Exposition Picasso et la guerre : il ne l'a jamais faite, mais elle tient une place importante dans son oeuvre<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Culture
Exposition Picasso et la guerre : il ne l'a jamais faite, mais elle tient une place importante dans son oeuvre
©

Atlanti-culture

Marie Wimez pour Culture-Tops

Marie Wimez pour Culture-Tops

Marie Wimez est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.). Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam, journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.

Voir la bio »

EXPOSITION

PICASSO et la GUERRE

INFORMATIONS

Musée de l’Armée

129, rue de Grenelle, 75007 Paris

01 44 42 38 77

Jusqu'au 28 juillet 

Du lundi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le mardi jusqu’à 21h

Musee-armee.fr


RECOMMANDATION

           BON

THEME

On ne le sait pas toujours mais le musée de l’Armée est le cinquième des musées français les plus visités. Il souhaite désormais élargir son audience, en dehors de son domaine, en attirant un public «beaux-arts». 

En coopération avec le musée Picasso-Paris, le musée de l’Armée met en œuvre cette évolution en proposant une exposition sur «Picasso et la guerre». 

Pablo Picasso (1881-1973) n’a jamais été soldat. Mais il s’est battu, à sa façon, avec ses pinceaux. Son œuvre, qualifiée par les Nazis «d’art dégénéré» fait place, entre autres choses, aux massacres de Guernica, à la guerre des Balkans, aux horreurs de celle de Corée, sans oublier les conflits de la décolonisation. 

POINTS FORTS

* La scénographie épurée, le parcours très didactique, tant les nombreuses bornes multimédias que l’écriture pédagogique des panneaux généraux mais aussi des panneaux jeunes publics sans oublier les échelles chronologiques croisées. La photographie de la toile Guernica(1937) scinde l’exposition en deux parties : il y a un avant et un après Guernica. La première partie s’étire de 1880 à 1940 et la seconde partie de 1945 à 1972.

* La première salle parle de la formation académique de Picasso, de la peinture d’histoire, surtout militaire, très en vogue à  la fin du XIXe siècle, et des positions anarchistes du peintre. 

* Lors de la première guerre mondiale, Picasso soutient ses amis mais lui ne s’engage pas. «Guernica»  est le fruit d’une commande réalisée pour le pavillon espagnol lors de l’exposition universelle (la toile appartient donc à l’Espagne et ne quitte pas souvent le musée de la Reine Sofia).  

* Le casque percé, d’Apollinaire, exposé là, provoque une émotion. La statue en bronze de « l’homme au mouton » (1943) interpelle : représente-t-elle le bon pasteur ou le sacrifice de l’agneau ?

* L’exposition montre bien la complexité de la relation de Picasso à la guerre : d’une part, peu de représentations de conflits, des prises de position publiques rares et d’autre part, un artiste très sollicité après la guerre qui affiche  un pacifisme faisant écho aux sympathies anarchistes de sa jeunesse. Membre du Parti communiste depuis 1944, qui fait de la paix son thème de prédilection,  il devient une icône, surtout  entre 1949 et 1961.           

* En 1942, il peint un pigeon-la paloma, en espagnol-, qui deviendra la colombe de la paix et un symbole international ! En 1949, il réalise l’affiche du premier congrès mondial des partisans de la paix, avec justement  une colombe pour symboliser la paix.

* La dernière salle rassemble 3 chefs d’œuvre : le  «massacre de Corée» (1951), qui, un peu à la manière de RoboCop, dénonce le massacre de civils. Les «femmes d’Alger» (1955), en hommage à Delacroix; et, en 1972, un an avant son décès, il peint «Mousquetaire et  enfant», s’inspirant de Vélasquez et Rembrandt. 

Si la plupart des œuvres présentées dans l’exposition ne sont pas à proprement parler engagées, elles inscrivent l’art de Picasso dans une volonté de prendre une distance par rapport aux évènements tragiques liées aux guerres. Picasso est pacifiste

POINTS  FAIBLES

* Non, «Guernica», la toile iconique du pacifisme, n’est pas là. Seule une très grande photo, prise par Dora Maar, est présentée à l’entrée de l’exposition

* Le parcours, qui oblige à revenir sur ses pas, ne bénéficie pas d'une bonne signalétique.

EN DEUX MOTS

Le Musée de l’Armée ne va pas s'arrêter là: il  nous convie cet automne aux «Canons de l’élégance», exposition qui abordera le luxe du décorum militaire sous l’angle de la mode, du design et des arts décoratifs.


L'ARTISTE

Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de présenter Picasso...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !