quintessence de la pièce : le texte de Molière et le burlesque des personnages et des situations. Grâce à une mise en scène inventive et pétillante d’intelligence, le talent et l’énergie communicative des comédiens, le spectacle fait souffler un vent de fraîcheur et diffuse une joyeuse bonne humeur qui gagne toute la salle.

Molière était comédien, il interprétait ses pièces avec sa troupe. C’est cette dynamique qui éclate ici. La pièce est le spectacle de fin d’année de l’école d’art dramatique du Lucernaire et tous les comédiens s’invitent au festin avec appétit et gourmandise. Tous les rôles sont parfaitement distribués (nous avons vu une distribution mais gageons que les autre comédiens qui jouent en alternance ont la même qualité). Ce ne sont plus des élèves, déjà des comédiens.

POINTS FAIBLES

Le lieu, le budget, l’écosystème du Lucernaire ne permettent pas de faire de folies alors que la pièce-ballet de Molière et, ne l’oublions pas, de Lulli appelle à une certaine magnificence. Mais le texte et la présence des comédiens parviennent à nous faire oublier cette version dépouillée de la musique et des ballets.

EN DEUX MOTS

La création d’une école d’art dramatique dans un lieu culturel parisien comme le Lucernaire, est un pari ambitieux qu’il faut saluer. Les promotions d’une vingtaine d’élève bénéficient d’un enseignement exigeant et structuré qui intègre l’interprétation mais aussi la technique et le cinéma. Au terme des deux années que dure l’enseignement, l’école nous propose ce spectacle, qui honore ses enseignants autant qu’il distingue ses élèves.

UN EXTRAIT

M. JOURDAIN - Cela sera galant, oui ?

MAITRE DE PHILOSOPHIE - Sans doute. Sont-ce des vers que vous lui voulez écrire ?

M. JOURDAIN - Non, non, point de vers.

MAITRE DE PHILOSOPHIE - Vous ne voulez que de la prose ?

M. JOURDAIN - Non, je ne veux ni prose ni vers.

MAITRE DE PHILOSOPHIE - Il faut bien que ce soit l'un ou l'autre.

M. JOURDAIN - Pourquoi ?

MAITRE DE PHILOSOPHIE - Par la raison, monsieur, qu'il n'y a pour s'exprimer que la prose ou les vers.

M. JOURDAIN - Il n'y a que la prose ou les vers ?

MAITRE DE PHILOSOPHIE - Non, monsieur: tout ce qui n'est point prose est vers: et tout ce qui n'est point vers est prose.

L’AUTEUR

Connaissant le goût de Louis XIV pour les ballets, Molière crée un genre nouveau, la comédie-ballet, mélange de parlé, musique et danse. Alors que Le Roi Soleil vient de recevoir à Versailles l’ambassadeur ottoman Soliman Aga, Molière compose « Le Bourgeois gentilhomme », avec une musique de Lulli. L’intrigue est secondaire et s’efface parfois devant le côté spectaculaire de la mise en scène qui se termine dans une apothéose burlesque. La pièce devint si populaire que tout Versailles et Paris en chantait les airs.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !